Chapitre XX - ... enfin presque.

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Kaïa tenta de me consoler, mais je m'étais pris d'affection pour une pierre. Et c'était tout ce qui me restait de mon père. Pourtant, je ne pouvais retourner en prison.

Ma mère et mon oncle me conseillèrent d'écrire une lettre de remerciement à Hélène. Nina et Christophe m'aidèrent. Ce fut pompeux, mais je supposais que la Grande Reine aimerait cela. Je regardais la pierre quelques minutes avant de la poser dans l'enveloppe. Kaïa, Nicolas, ma mère et même les Cadowell m'avaient tous proposé d'être là pour me soutenir, mais je voulais rester seul avec elle pour nos derniers moments. C'était si difficile. J'avais besoin d'elle.

- On va devoir se séparer, lui dis-je finalement pour retarder l'échéance.

- Triste, me répondit-elle.

- Tu vas beaucoup me manquer.

- Moi aussi petit mouton !

- Amuses-toi bien avec Hélène !

Je la posai dans l'enveloppe, avec émotion. Quand sa voix retentit une dernière fois dans ma tête :

- Merci de m'avoir retrouvé !

Je confiai l'enveloppe à Christophe plus tard qui la donnerait en personne à Hélène.

Pour me consoler, je jouai sur une console de Nicolas. Il s'amusait avec ma sœur, alors je pouvais bien en faire autant avec ses jeux. Ils revinrent avec une Kaïa assez sombre.

- Je rentre dans quelques jours à Haldar ! nous déclara-t-elle. Ma tante n'a pas aimé que j'aide un criminel à fuir des prisons de Barcelia. Elle a exigé mon retour. Et comme ma mère a créé déjà pas mal d'ennuis, mon père a décidé qu'on rentrerait tous, en attendant qu'il soit muté autre part.

Sa voix tremblait. Camille lui prit la main. Je la regardai sombrement. Je n'avais plus la pierre et ma douce amie, si magnifique, s'en allait.

- Merci, nous dit-elle avec émotion. Pour une fois j'ai vraiment eu des amis.

- Non tu as toujours des amis, rectifiais-je.

- Oui. On se reverra. Et on sera toujours là pour toi, déclara Nicolas.

Je lui souris, reconnaissant. Mon meilleur ami avait eu tant de mal à accepter celle que j'aimais tant. Et maintenant, il lui faisait un promesse qu'il ne briserait jamais.

Dans les jours qui suivirent, je repris l'école et créais quelques dégâts avec ma magie fluctuante à nouveau.

Mon oncle, pour ne pas partager son lit avec ma mère, passait ses nuits chez Olivia. Ce qui engendra de nombreuses questions de ma mère sur elle : quand est-ce qu'il allait lui présenter ? Est-ce qu'ils avaient une relation sérieuse ? Ils se connaissaient depuis combien de temps ? Allaient-ils se marier ? Mon oncle évitait de répondre. Ce qui nous faisait rire Camille et moi et animait nos souper. Puis au cours d'une soirée, elle croisa Olivia au bras de Xavier et elles sympathisèrent. Au point que je les retrouvais souvent toutes les deux à la maison quand je rentrais.

Elle avait déjà une amie.

Pour l'instant elle hésitait à reprendre son travail d'herboriste ou à réaliser son rêve d'enfant et devenir fleuriste. Elle s'accorda un mois de réflexion ce qui ne me déplaisait pas, elle était toujours disponible pour moi du coup. Ce qui me plaisait moins par contre, ce fut le fait qu'elle commença à s'intéresser à quelques hommes célibataires. Certes mon père lui avait menti, mais c'était un peu tôt non ? Mon oncle lui semblait trouver que c'était une excellente idée, surtout si ça empêchait ma mère de se mêler de sa vie amoureuse à lui. Et je suppose qu'il pensait que n'importe qui sera mieux que mon père.

La pierre des mersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant