Chapitre 3

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« BIP BIP BIP BIP BIP » le réveil affichait 6h45 quand il sonna, je me levai, me lavai, m'habillai avec une petite appréhension de devoir retourner au lycée. J'étais dans l'incompréhension du cauchemar que je venais de faire.

Arrivée devant le bâtiment gris terne qui habituellement me donnait le cafard, j'avais de nouveau cette boule au ventre. Cette boule d'angoisse que j'ai eu tout à l'heure. La même peur de ce qu'il va se passer aujourd'hui et ce que les gens retiendront de ce que j'ai fait à la fin de la journée. Je sais que tous attendent que je fasse quelque chose pour pouvoir me critiquer encore plus que d'habitude.

Je mets mes écouteurs. La musique m'envahis. Je me sens un peu mieux.

Tout ce passa presque normalement. J'enchaînai mes quatre heures de cours habituelles. Mathématiques avec un vieille prof aigrie, une heure de français un peu déjantée, un prof d'anglais hystérique et un prof de chimie qui se prend pour le prochain Einstein pour terminer ma matinée.

Le seul événement inhabituel c'est que je sentais constamment une présence ou un regard posé toujours sur moi, mais au moment où je me retournais, c'était le vide, seulement le vide...

Quelques jours étaient passés et personne n'était venu me voir pour me parler de ce qu'il s'est passé précédemment. Je n'avais pas non plus recroisé le brun du car. Tant mieux, je ne voulais surtout pas devoir lui adresser la parole !

Chaque nuit je refaisais le même rêve et jamais je ne voyais le visage de l'homme qui me parle.

Je suis de plus en plus fatiguée à cause du manque de sommeil. Je ne pense pas pouvoir suivre le rythme bien longtemps si tous ces rêves angoissants continuent.

Je venais de terminer de manger. La légère brise fit bruisser les arbres et vint me caresser les joues. Le temps se rafraîchissait plus les mois d'hiver approchaient.

Je ramassai mes affaires et me dirigeai vers les casiers. J'avais quelques livres à récupérer avant le début des cours. D'habitude je fais ça à la dernière minute, mais le doux vent de tout à l'heure s'était transformé en énorme bourrasque.

J'avançai d'un pas rapide dans les couloirs déserts. Je me sentais de moins en moins en sécurité au lycée et de plus en plus mal à l'aise à cause de cette présence fantôme.

J'enfonçai ma petite clef argenté dans le cadenas rouge acheté au supermarché du coin et pris ce dont j'avais besoin.

Mon regard s'arrêta sur la porte : il n'y avait qu'une photo, une de mon père avec moi sur ses genoux devant un piano, nous rayonnions, des sourire étaient plaqué sur notre bouche. Je sentis les larmes monter.

Je refermai la porte et me laissa glisser le long des casiers. J'enfouis mon visage au creux de mes bras. Je ne voulais pas que les gens me voient comme ça, faible, à pleurer devant une photo.

Je m'assoupis, trop fatiguée après ces dernières nuits sans sommeil, une larme chaude coulant doucement sur ma joue rougie par le froid.

Je courrais, à bout de force dans le paysage blanc et silencieux, une légère brise vint caresser mes cheveux. Une voix rauque chuchota « n'ai pas peur... tu sauras bientôt tout... patience... » Je glissai sur une plaque de verglas. J'aperçus une ombre dans la glace qui recouvrait l'étang, le temps que je mis pour me retourner il n'y avait plus personne.

On me tapota légèrement sur l'épaule. Je relevai la tête brusquement et vis un garçon un peu plus grand que moi, les cheveux noir corbeau, avec des yeux d'un bleu si clair voire presque blanc et la peau blanche presque translucide. Je me frottai les yeux légèrement bouffis afin de reprendre mes esprits après ce court somme que j'ai fait. Je prêtai enfin attention à ce qu'il me disait :

- ...ard.

-Comment ?

-Tu vas être en retard.

-Toi aussi puisque tu es là.

-C'était toi la brune du bus non ? demanda-t-il d'un air amusé.

-Quel bus ? Mentis-je.

-La brune qui m'a fait tomber dans le bus, continua-t-il sur le même ton.

« Je suis démasquée... » Pensais-je

-Oui c'est moi. Et alors ?

-On m'a dit que je devrais mieux ne pas m'approcher de toi.

-Alors pourquoi tu es juste là à côté de moi, essayant d'engager la discussion ? Tu sais que Mélina ne serait pas très contente ? répliquai-je ironiquement

-Oh, je ne m'inquiète pas pour elle. Au fait moi c'est Ezechiel mais tout le monde m'appelle Ez.

-Ok.

Je me levai

-Pourquoi tu pars comme ça ? Tu ne veux même pas me dire ton nom ?

-Tu devrais y aller aussi, à mon avis on doit bien être en retard maintenant ! dis-je sans même le regarder.

« Quelle bonne justification tu as trouvé ! » me congratulai-je « Je ne veux avoir aucun contact avec lui ».

Je me dépêchai dans les couloirs, me retournai fréquemment pour voir si il me suivait, mais non. Je vérifiai ma salle et partie dans ma classe.

Personne ne m'adressa la parole, j'en avais l'habitude. Le sentiment que l'on m'observait, quand à lui persistait.

Liars say liesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant