Chapitre Trois

2.9K 240 4
                                    

3.

Point de vue d'Amelia

J'avais préparé un plan ces deux derniers jours. 

C'était l'été, et je n'avais pas envie de le passer au château à attendre sagement le jour de mon couronnement. J'avais envie de voyager, d'être une fille de dix-sept ans tout à fait normale qui profite à fond de ses vacances. 

J'allais donc fuguer, tout simplement.

Bon, ce n'était pas la meilleure idée du monde, mais je voulais vraiment pouvoir un peu profiter de ma vie avant que les responsabilités me rattrapent. Et il était clair qu'on n'allait pas me laisser partir sans une armée de gardes à mes trousses. 

J'avais donc fait livrer des vêtements noirs qui me permettrait de fuir pendant la nuit. C'était l'un des nombreux avantages à faire partie d'une royauté: nous étions prioritaires, alors on recevait nos commandes très rapidement. 

J'étais en ce moment en train de préparer un sac avec l'essentiel. J'y glissais ma brosse à cheveux, quelques élastiques, mon déodorant, des sous-vêtements, une brosse à dents avec du dentifrice, une lame de rasoir (parce que je le veuille ou non, je ne pourrais pas me faire épiler avant un moment et mes poils allaient repousser), du savon ainsi que de l'argent et mon chéquier. Je laissais mes cartes ici, parce que si je les utilisais, on pouvait me retracer.

J'entendais frapper à la porte.

-Majesté? Puis-je entrer.

-Une minute, Hubert!

Je m'empressais de cacher le sac sous mon lit ainsi que ma tenue pour ce soir. Je m'asseyais sur mon matelas.

-Vous pouvez entrer, maintenant! 

La poignée se faisait tourner et bientôt, la silhouette de mon domestique apparaissait.

-C'est l'heure de vos essayages pour votre tenue de couronnement. 

-Oh, d'accord, allons-y! 

Je me levais du lit à la suite d'Hubert qui m'emmenait dans le grand salon où plusieurs stylistes et de robes en tous genres étaient placés. En me voyant arriver, ils se calmaient, mais se ruaient vers moi pour me faire une révérence.

-Votre altesse. Me saluaient-ils.

-Bonjour à vous aussi, mais toutes ses façons ne sont pas nécessaires... Dis-je.

-Mais bien sûr que si, vous êtes la princesse et la future reine de Fiorélie. Intervenait le gouverneur général. 

Je faisais force pour ne pas rouler des yeux et me contentais de hocher la tête et de sourire. 

-Alors, qu'avez-vous pour moi, aujourd'hui? Demandais-je.

-Nous avons une trentaine de robes à vous faire essayer dans le cadre de votre couronnement dans deux mois. 

Je ne retenais pas mon étonnement. Trente robes? La journée allait être longue... Et tout cet essayage pour un événement qui ne durerait que quelques heures... J'étais loin d'être stupide, c'était surtout pour impressionner tous les dirigeants qui seraient présents au couronnement et au bal qui aurait par la suite lieu. 

-Bon, dans ce cas, et si on commençait? Demandais-je.

-Vous semblez enthousiaste, majesté! S'exclamait un styliste.

Ouais, si c'est ce que vous voulez croire...

Je commençais donc à essayer des robes tout aussi imposantes les unes que les autres. Certaines étaient plutôt lourdes et je me demandais comment je serais capable de marcher avec ça. 

Princesse en fuiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant