Chapitre 40

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Cette fin est dédiée à tous les amoureux qui pensent ne pas avoir assez aimer. Pardonnez-vous.

On pourrait écrire mille page sur l'amour comme résumer en une seule phrase ce mot, qui, au final, n'a de sens, que pour celui qui lui en donne. Que recherche-t-on lorsqu'on tombe amoureux ? On pourrait penser que ce n'est pas un sentiment lié à la gloire et au succès, ni aux pulsions primitives de se nourrir et de dormir. Mais tomber amoureux, c'est répondre aux besoins de se sentir entourés. Les gens ont une vision idéalisé du couple. On cherche le plaisir parce qu'on se sent seul, qu'on a un manque de confiance en sois ou qu'on rêve d'une vie parfaite. Souvent on pense aimer telle ou telle personne, parce que cette dite personne nous aime déjà en retour. Mais pour arriver à chérir quelqu'un et à savoir qui on chérit réellement, il faut en premier lieu s'aimer sois-même. On ne doit pas réclamer quelqu'un pour compléter un manque, mais pour partager son bonheur. Contrairement à ce que l'on pense, le réel amour est le plus beau geste que l'on peut faire, car c'est celui qu'on dévoue, et il est rare que l'on offre nos sentiments à autrui. 

 Aimer c'est penser à l'autre avant sois. C'est pourquoi, lorsque j'entends le sortilège maudis, je me tourne vers l'unique personne qui compte réellement à mes yeux, mais c'est déjà trop tard. Le sortilège le percute de plein fouet. Mais pourtant, je sais que même si j'aurais pu faire quelque chose, je ne l'aurais pas fait. J'ai compris. J'ai compris que j'étais dangereuse et que si je voulais qu'il soit heureux, il fallait qu'il m'oublie. M'effacer de sa mémoire rendait les choses plus faciles. Je sais maintenant, que pour éviter de blesser ceux qu'on aime, il fallait éviter de les croiser. Mon bonheur, ce n'est pas moi avec lui, mais lui et son sourire.

 Je croise le regard de Dumbledore et il comprend instantanément que je ne vais pas me mettre à hurler, ni à crier. Que je vais rester calme et attendre que Malefoy sorte du bureau après nous avoir tous regardé d'un mauvais œil. Tout se passe en un éclair, et pourtant, cela me semble durer des heures. Après avoir retrouvé ses esprits, Drago émet un grognement et Rogue le congédie dehors. Il s'en va sans rechigner, et même, plutôt content, non sans me jeter un coup d'œil interrogatif que je m'empresse d'ignorer en fixant le sol. Une fois qu'il est sortit, je me rends compte que je retiens ma respiration et relâche un flot d'air. Le professeur McGonagal m'adresse un faible sourire, mais au fond, je sais qu'elle est fière de moi.

 Ça y est, c'est finit, plus jamais je ne le verrais me sourire ou me taquiner. Les insultes désintéressées reprendront et notre baiser n'aura plus aucune valeur. Je déteste les fins. Les fins d'années, les fins de contrôles, les fins de livres, les fins de trajet, mais qu'il y a-t-il de pire que les fins de relations ? La fin annonce souvent le début d'autre chose, mais c'est avant tout l'acceptation. Accepter qu'une partie de notre vie à laquelle nous tenions, nous ne la revivrons plus jamais. On peut toujours relire un livre, mais c'est comme raviver le souvenir du premier fou-rire que vous avez eu avec quelqu'un avec qui vous ne vous entendez plus : ce ne sera plus jamais pareil. Ce bonheur-là est éphémère. C'est donc différent de ma situation actuelle. Le bonheur que j'ai partagé avec Drago, je ne l'ai pas perdu à jamais, car, le principe de l'amour repose sur le fait qu'il est éternel. Je continuerais donc de recevoir son bonheur. Je ne l'ai bien sûr pas su tout de suite. Au moment où il sort, j'ai envie de crier et de hurler. J'ai envie de le retenir de toutes mes forces et lui dire que je l'aime. Mais ensuite, j'ai compris que je n'avais pas besoin qu'il m'aime pour être heureux. J'avais simplement besoin que lui-même soit heureux.

