Chapitre XIV - ... à l'étranger

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Le grand jour arriva alors.

Encore une fois, nous prîmes des bus, car c'était plus rentable je pense et moins difficile à organiser. Mon cœur se serra en les voyant. Je songeais à Camille entre les griffes de ces monstres.

Kaïa débarqua vêtue d'un dos nu gris à paillette, d'une jupe très courte moulante et rouge, sur des collants violets. Aux pieds elle avait des bottines blanches et des guêtres rayées bleues et verte aux tibias. Avec son carré qui lui arrivait désormais presque à la poitrine et dont la teinture violette était presque effacée, cela faisait un effet vraiment très étrange.

- Permet-mois de m'absenter ou je vais étouffer de rire, me souffla mon meilleur ami.

Je lui lançai un regard noir. Il avait pourtant bien raison. Mais, aucun rire ne sortit de ma gorge, Kaïa me serrant dans ses bras, très fort. J'étais si content d'avoir le droit à de telle effusion, qu'elle me parut la plus magnifique des filles. Je la serrai, moi aussi, très fort, profitant de la situation. Elle finit par me relâcher, je dus en faire de même. Mais en se reculant, elle caressa ma joue qui s'embrasa automatiquement.

- Tout va bien se passer, me dit-elle avec douceur.

Elle se tourna vers Nicolas, qui la salua d'un signe de tête avec un sourire ironique aux lèvres.

On se mit tout au fond du bus. Kaïa s'installa près de la fenêtre et s'endormit, la tête sur l'épaule de Nicolas, avant même qu'on ait démarré. Lui et moi on décida de nous afficher avec sa superbe console portable nouvelle génération, alors qu'il détestait ça et que ce n'était pas la mienne, juste pour voir les têtes envieuses de nos camarades. Mais à mon grand regret, une autre raison les amena près de nous. La tête de Kaïa sur Nicolas amena tout le monde pour demander à mon meilleur ami s'il était le petit ami de la vampire. Je n'eus jamais autant envie de tuer tous ces gens.

Une fois arrivé, Barcelia recevant tous les élèves des douze cités, l'organisation fut plus carré, on passa par classe, Nicolas, fut donc séparé de nous. Mais on se retrouverait très vite. Les élèves de Barcelia, surtout les délégués, étaient là pour aider à tout organiser. Celle qui s'occupa de nous s'appelait Mathilde, elle avait quatorze ans, très petite et fine, son visage était recouvert de taches de rousseurs et elle portait de grosses lunettes. Elle fit l'appel, au nom de Kaïa, les adultes présents autour de nous fixèrent mon amie, qui défiait le monde du regard.

Elle nous fit rejoindre les élèves des autres cités de notre niveau et ceux de sa classe. Là on nous distribua des dortoirs. On s'installa loin de Clément qui, avec Arthur et Alexis semblait présider la bande des je-déteste-Théophile-Gironnant-et-je-suis-un-traitre, et on attendit Nicolas. Autour de nous, il y avait des élèves de toutes les nationalités, de toutes les espèces. C'était incroyable. Kaïa s'amusait à critiquer les tenues de chacun.

- Il y a d'autres membres de familles royales ? lui demandais-je curieux.

Je pensais que si Kaïa avait cours, pourquoi pas d'autres. Elle se tourna pourtant vers moi avec fatigue.

- Théophile, tu as vus mes parents non ?

- Oui. Et alors ?

- Tu sais bien que mes parents ont horreur de l'étiquette ! C'est pour ça que je vais à l'école !

Je ne dis rien. Nicolas choisit ce moment pour s'affaler avec nous. Il fut bien content de nous retrouver, au moins il n'avait plus à subir Christine qui le harcelait.

Enfin des professeurs vinrent nous informer du programme.

Aujourd'hui on devait juste visiter le château royal. Le lendemain ce serait une visite du musée le matin et la ville l'après-midi, le troisième jour on assisterait à une audience royale, le quatrième, petit cours d'histoire sur Barcelia, le cinquième, visite des monuments, le sixième, on passerait la journée dans un parc d'attraction, et le dernier jour ce serait quartier libre. Les règles étaient simples, assez similaires à Firento : Il y avait des endroits interdits, d'autre autorisés, on devait le respect à la famille royale, si on avait un doute, faire comme les autres autour de nous. Pendant notre visite, Kaïa dut partir « donner ses respects », c'est en tout cas ainsi qu'elle le présenta, aux Carignan. Je ne l'enviais pas.

La pierre des mersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant