Partie 5:New home, new life but no family

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           Les lumières dansent autour de moi, mon visage passe du bleu au rouge. Je regarde le sol pour ne pas voir ce qu'il reste de ma maison. Je sais que l'incendie a démarré en bas, ravageant tout le rez-de-chaussée. L'étage a été épargné de justesse. Comme par miracle. Dans mon dos, les civières défilent, emportant ma famille. Je m'engouffre un peu plus sous ma couverture argentée. J'éprouve le besoin de me terrer dans ma tanière pour ne plus avoir à supporter la réalité. De ne plus penser à rien. Je veux dormir. Surtout, je veux que cette journée se termine, ou non, qu'elle n'ait jamais existée. Mon collier pendouille autour de mon cou. Ce même collier qui a scellé ma vie. Je le hais. Je le saisis et le jette au loin. C'est de sa faute si mes parents sont morts. Je n'en veux plus. Pour m'aider qu'il disait... Tu parles ! Maintenant je me retrouve seule. Je ne cesse de ressasser tout ce qu'il s'est passé mais également ce que l'on m'a dit dans l'au-delà au sujet du collier. « A chaque fois que tu en auras besoin il apparaitra sans que tu ne le demandes et je t'aiderai. J'exhausserai un de tes vœux les plus chers. Celui que tu désires à l'instant où tu tourneras la pierre trois fois. Mais fait bien attention, ce que l'on souhaite le plus est parfois bien enfuis dans notre inconscient et l'on peut parfois être surpris des conséquences si la pierre est tournée sans y avoir bien réfléchis avant. » Une mise en garde que j'ai balayé de la main et c'est ce qui a tué mes parents. Mais, une idée abominable me traverse l'esprit, est-ce que ce que je désirais le plus à ce moment-là, fut la mort de ma famille ? J'en ai des haut-le-cœurs. Je me dégoute. M'enfin, ce n'est pas possible, je n'ai jamais pu souhaiter une telle chose... Mais la réalité est pourtant bien là. La prophétie s'est réalisée lorsque j'ai tourné le collier. Et si, maintenant, mon vœu le plus cher serait de les ramener ? Ni une ni deux, je bondis sur mes pieds, non sans chanceler, et je récupère le collier quelques mètres plus loin. Après tout, qui ne tente rien n'a rien ! Je tourne la pierre en répétant à voix basse mon désir de les revoir devant moi vivant et en pleine forme. Mais après l'avoir tourné, rien. Absolument rien. C'est ce que je craignais. Cela ne marche pas pour tout. Peut-être que je ne peux pas ramener les morts à la vie. Des larmes coulent sur mes joues. Comme je regrette. Dans un dernier espoir j'énonce un second vœu, celui de remonter le temps. Mais au lieu de me retrouver dans le salon à manger du gâteau avec toute ma famille, une main se pose sur mon épaule me faisant sursauter.

-Petite, nous allons te conduire à l'hôpital d'accord ? Tout va bien se passer ne t'en fais pas. On va bien s'occuper de toi.

Le pompier qui me parle a le regard peiné. Sa voix est douce et rassurante. J'ai envie de le croire mais à part le fait qu'ils vont bien s'occuper de moi je doute que tout aies mieux. Il me prend par la main afin de me guider vers l'ambulance. J'en profite pour laisser tomber le collier. Je préfère ne plus l'utiliser. Cela vaut mieux. Tout en avançant, nous passons devants une autre ambulance contenant elle, une personne de ma famille. Je ne saurais dire laquelle.

-Pardon, pardon pour ma bêtise. Murmurais-je alors que celle-ci démarre s'enfonçant dans la noirceur de cette nuit d'épouvante.

Quelques secondes après, la porte de l'ambulance se referme, et je disparais à mon tour dans ce gouffre de tristesse.

J'ai dormis la nuit en observation à l'hôpital. D'après le service soignant, j'ai été épargnée de justesse, une chance que je me trouvais à l'étage. Je n'ai rien, pas une égratignure, pas même des séquelles liées à la fumée. Mais au fond de moi je sais que cela n'a rien avoir avec la chance. Car après tout, je n'ai jamais voulu ma destruction. Il n'y avait donc aucune raison que je trépasse.

-Madame Romer va venir te voir dans la journée, elle va t'aider à trouver une nouvelle famille. Me dit l'aide-soignante.

J'ai déjà eu l'occasion d'entendre parler de cette Madame Romer. En fait, depuis mon réveil, le personnel médical n'a pas arrêté de m'en parler afin de me préparer à cette rencontre que je trouve un peu trop précipitée. Je sais qu'on ne peut pas me garder à l'hôpital mais tout cela va trop vite pour moi au lendemain seulement de l'incident. Je ne sais plus où donner de la tête.

Névrose humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant