Partie 16: the death's birth

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          Un souffle glacé m'enveloppe délicatement, mon vœu se serait-il exhaussé ? Je n'ose ouvrir les yeux mais ne plus sentir la main de Brenda dans mon dos me rassure. Au moins, elle n'est plus là. Des voix parviennent à mes oreilles mais je ne comprends pas ce qu'elles disent. Tout ce mélange dans un brouhaha de murmures sourds. J'ouvre légèrement les yeux avant de contempler devants moi une sorte de bulle gigantesque noirâtre, vibrante et en perpétuel mouvement. Les voix semblent provenir de cette masse informe. Elle flotte légèrement au-dessus du sol de poussière noire, le même que celui de mon coma. Elle a beau être plus grande que moi, je dirais même plus grand qu'un immeuble, je peux néanmoins, à ma hauteur, en toucher la base. Je m'en approche en tendant la main pour aller la toucher. Mais soudainement, une main comme faite de bois noir me retient. Je me retourne surprise.

-Ne la touche pas, elle est très instable, elle pourrait se rompre. me dit Kinai.

Cela fait si longtemps que je ne l'ai plus vu. Je lui souris timidement, à présent son visage déchiré ne m'effraie plus, j'en ai vu d'autres. Je me retourne à nouveau devant cette boule obscure.

-Qu'est-ce que c'est ?

-C'est l'endroit où vont les âmes des morts.

-Je ne comprends pas bien....

-C'est normal, d'ailleurs, aucune des personnes se trouvant à l'intérieur ne savent réellement où elles sont. Mais quelle importance n'est-ce pas ? Elles n'ont plus besoin de rien, plus de malheurs, plus de douleurs. Comme endormies à jamais dans un tout immense.

-Comment tiennent-elles à l'intérieur ?

-C'est le maitre qui les maintient dans la bulle grâce à ses pouvoirs. C'est grâce à lui que ce monde existe.

-Pourquoi Maileen n'est pas dans la bulle ?

-Car elle ne peut pas la rejoindre, son âme est trop perturbée que pour rejoindre le repos éternel. Elle doit s'apaiser et alors elle sera entrainée dans la paix.

-Ca à l'air si sombre à l'intérieur...

-Non, ils n'en n'ont plus la perception de toute façon.

Je reste encore à la contempler, par moment je crois voir au travers comme des corps s'entremêler. Cela fait autant froid dans le dos que cela ne fascine.

-Tu ne devrais pas rester ici, vient avec moi.

Je le suis longuement. Nous marchons dans cette étendue de poussière, celle-ci parait sans fin. Autour de moi, j'aperçois d'autres bulles mais elles semblent si loin.

-Il y en a pleins !

-Oui, c'est normal, à chaque siècle sa bulle. On ne peut pas en faire d'assez grande que pour toutes les contenir. Alors, on en crée d'autres.

Sitôt qu'il eut prononcé ses paroles, il dégaine un large sourire dans ma direction qui manque d'ailleurs de lui couper définitivement le visage en deux. J'en ai d'ailleurs un petit haut-le-cœur. Mais il se recolle aussitôt que les berges de son visage se rejoignent.

-Kinai, je peux te poser une question ? Pourquoi tu es... différent ?

-Qu'entends-tu par différent ?

-Ne te vexe pas mais tu es si différent de ce que j'ai déjà vu...

-C'est parce que je suis la mort petite, je suis la façon dont tu me perçois.

-Mais, et Atopo alors ?

-Lui aussi, c'est la mort. Tu ne crois quand même pas que je vais travailler seul ? Nous avons été créés en même temps il y a très longtemps maintenant. En même temps que tout. La mort est née en même temps que la vie.

-Mais comment c'est possible ?

Nous atteignons maintenant une sorte de pont sous lequel se trouve un gouffre sans fond. Kinai s'engage le premier dessus, frôlant à peine les pierres de ses pieds incroyablement longs et fins. Et bien sûre, sans le moindre orteil.

-La mort et la vie sont deux sœurs jumelles, continue-t-il, l'une ne peut exister sans l'autre. Si tu te demandes qui a bien pu nous créer, sache que tu le connais déjà. C'est le maitre.

-Mais lui, qui lui a donné naissance.

-Il n'a rien de vivant sache le. Mais il s'exprime peu sur ses origines. Pour moi, c'est lui l'origine de tout. Il a tout créer, c'est d'ailleurs pour cela qu'il peut prendre l'apparence de tout être vivant existant.

-C'est fort complexe.

-Assez oui mais ce n'est pas grave. me dit-il avec un clin d'œil maladroit.

-Où m'emmènes-tu Kinai ? lui demandais-je alors que nous sortons du pont.

-Je te conduis à lui.


Névrose humaineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant