Ce matin-là, Nina nous déposa devant l'école. Cela commençait à devenir une habitude, mais diplomate, elle ne nous le fit pas remarquer :
— Merci Madame Cadowell, lui dis-je en descendant du passeur.
Je ne l'appelais jamais Nina pour la remercier. C'était une de nos traditions. Comme celle de la vouvoyer pour lui demander un gros service, m'amener à l'école quand je suis en retard par exemple.
Une fois descendus, nous courûmes jusqu'au portail. Olivier, le gardien, nous ouvrit en faisant un signe à Nina, même eux commençaient à se connaître à force.
Nous continuâmes jusqu'au bâtiment principal, une bâtisse rouge de deux étages construit dans un pur style roman, comme pratiquement tous les bâtiments chez nous. Nous étions peu nombreux à suivre les cours ici, à cause du prix honteux de l'école comme aurait dit mon oncle Xavier. Puis, quand nous fûmes hors de vue pour Nina ou même Olivier, nous ralentîmes le rythme. Ce n'était pas parce que nous allions dans une école de magie, que nous étions plus enthousiastes à l'idée d'y aller. Pour nous, cela restait une école, une prison où nous allions nous ennuyer toute la journée avec des gens qu'on n'appréciait, parfois, pas vraiment. Nous aurions d'ailleurs sans doute étaient plus intéressés d'aller dans une école normale, pour découvrir comment cela se passait là-bas.
J'ai oublié de préciser : nous, c'est moi bien sûr, et mon meilleur ami, Nicolas Cadowell. Nina me corrigerait sans doute pour avoir osé parler de moi en premier, alors que d'un ce n'est pas convenable et de deux, Nicolas est son fils adoré, mais c'est moi qui raconte alors voilà ! Notez la qualité de mon argumentation.
Donc revenons à nos moutons c'est-à-dire Nicolas et moi. Lui et moi nous nous connaissions depuis ses premiers jours de vie, ou même avant qu'il ait ouvert les yeux sur le monde, quand je tentais dans mon langage d'enfant de parler au ventre de Nina.
Déjà quand je l'ai vu pour la première fois il faisait craquer tout le monde avec son visage rond et rose, sa petite touffe de cheveux châtain méché de blond avec une mèche plus clair tombant devant ses yeux bleu ciel et ses sourires déjà ravissants. En grandissant, ses cheveux se sont fait plus nombreux, heureusement pour lui, ont un peu foncé et ses mèches blondes ont presque toutes disparu, ou plutôt, se sont transformé en mèches châtains clairs, par contre il n'a jamais perdu cette mèche agaçante, qu'il dégageait de ses yeux à l'aide d'une tonne de sortilège en flacon à l'époque où cette histoire débutait. Il était également devenu plus grand que moi pour mon plus grand malheur. Ce n'était que de deux pouces, mais c'était au moins trois pouces de trop selon moi, à la base je suis le plus âgé.
Oh et bien sûr, Nicolas était et est toujours d'ailleurs, comme moi, un magicien.
Je vous préviens tout de suite, je n'ai pas de baguette magique, je me sers de mes pensées. Quant aux balais volant, je ne sais pas qui est le fou qui a inventé cette histoire, mais il devrait songer à se reposer un peu. Sérieusement, rien ne doit être plus inconfortable que d'être assis sur un balai à des toises au-dessus du sol.
Mais revenons-en à Nicolas et moi. Pour la deuxième fois en quelques paragraphes. Oui je digresse souvent.
Contrairement à moi, qui avais un pouvoir super puissant et super-incontrôlable, mon meilleur ami n'avait pas d'immenses capacités magiques, mais lui au moins, il les maitrisait à la perfection. Sauf ses « particularités » qu'il possédait, comme voler ou scintiller. Ces dons-là, il ne les maîtrisait absolument pas. Mais cela n'empêche pas que ce soit absolument fabuleux quand cela lui arrivait et il ne créait jamais de catastrophe avec lui, juste de la surprise, dont la sienne. Ce qui est particulièrement injuste si vous voulez mon avis.
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La pierre des mers
FantasyJe m'appelle Théophile Gironnant et j'ai toujours eu une vie qui sortait de l'ordinaire. Déjà je fais de la magie. En même temps je vis dans une des 12 citées magiques caché en Europe. Mais même pour un magicien, j'ai une vie qui sort de l'ordinair...