Chapitre VII - ... manquent de m'envoyer en prison

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A partir de ce jour-là, ma sœur ne cessait d'importuner Nicolas, à qui elle ne cessait de lancer clin d'œil et sourire. Lui, il faisait tout pour ne pas la regarder. Il la fuyait comme la peste. Ce qui acheva de scinder notre groupe en deux. Car Kaïa ne me parlait plus, même en classe, elle restait seule. Tout cela, pour m'être mêlé de la relation Nicolas-Camille. Elle en voulait aussi à Nicolas, qui m'avait obéi, plutôt que de se rebeller par amour. Pour moi c'était la preuve flagrante que son amour n'était pas si fort.

Cela n'échappa pas à Clément, qui se moqua, en disant que Nicolas était le seul à me supporter, car il était aussi insupportable que moi. Selon mon ancien ami, je ne savais pas ce que c'était que d'avoir des amis fixes. Parce que lui, il croyait en avoir ! Certes, à notre dispute, lui avait rejoint la bande d'Arthur et Alexis, deux anciens amis du water-polo, que je détestais, l'un pour avoir tenté de sortir avec ma sœur, l'autre pour avoir fait la même chose avec Maïté alors qu'elle était ma petite amie. Mais j'étais certain qu'Alexis l'avait pris dans sa bande juste pour m'embêter.

Je me contentais donc de traîner en classe avec Tom, Nathan et Lucas, mes anciens amis et coéquipiers. Comme avant, quand Kaïa n'avait pas encore paré ma vie de mille couleurs. Je tentai également de trouver une petite amie à Nicolas, je le poussais dans les bras de Florence ou de Samira, une fille qui jouait aussi au lacrosse, et qui était rousse, mais évidemment il n'était pas dupe et à chaque fois me regardait avec agacement. Il finit par me rétorquer qu'il était amoureux de ma sœur et qu'il fallait que je l'accepte.

Heureusement pour moi, je trouvai du soutien chez Kamélia. À qui je ne disais rien, mais qui semblait me comprendre bien mieux que tous. Elle me rassurait en disant que ce n'était qu'une passade. Je passais presque tous mes après-midis chez elle, en attendant Nicolas. Elle me laissait même son bureau quand elle devait partir.

Le vingt-sept mai arriva. En me levant, je me mis en tête d'épater Kaïa ce jour-là. Même si ma tunique violette, avec la tête du lion blanc représenté dessus ne faisait pas l'affaire pour ça. Quand on fut tous rassemblés, avec nos tenues couleurs lilas, cela devait faire une impression très étrange. On se rangea par classe, encadré par nos professeurs. La directrice était sous sa forme majestueuse de dragon, mais elle avait teint en mauve ses écailles habituellement rouges.

Pendant que l'on attendait leur majesté, je me tortillais nerveusement. Je contemplai le palais tous blanc, pour me calmer. Je trouvais cela triste ce manque de couleur.

En pensant cela, les murs prirent l'apparence d'un arc-en-ciel, en plus chatoyant. L'angoisse me rendait incapable de contrôler ma magie. Je me sentis affreusement mal à l'aise. Tout le monde s'agitait autour de moi. L'intendante Agnès Vassale était tout simplement paniquée.

Kaïa se glissa alors à mes côtés et me susurra :

- C'est toi qui as fait ça ?

- Oui, gémis-je. Je crois bien.

- Cool ! J'ai toujours pensé que le palais avait besoin d'un peu de couleur.

Elle me regardait avec admiration. On échangea un sourire complice, comme autrefois. Mais malheureusement, Clément avait tout entendue.

- C'est lui qui l'a fait ! me dénonça-t-il.

Tout le monde me dévisagea furieux.

- Tais-toi ! s'écria la jolie vampire. Il allait réparer cela, mais tes cris de singe empêcheraient qui que ce soit de se concentrer.

Les autres pouffèrent de rire. Mais je ne m'en préoccupais pas. Le soutien de cette fille, qui ressemblait à une réconciliation, m'allait droit au cœur. Elle se tourna vers moi avec douceur et me dit :

La pierre des mersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant