Chapitre Dix-Neuf

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19.

Point de vue d'Amelia

J'étais tellement nerveuse. Dans quelques heures, le couronnement allait commencer, j'allais officiellement devenir reine. C'était mon anniversaire, et aucun de mes employés ne m'avait souhaité un joyeux anniversaire, se contentant plus de me préparer. 

J'avais été épilée dès le deuxième jour de mon retour. Ce matin, je m'étais levée incroyablement tôt que dans le but d'être prête pour la cérémonie. J'avais pris un bain en me nettoyant absolument tout le corps: retirant ainsi la moindre trace de saleté qu'il pouvait y avoir. Dès que j'avais terminé, on m'avait pratiquement traîné à l'extérieur du château (après avoir enfilé les premiers morceaux de vêtements que j'avais pu trouver) pour m'emmener me préparer. Je devais respecter la procédure habituelle: le futur souverain devait venir au château, il ne pouvait pas déjà y être. 

J'avais mis la robe que j'avais prise pour le couronnement, mes souliers aussi. On m'avait appliqué du vernis transparent sur les ongles de mes mains et je m'étais laissée faire même si je détestais en avoir: l'odeur me répugnait. On m'avait par la suite maquillée et coiffée. Le seul aspect que j'aimais bien, d'ailleurs. J'avais des fleurs dans mes cheveux. 

J'avais maintenant une bonne heure devant moi avant qu'on retourne vers le château. Je suis debout devant une fenêtre, à regarder l'horizon. J'essaie de me procurer du courage. Il ne reste pas beaucoup de temps avant que je ne monte sur le trône. 

Un bruit attirait mon attention, je réalise que c'est mon téléphone. Je fronce les sourcils en le prenant dans ma main. J'avais reçu un message. Qui était-ce? 

"Je sais que tu m'en veux, mais je voulais simplement te souhaiter un joyeux anniversaire... Bonne chance pour ton couronnement, Mia."

Ben. Je me souvenais que je lui avais donné mon numéro, il y a plusieurs jours maintenant. Il était également le seul qui m'appelait Mia. Si ce n'était pas lui, je ne voyais pas qui ça pouvait être. 

Au moment où je fermais mon téléphone sans avoir répondu, la porte s'ouvrait.

-Bonjour, Amelia.

Je retenais d'exprimer mon désarroi et faussais un sourire.

-Bonjour, Olivier.

-Je peux savoir ce qui t'es passé par la tête?

-De quoi tu parles? Lui demandais-je.

-Qu'est-ce qui t'as pris de quitter le château comme ça? 

Je soufflais.

-Olivier...

-C'était complètement irréfléchi! Stupide! 

-Je sais, mais...

-Quelle image donnes-tu vraiment de notre famille? Une image de dévergondée qui ne cherche qu'à s'amuser sans se préoccuper des conséquences...

-Mais ta gueule, bon sang! M'exclamais-je.

Il écarquillait les yeux et j'emmenais ma main à ma bouche. J'avais vraiment prononcé ces mots à voix haute? J'avais réellement juré? 

-Qu'est-ce que tu as dit?

-J'ai dit ta gueule! J'en ai marre de toi qui pense absolument être meilleur que tout le monde et qui pense que seulement toi a raison! Oui, j'ai fugué, oui ça peut paraître irresponsable. Mais tu veux savoir? Je m'en moque. Par cette décision, j'ai pu avoir une nouvelle perception de la vie! Je ne regrette en rien d'être partie et toutes tes opinions sur la question, je m'en fous. Si tu es venu pour me faire chier juste avant mon couronnement, tu peux aussi bien repartir chez toi. Lui dis-je d'une traite.

Princesse en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant