Chapitre XI : ... pour moi

69 22 29
                                    

Partie 3 ? Eh oui j'ai honte mais en copiant collant mon texte j'ai oublié la fin du chapitre (oui je suis un boulet). Du coup le voici et ce sera le seul de la semaine dans les 12 cités.


Mademoiselle Martin ordonna à tout le monde de retourner à ses couvertures et nous interrogea, pour savoir s'il manquait son voisin à quelqu'un.

Elle nous recommanda alors de dormir. Mais tous les élèves discutaient entre eux. Nous, nous n'en avions pas le cœur. On contemplait les couvertures vides de ma sœur avec tristesse. Kaïa nous tournait le dos et je me demandai vaguement si elle ne pleurait pas. Nicolas fixait le ciel d'un air vide, mais avec les yeux vitreux.

Je ne pouvais vraiment pas dormir. Je pensais à ma sœur. Où était-elle désormais ? Avait-elle seulement une couverture pour dormir ? Qu'allaient-ils lui faire ? Et dire qu'on ne se parlait plus depuis tellement longtemps ! Alors qu'aujourd'hui, il y a tant de choses que j'aurais voulu lui dire. Et pourquoi ? Je ne m'en souvenais même plus. Mais je sais que c'était pour une bêtise. Je dus me retenir pour ne pas sangloter devant tout le monde. Je mordis mon poing, tellement fort que j'y laissais des marques de dents.

La directrice nous amena à l'écart au bout d'un moment. Elle nous fit répéter l'histoire.

Mes mots ne parvenaient pas à sortir. Je me tournai vers mon meilleur ami, pâle comme la mort, qui semblait aussi paralysé qu'une statue. Nous finîmes par raconter notre version d'une voix hachée.

- Vous ne l'avez pas retrouvée ? interrogea Kaïa.

- Non. Je suis navrée les enfants.

Quoi qu'elle dise, cela ne changeait rien. Son prétendu soutien ne me redonnerait pas ce que j'avais perdu ! Et comprenait-elle que le dernier membre de ma famille venait de disparaître ? Que je serais seul avec mon oncle !

Elle nous raccompagna à nos couvertures pour se donner bonne conscience. Alors, une image en trois dimensions apparut entre nous. Cela ressemblait un peu à un esprit. C'était comme avec ma mère. Sauf que cette fois, c'était un homme, dont les détails du visage changeaient constamment. Par exemple, son nez passait d'aquilin à crochu pendant que ses lèvres devenaient plus pulpeuse. Cela ne pouvait être qu'une personne : Mathieu le Terrible.

- Bonjour Théophile ! Nous n'avons pas encore eu l'honneur de nous rencontrer. Tu as un peu malmené mes hommes la dernière fois. Quant à la première fois que je suis passé chez toi, tu ne m'intéressais pas encore. J'ignorais quel potentiel il y avait en toi. Depuis, tu as beaucoup changé.

Après mon immense chagrin le voir oser faire référence à ce triste jour, où il avait tué mon père, brisé ma famille, comme si ce n'était rien, me mit dans une fureur incroyable. Je voulais casser quelque chose. Je crois même que s'il s'était trouvé réellement face à moi je lui aurais sauté dessus, prêt à le tuer à main nue. Ne connaissait-il donc pas le remord ? Ne s'en voulait-il pas d'avoir brisé une famille ? Pouvait-il seulement s'imaginer ce qu'il avait engendré comme peine ? Je grognais en donnant des coups dans le sol qui pourtant ne m'avait rien fait.

- À l'heure qu'il est, tu dois être en train de te demander où se trouve ta sœur, supposa-t-il avec un sourire de délectation qui amplifiait ma rage. Comme ta mère, elle est avec moi. Dans les Alpes. Où tu es le bienvenu pour une réunion de famille. Peut-être même nous trouverons nous quelques affinités et pourrons travailler ensemble.

Je ne le connaissais que depuis quelques secondes et déjà il m'était insupportable. Le voir se pavaner ainsi devant moi, en ignorant totalement ce que je ressentais était une torture. Il semblait même se régaler de ma souffrance. Ce n'était pas un homme, mais un monstre. Le pire des démons. Et il pensait vraiment que je pourrais l'apprécier, accepter de faire quelque chose pour lui ! Il pouvait toujours rêver ! Ce n'était qu'un fou dangereux qu'il fallait détruire. Et je le rêvais de le faire moi-même, de lui causer milles souffrances comme toutes celles qu'il m'avait causées depuis que j'étais un enfant. Qu'il ressente cette douleur de ne pas avoir de parents pour l'élever. Celle de voir sa propre mère, la femme qui vous avait donné la vie, incapable de faire quelque chose et ne pas même vous reconnaître. Et qu'il connaisse la peine immense que c'était de voir sa petite sœur, celle que l'on devait protéger envers et contre tout, la seule famille qu'il vous restait, disparaître à son tour sans pouvoir ne rien y faire. Oh comme je voulais qu'il souffre ! Je voulais l'entendre hurler à l'aide, supplier qu'on l'achève. Mais je ne pouvais rien faire sinon l'écouter et le voir savourer le chagrin qu'il me causait.

La pierre des mersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant