Les enfants de Gotham -Tome 1 : La Relève-

CHAPITRE 7

Chapitre 7

<<-Oh mon dieu...s'extasiait Lylle en s'approchant du bolide. La Batmobile. La vraie de vraie.>>

Il s'approchait d'un pas hésitant vers le véhicule, les yeux gros comme des balles de ping pong et un air émerveillé sur le visage.

<<-Lylle, ramène-toi, hurle Karl.>>

Il tourne légèrement la tête vers le groupe derrière lui. Ils se dirigeaient tous là où les guidait Damian, près de l'entre aux couleurs écarlates. Un rictus déçu s'empara de ses lèvres, et il finit par rebrousser chemin à contrecœur, y mettant moins d'énergie que tout à l'heure.

Ils furent baignés dans cette ambiance lugubre qu'offrait les teintes rouges de la pièce. Tous s'ébahissaient désormais face à l'immense machine qui occupait tout l'espace de la salle. Un ordinateur sur-puissant, un immense moniteur au centre du mur, encerclé par de plus petits écrans, chacun montrant un différent point de vue de Gotham, tous reliés aux caméras de surveillance de la ville. Les images défilaient à une vitesse folle, on voyait la ville en effervescence, les trafics insoupçonnables, les meurtres inexpliqués, tout ce qui se fondait dans l'anonymat aux yeux de la justice de Gotham et qui pourtant faisait sa réputation.

Damian se jette soudainement sur le clavier de l'immense ordinateur et pianote frénétiquement, frappant ses doigts successivement sur les touches. Il entre premièrement dans les fichiers de base de l'ordinateur, et se glisse dans le dossier des affaires en cours sans grande difficulté. Il s'exclame lorsqu'il trouve enfin un dossier intitulé "meurtre de Caroline Swan et George Vale". Tout y est, ses analyses, son enquête, ses découvertes, ses suspects. Le début du travail déjà tout fait, il ne restait plus qu'à se servir. Son regard dévie alors du moniteur qui lui brulait les yeux pour balayer le bureau. Il se leva un peu plus et se mit à fouiller partout sur le plateau en métal.

<<-Mais ce n'est pas possible, il doit bien y avoir une clef USB quelque part ! On est dans la batcave merde !>>

Soudain, une main se pose sur son épaule. Pas la main aussi fine et délicate dont il appréciait le geste, mais plus un pavé lourd qui lui pesait.

<<-Tu permets ?>>

Il laissa Lylle s'asseoir à sa place, les sourcils froncés. Ce dernier arborait un immense sourire, étirant ses lèvres d'une oreille à l'autre, et craqua ses doigts comme un catcheur sur un ring, prêt au combat. Puis, souris d'une main et clavier de l'autre, il s'active sous les regards ébahis de ses amis. Il clic a plusieurs endroits, bidouille sur quelques logiciels, entre des codes qui ne restent, aux yeux du groupe, qu'un charabia incompréhensible. Soudain, la chaise de bureau pivote, et il ouvre glorieusement les bras face aux autres.

Tous leurs portables se mettent à vibrer dans la même seconde, créant un bruit qui fait encore écho dans la grotte au chauve-souris. Tous se penchent sur leurs téléphones, émerveillés.

<<-Un jour, faudra que tu m'explique comment tu peux faire ça et ne pas connaitre tes tables, souffle Karl, attirant l'hilarité du reste du groupe.>>

Le fichier au complet avait été envoyé aux différents téléphones afin d'avoir les informations nécessaires toujours sur soi, et de ne plus revenir à la Batcave, au grand désarroi de Lylle qui serait bien rester vivre dans cette immense cave.

<<-Il faut qu'on se dépêche, se presse Damian. Mon père ne va pas tarder.>>

Ils durent tirés Lylle par le col pour qu'il rebrousse chemin à son tour, et le trainer jusqu'au bureau du grand Bruce, après avoir soigneusement éteints l'ordinateur et la lumière. C'est toujours éclairé par la lampe torche improvisée de Lucy qu'ils quittent ce merveilleux endroit, des étoiles pleins les yeux. Karl et Damian usent de leur force pour refermer les étagères, tandis que les filles s'occupent de déposer Lylle un instant sur le sofa. Ce dernier, encore pantelant d'avoir réalisé son rêve, les bras ballants et l'air niais, laisse son regard se perdre à travers la fenêtre en face de lui et son esprit se remémorait encore ces dernières minutes. Finalement, une fois Lylle remit de ses émotions, ils quittèrent tous en vitesse le bureau.