ÉPILOGUE

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✕ ✕ ✕5 ANS PLUS TARD

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5 ANS PLUS TARD

DANS LES RUES DE Londres, c'est presque la fête. Les gens ont le sourire au visage, ils serrent leurs amants contre eux, et marchent sur les trottoirs en faisant claquer leurs bottes sur les dalles, comme si ils dansaient. Ceux qui sont à vélo disent bonjour à tout le monde, on tire les chapeaux, et quand le vent vient soulever les jupes des femmes, on le laisse faire, bien trop heureux par cette situation. Pourquoi tant de joie ? Parce que c'est la fin.

Nous sommes en juillet 1945, et la guerre en Europe s'est déclarée victorieuse pour les alliés il y a deux mois de ça. Le temps passe, mais l'humeur joyeuse de la ville reste la même, et les sirènes de raid qui terrifiaient ses populations quelques époques plus tôt sont réduites au silence – à tout jamais, on l'espère. Jean regarde la rue, du haut de sa fenêtre. Le vent lui lèche le visage, et fait battre le col de sa veste contre sa nuque. Elle sourit, en passant une de ses mèches derrière son oreille. Le temps passe vite, quand on y pense, il y a quelques années, elle n'était qu'une enfant.

- T'es sûre que tu ne veux pas rester boire le thé, Jean ? Elle se retourne, et sourit à Becky, qui est dans un fauteuil, un journal posé sur les genoux. Elle semble prête à se lever, pour aller chercher sa théière et quelques tasses.

- Non, je suis désolée, je dois y aller. C'est important.

Jean lui sourit, et Becky fait de même. La jeune femme quitte le rebord de la fenêtre en prenant soin de tirer la poignée vers le bas, et le brouhaha de la ville est étouffé par la grande surface transparente.

Ses pas sont hésitants, et Jean boite. Son pied droit retombe toujours plus lourdement sur le sol, et même si ça ne l'empêche pas de marcher, ou de courir, les blessures de guerre sont les plus dures à porter. Sa hanche ne sera jamais vraiment guérie, et la douleur qui racle entre ses os est là pour lui rappeler le jour où elle a tué son premier homme. Elle grimace à cette pensée, et pose sa main sur l'épaule de son amie.

- Merci Becky, je m'en vais à présent. C'était vraiment sympathique de la part de toi et George de m'avoir accueillis chez vous pendant quelques heures.

- De rien voyons, c'est normal !

Jean se dirige vers la porte de sortie. Au mur, des portraits la regardent. Becky, en robe blanche, avec George, qui la serre fort entre ses bras. Des yeux qui rient, du bonheur dans leurs expressions, de l'amour dans leurs gestes figés par l'appareil. Jean s'attarde quelques longues secondes, avant de pousser la porte. Becky, depuis son mariage avec George, a changé de foyer. À deux, ils arrivent à vivre dans un espace un peu plus grand que le grotesque appartement qu'elle occupait quelques années plus tôt.

Jean descend les marches qui s'enroulent autour de la grosse cage d'ascenseur, et en quelques pas, elle est déjà devant la porte en verre qui mène sur la grande rue. À côté, il y a les dizaines de petites boîtes aux lettres, qui s'empilent les unes sur les autres, toutes forgées dans la pierre du mur. En face, siège une grosse silhouette. Elle est plus petite qu'un homme normal, mais on y distingue tout de même une tête, un buste. C'est George.

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