Partie 3: Bad news

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3. Bad news.

Mon séjour à l'hôpital touche à son terme. Dans deux jours, je peux enfin sortir et retourner à la maison.

-Prête pour rentrer à la maison ma puce ?

Me dit mon père.

Je lui souris affectueusement. Ma mère commence déjà à ranger deux ou trois affaires dans une valise pour les reprendre à la maison.

-Je te laisse des affaires pour demain et après. On les reprendra le jour de ton départ.

-Quand tu rentreras, on invitera toute la famille et on dégustera un délicieux gâteau. Il y aura papy et tante Diana. Ils ont hâte de te revoir.

-Pourquoi ne sont-ils pas venus me voir alors ?

-Ton grand père est venu quelques fois, tu sais mais tu ne t'en es peut être pas rendue compte. Tu étais fort fatiguée les premiers jours de ton réveil. Quand à ta tante, elle n'a pas pu venir. Tu sais, ce n'est pas évident quand on habite aussi loin.

Je hoche la tête pour montrer que je comprends la situation et que cela ne me gêne pas. Puis le docteur frappe à la porte et entre.

-Pardon, excusez-moi de vous déranger, mais je voudrais parler aux parents de la petite Sarah. Vous pouvez me suivre s'il vous plait ?

Il a le visage grave et des marques faciales indiquant un homme nerveux et souvent crispé. Il n'est même pas totalement entré. Il s'est contenté de passer son tronc dans l'ouverture de la porte.

-On revient mon ange ce ne sera pas long.

Me dit mon père avant de quitter la pièce. Ma mère me fait un geste de la main et referme la porte. Visiblement, ils ne veulent pas que j'entende. Le docteur fait systématiquement sortir mes parents pour leur parler. J'ai très peu d'écho sur ce qui se dit de l'autre côté. Peut-être pense-t-il que je ne peux pas comprendre ou que cela me fatigue trop. Je ne sais pas. La porte se réouvre et je vois mes parents serrer la main du docteur avant que celui-ci ne s'éloigne. Ma mère revient s'assoir auprès de moi et mon père s'appuie contre la fenêtre. Ils ont à présent le même visage grave que le médecin. Je comprends que la discussion avec le docteur n'a pas amené à de bonnes nouvelles et je me prépare psychologiquement à ce que l'on va m'annoncer. Mais les voyant se jeter des regards pour savoir qui va commencer à parler, je me dis que je peux peut être débloquer la situation à ma manière.

-Mauvaise nouvelle ? Demandais-je.

Mon père soupire et ma mère se pince la lèvre. J'ai ma réponse mais bon, je m'en doutais. De toute façon, ce sont souvent les mauvaises nouvelles qui arrivent en premier.

-Ce que j'ai à te dire Sarah, est très dur et aucune mère ne voudrait avoir à annoncer ça à son enfant. Il faut que tu te montres forte et courageuse. Tu me le promets ?

Je hoche la tête. Elle regarde à nouveau mon père avant de revenir à moi. Ses yeux ont rougis et se sont liquéfiés. J'espère qu'elle ne va pas se mettre à pleurer. Je trouve cela très embarrassant et je ne sais jamais trop comment réagir face à ce genre de situation.

-Voilà, il se peut que tu ne remarche jamais comme avant et que tu gardes tes prothèses à vie.

Je pris la main de ma mère pour la rassurer en l'accompagnant d'un sourire.

-Ça va aller maman, il faut être forte.

Ensuite elle se met à pleurer. C'est étrange, car c'est moi qui devrais pleurer normalement. Je vais être handicapée à vie. Mais aucune larme ne me vient. Aucune tristesse. Juste la pensée d'être gêné à vie par mes prothèses qui, on le sait bien, me plaisent beaucoup. Je vois l'aspect pratique alors que la situation est dramatique. Je ne sais pas ce qui est le plus triste finalement, être handicapée ou ne jamais être triste. Mon dieu, comme tout ceci me parait surfait.


Névrose humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant