Liars say lies

Chapitre 13

Je refermai doucement la porte derrière moi et prenant soin de ne faire aucun bruit.

J'avançai précautionneusement à pas de souris jusqu'à l'escalier. Un regard était posé sur moi, je le sentais. Je relevai la tête, et m'aperçus qu'Ezechiel était debout en haut des marches, une serviette enroulée autour de la taille. Je n'arrivais pas à le regarder mais je savais que ses yeux me transperçaient, j'avais l'impression d'être une petite fille prise en faute, qui allait être punie.

-Qu'est-ce-que tu faisais dehors ?

-Je suis retournée voir ma mère.

-Tu lui as parlé ?

-Pourquoi ?

-Répond à ma question, sa voix trahissait son agacement.

-Non.

-Très bien.

-Et toi, quand vas-tu répondre à mes questions ?

-Bientôt.

Il me tourna le dos et s'avança de quelques pas vers la porte de laquelle il était sorti auparavant.

-D'ici là ne sors plus. Nous partirons bientôt, tiens-toi prête.

J'acquiesçai d'un mouvement de tête, en le regardant s'enfoncer dans la salle de bain.

Moi qui pensait vivre un jour qui aller tout chambouler, je fus bien déçue. Je pense qu'aucun changement n'était à prévoir du côté du comportement d'Ezechiel, alors mes vraies réponse je ne les aurais probablement jamais.

Je m'assis sur le bord de mon lit, passai une main sur mon front brûlant. Est-ce que ce petit garçon était juste une création de mon imagination due à la fièvre ? Je n'espère pas, il est vraiment attachant ce petit.

Sans toquer, ni prévenir, Ez déboula dans ma chambre.

- on va y aller.

- Est-ce que tu pourrais frapper avant d'entrer ? Et aller où ?

- Partir d'ici. Prépare vite tes affaires.

Il partit sur ces mots.

Je réunissais les dernières affaires que j'avais au moment où Ezechiel entra, cette fois en prenant soin de s'annoncer au préavis.

-Prête ?

- Dis-moi où on va.

- Je ne peux pas, mais je préférerai vraiment que tu sois d'accord pour me suivre, je n'ai pas envie de devoir utiliser la manière forte avec toi.

- Je ne sais pas si j'ai vraiment envie de partir... Ma mère me manque... On ne pourrait pas rester encore un peu ici ?

Certes j'avais envie de suivre les paroles du garçonnet, mais j'ai ressassé tous mes sentiments. Je les ai passés en revue et je me suis rendue compte que je ne sais pas dans quoi je m'embarque, je sais ce que j'ai ici mais pas ce qu'il m'attend là-bas et j'avoue avoir un peu peur.

Il se massa les tempes d'un geste rapide, j'avais vraiment l'impression, de plus en plus, de l'agacer.

-Comprends-moi j'ai toujours vécu avec ma mère et même si ma vie n'était pas formidable, je pense qu'elle m'aimait... Je ne sais pas si je suis prête...

- Yvannah, comment te dire... tu n'as plus le choix maintenant. Tu vas encore changer, tu ne pourras plus te contrôler, il faut que tu apprennes. Tu dois venir. S'il te plaît suis-moi.

Sa manière de s'y prendre me fit me braquer et m'entêter dans mon idée de ne plus partir.

- Non, pas cette fois je t'ai déjà beaucoup trop écouté. Je veux rester.

Il soupira bruyamment. D'un pas il se retrouva devant moi et me chuchota à l'oreille « Désolé, mais je t'avais prévenue ». Ce furent les derniers mots que j'entendis avant de sentir une petite douleur dans mon cou. Tout devint flou autour de moi, je sentis mes jambes céder sous mon poids. Des bras me rattrapèrent juste avant que ma tête ne touche le sol, puis ce fut le trou noir.

Lorsque j'ouvris les yeux, je ne vis rien, il faisait noir, tellement noir que je ne pouvais même pas distinguer les doigts de ma main que je venais de tendre devant moi. J'entendis du bruit venir vers moi, s'approcher lentement. Un cliquetis se fit entendre et un fin rayon de lumière apparut. Je me ruai sur l'homme qui se tenait dans l'embrasure de la porte. Il m'arrêta d'un geste de la main. Ezechiel était là juste devant retenant encore mon bras qui voulait s'abattre sur lui. Je le regardai intensément pour comprendre pourquoi il faisait ça. Il était indéchiffrable.

-Ne me regarde pas comme ça, je n'ai fait que ce que je devais faire. Je t'avais proposé de me suivre de ton plein gré, tu n'as pas voulu. J'ai donc dû employer une manière plus radicale pour que tu viennes. Si tu veux savoir on a fait un petit arrêt pour la nuit dans cet hôtel...

Je sentais la colère monter en moi, s'infiltrer dans chaque parcelle de mon corps et je ne pouvais l'arrêter. J'avais envie de le frapper, j'avais tellement envie de le voir souffrir.

-Je t'avais dit que je ne voulais pas venir et toi tu m'as forcé, hurlais-je en plongeant mon regard dans le sien, tu n'avais pas le droit !

Son visage se tordit en une grimace affreuse. Mes joues s'enflammèrent au moment où rire sonore s'échappa de sa bouche.

-Tu apprendras bien assez vite que j'ai beaucoup de droits, j'ai été gentil avec toi jusqu'à présent. Tu devrais te comporter autrement avec moi.

Sa voix était froide et tranchante. Je sentis un frisson de peur me parcourir l'échine. Je reculai de quelques pas. Il me paressait beaucoup plus imposant et effrayant à présent.

-Veux-tu me suivre maintenant, ou pas ?

- Je n'ai toujours pas changé d'avis, répondis-je d'une petite voix.

- Bon... très bien...

Au même instant un picotement semblable au précédent se fit sentir et je replongeai dans le noir.