On apparut dans au moins un pied de neige. Je ne sais pas si je l'ai dit, mais il faisait chaud à Barcelia, qui est plutôt au sud de l'Europe. Alors, avec Nicolas, on avait des tenues d'été, Kaïa aussi mais c'était toute l'année qu'elle en portait. Donc mon meilleur ami et moi nous nous retrouvâmes dans la neige, vêtus de manches courtes et des pantalons s'arrêtant sous les genoux en tissu très léger. Inutile donc de préciser qu'on devint rapidement gelés. Le froid pénétra en nous comme des milliers d'aiguilles qui nous transpercèrent et chaque mouvement accentuait cette épreuve. Pendant qu'on claquait des dents, notre amie vampire soupira :
- C'était des chaussures neuves !
- Tu n'as pas froid ? parvins-je à souffler en créant une épaisse fumée devant ma bouche.
Elle me toisa d'un air dédaigneux :
- Je suis une vampire !
Je ne sus que rétorquer et mon meilleur ami vint à mon secours en demandant :
- On va où maintenant ?
On regarda autour de nous. Il n'y avait qu'un vide immaculé. Mes amis me fixaient. C'était un comble, puisque c'était leur idée et pas la mienne. Tout cela parce que j'avais des grands pouvoirs et une pierre magique sans doute.
- Tu sens un lieu magique dans le coin ? questionnais-je la pierre.
Elle était faible. Elle eut donc plus de mal que d'habitude à me parler. Sa voix n'était plus qu'un murmure et parfois certains pans entiers de phrase m'étaient inaudibles.
- Oui. Peux pas emmener vous, trop faible.....trop protégé.
- D'accord. Tu peux m'indiquer le lieu ?
Elle m'envoya une brève image, très floue, dans mon esprit. Et cela ressemblait plus ou moins à l'endroit où l'on était.
Je n'avais que cela pour nous déplacer mais maintenant j'étais là et le froid était une motivation supplémentaire pour aller chez les sans-visages le plus rapidement possible. Je pris Nicolas d'une main et Kaïa de l'autre. Je me concentrai alors sur l'image, sur chaque détail dont je pouvais me souvenir, et je relâchai ma magie.
On apparut dans un lieu, pas très éloigné apparemment, mais exactement similaire. Il était tout aussi désert que l'autre.
- Tu es sûr qu'on y est ? interrogea Kaïa.
- Je sens la magie ! affirma Nicolas qui s'était remis à scintiller.
- On est bien arrivés ? interrogeais-je la pierre
- Devant toi....
Elle ne put finir sa phrase, elle s'était comme dissipée. Je ne sentais même plus sa présence. En sortant le petit minéral de ma poche, je remarquais qu'il restait invisible.
J'avançai donc la main devant moi. J'aurais paru ridicule à quiconque passait par là, vêtu en comme en été et pourtant dans la neige, à passer la main devant moi comme si je fouillais l'air. Mais c'était plus ou moins ce que je faisais, avec raison, puisque j'eus l'impression de la passer dans un courant d'eau glacé. Des grilles se dévoilèrent peu à peu, comme révélées par une cascade coulant le long de la cité. Elles paraissaient assez lugubres,de couleur rouge sang, immenses, grinçantes et pointues. Je sentais également, sans la voir, la magie qui émanait de ce portail. Derrière, je voyais une immense tour blanche qui s'élevait et quelques bâtiments moins imposants. Camille y était. Ma mère aussi.
- C'est très bien ça ! Mais on entre comment ?
Mon amie avait soulevé une bonne question. Je ne pouvais plus compter sur la pierre. Je me tournai alors vers mes amis. Nicolas claquait des dents. Je me souvins subitement de ses derniers mots. Il avait senti la magie que ni Kaïa, ni moi n'avions remarquée. Il faut dire qu'il était le plus studieux d'entre nous. C'était cela ou les origines fées. Habituellement, j'aurais été jaloux qu'il puisse parvenir à exécuter quelque chose en magie qui m'était impossible. Mais si cela nous sauvait la vie, pour une fois je ne me plaindrais pas.
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La pierre des mers
FantasyJe m'appelle Théophile Gironnant et j'ai toujours eu une vie qui sortait de l'ordinaire. Déjà je fais de la magie. En même temps je vis dans une des 12 citées magiques caché en Europe. Mais même pour un magicien, j'ai une vie qui sort de l'ordinair...