 - Tu es vraiment la plus intelligente des élèves de ton année. Peut-être même de ta génération, conclut Dumbledore en portant un regard bienveillant sur moi.

 A ma plus grande surprise, Rogue n'émet aucune objection, ni même le moindre bruit.

 Le directeur reprend alors avec plus d'emphase tandis que toute mon énergie se converge pour m'empêcher de courir après Drago :

 - En tous cas, tu es sans hésitation la plus puissante !

 Il marque une pause, mais je ne réagis pas.

- Je crois que tu l'as compris, mais tu as des pouvoirs qui dépassent ceux de la plupart des sorciers et une ancienne lignée de... (Dumbledore se racle la gorge comme si les mots avaient du mal à sortir.) Dieux et de Déesses.

 Ses yeux me scrutent derrière ses lunettes, mais comme je ne réagis toujours pas, il fait signe à mes deux autres professeurs de nous laisser seuls.

 - C'est exceptionnellement rare et, actuellement, vous êtes seulement deux encore vivants à descendre de Dieu.

 J'ai du mal à comprendre ce qu'il me dit alors je me tais.

 - Les Déesses ont une mission. Celle-ci est de rester du côté du bien. L'amour que vous portez à Monsieur Malefoy (Je rougis.) est beaucoup trop puissant pour être innocent. De ce fait, rien de bien ne pourrait en sortir, car les Déesses ne doivent pas tomber amoureuses. Simplement que, en offrant votre amour, vous imposez un camp bien ou mal, en l'incitant à rester avec vous. Or les sorciers ont tous une destinée. Grande ou petite, peu importe, mais si l'un d'eux vous aime, vous ne lui offrirez que l'enfer après la mort, car il se sera détourné de sa destinée.

 Je dois me racler la gorge pour demander :

 - Donc... si j'ai bien compris, pour qu'un sorcier aille au paradis, il faut qu'il accomplisse sa destinée ?

 - Non. Tous les sorciers ne finissent pas par trouver la paix intérieur. Mais comment veux-tu que ton amant trouve la paix intérieure quand il verra que sa dulcinée ne peut pas le rejoindre au paradis ?

 - Donc... il y a un paradis... mais je ne peux pas y aller... alors que je suis une déesse ?

 - C'est là que tu fais erreur...

 Cela m'agace, car ce n'est pas un raisonnement que je fais, j'essaye seulement de suivre tout ce qu'il me raconte. Il le remarque et ajoute.

 - Tu as beaucoup de capacités Hermione, je suis sûre que tu peux comprendre...

 Je lève les yeux au ciel, mais, voyant qu'il attend vraiment une réponse de ma part, je m'efforce de remettre les informations dans l'ordre. J'écarquille les yeux quand l'évidence me percute.

- Oh... Je ne peux pas aller au paradis, car je suis... Je procure, je crée... J'offre et je donne le bonheur. Le paradis est uniquement pour ceux qui accepte l'amour.

 Le directeur sourit tristement, tandis que mon cœur se brise.

 - C'est horrible... je murmure. C'est injuste...

 - Hermione, c'est toi qui a le plus beau rôle. Aimer est un sentiment si puissant que certaines personnes négligent. Il fait ressentir des émotions que l'on ne ressent pas lorsqu'on ne fait qu'être aimer.

 - La tristesse ? je ne peux m'empêcher de balbutier. L'obsession ? L'envie de mourir ?

 C'est clairement ce que j'éprouve en ce moment-même, en face de lui.

 - Non, cela arrive uniquement si tu ne vois que le côté négatif des choses. Aimer est aussi une forme de pouvoir magique et de médicament à toutes les maladies.

 Il reste un prologue qui arrivera normalement bien plus vite que ce chapitre. Merci à tous ceux qui ont lu jusque là, ou même qui me suivent depuis le début. Je ne vous connais pas et pourtant je vous aime quand même. - Sarah

Ce serait plus simple si je ne te détestais pas /Dramione/Où les histoires vivent. Découvrez maintenant