Ma première fois

10

Du sang gisant sur le sol, je cherche Axel du regard, mais ne le trouve pas.
Mon cœur se serre dans ma poitrine et je manque de m'évanouir lorsqu'un cri strident et une tête déformée surviennent dans mon dos.

La main sur mon cœur, j'essaie de reprendre mon souffle.

Devinez quoi, face à moi se trouve un Axel des plus amusé par sa connerie.
Il a un masque d'Halloween qui recouvre la moitié de son visage ainsi que du faux sang, sur tout le torse. Enfin j'espère !
Et maintenant, seul son rire rempli la pièce peu éclairée.

— Je ne pensais pas que tu allais avoir aussi peur. Putain, c'est à mourir de rire, s'esclaffa-t-il.

Après la panique que je viens d'éprouver, j'ai envie de lui en foutre une au visage.
J'ai vraiment paniqué...

Laissant le temps à mon cœur de reprendre son rythme habituel, je contemple Axel se débarbouiller dans sa salle de bain.
Il me lance un regard amusé par le biais du miroir et sourit de toutes ses dents.

— Tu t'en remets, ça va ? ricana-t-il.

Je hoche la tête doucement.
Je m'avance jusqu'à l'embrasure de la porte et le regarde calmement.

— Qu'est-ce que c'est que tout ça ? demandai-je en faisant référence au sang et au masque.

— C'était mon costume pour Halloween, le mois dernier. Mais, j'en ai foutu la moitié par terre. Fait chier.

— Je vois ça.

— Bon, ma jolie, dit-il en se retournant, ce n'est pas que je n'aime pas être en ta compagnie, mais je vais devoir me laver.

J'ouvre la bouche pour acquiescer, mais il me devance.

— Sauf si tu ne vois aucun inconvénient à me rejoindre sous la douche.

— Ça ne va pas non ! Tu es assez grand pour te laver tout seul, à ce que je sache, affirmai-je d'une traite, prise au dépourvue.

Il feint une moue triste en faisant un grand pas vers moi, ce qui nous colle l'un contre l'autre.
Je déglutis difficilement lorsque son souffle parvient sur mon visage. Pourquoi aussi peu de chose arrivent autant à me mettre dans tous mes états ?

— Tu sais, se laver seul c'est assez ennuyeux..., il repousse une mèche de mes cheveux. Puis avec toi ce serait si bien...

Je reste une nouvelle fois sans voix.
Son regard est focalisé sur mes lèvres et instinctivement je passe ma langue dessus.

Il sourit faiblement et approche encore plus son visage du mien. Ses lèvres frôlent les miennes me provoquant une bouffée de chaleur.
C'est alors que sa bouche s'écrase vivement contre la mienne.

À cet instant, je suis réduite en poussière. Totalement.
Je suis de nouveau ce petit pantin qui se fait contrôler par son maître.

Les yeux clos, je laisse sa main se poser sur mes reins, nous rapprochant, davantage, totalement collés l'un à l'autre.
Sa langue demande l'accès et j'ouvre la bouche afin de la laisser faire son tourbillon, emportant la mienne avec.

C'est complètement et totalement dingue.

C'est étrange à affirmer, mais je me sens libre.
Libre dans ses bras.
Libre en train de l'embrasser.
Libre à ses côtés.