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Point de vue de Jeanne

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris mais la colère et l'adrénaline m'ont poussé sauvagement à agir ainsi.

Merde. Pardon Luka.

— Luka ! Excuse-moi.

Axel tremble de colère et je me demande bien ce qu'il la mis dans un tel état, mais le plus important est que Luka reste immobile au sol.
Qu'est-ce qu'il m'a pris de saisir cette pierre entre mes doigts fébriles et de lui asséner un coup aussi violent ?

Que Dieu me pardonne, mais avant ça je souhaite que Luka me pardonne pour la vacherie que je viens de faire.

Il se relève doucement assez étourdi et me fixe d'un regard perdu.
Je lui tire le bras en remarquant qu'une dizaine d'élèves nous scrute comme si nous étions les enfants de Mickaël Jackson.
Je m'excuse sans relâche et remarque, par miracle, qu'il ne saigne pas.

— Je vais conduire, lui affirmai-je.

Il secoue la tête en cherchant du regard Axel qui est toujours devant sa voiture le regard vidé d'émotions.
J'irais le voir plus tard pour savoir le pourquoi du comment en attendant Luka décide de prendre le volant en sachant pertinemment que je n'ai toujours pas mon permis.

Une fois à la maison, Luka semble toujours sonné ne réalisant sûrement pas que sa propre soeur lui ai donné un coup avec une pierre.
Il s'allonge sur le canapé et ferme les yeux.

— Qu'est ce qu'il lui arrive encore ? demanda ma mère en sortant de la cuisine.

— Je l'ai frappé.

— Tu as fais quoi, Jeanne ?

— Je sais pas pourquoi mais j'ai saisis cette pierre... Mais il était en folie et frappait encore Axel. J'en pouvais plus alors j'ai pris cette pierre et je l'ai frappé.

Elle pouffe littéralement de rire et je me demande si elle aussi a reçu un coup sur la tête.

— Ton frère mérite une ou deux tarte. Tu n'as pas à t'en vouloir.

Depuis quand ma mère est de mon côté ?

— Va mettre la table, Marck vient manger.

J'acquiesce sans ronchonner.
J'ai finis par accepter leur liaison. En vu de ce que mon père est devenu, ma mère a le droit au bonheur elle aussi, même si au fond d'elle elle ne semble pas heureuse du tout.

Qu'est ce qui lui fait autant de mal ?

Ça fait 3 mois qu'on a découvert que mon père sortait avec la mère à Axel.
Ma mère ne semblait pas si surprise. Et pourtant les soirs suivants je l'ai plus d'une fois entendu pleurer dans sa chambre.

Tandis que pour moi c'était la colère qui fusait dans mon être.
Alors je suis retournée le voir le mois dernier pour parler de mon mécontentement et de la façon que j'ai dû l'apprendre.
Il s'est excusé mais je lui ai pardonné qu'à moitié.

Je ne savais pas que je pouvais être aussi rancunière.

Et aujourd'hui encore je le pointe du doigt. Je préfère rester avec ma mère et son nouveau copain que mon père sachant pertinemment qu'Axel est mon copain.
Alors qu'il aille se faire voir lui et sa nouvelle conquête. Je ne me mélangerais pas à lui.



Point de vue d'Axel

En arrivant devant leur maison, j'ai envie de m'arrêter et d'aller finir ce que j'ai commencé : exploser la figure de Luka.

C'est la deuxième fois qu'il manque de respect en parlant de ma mère.

Pour quel genre de crétin il se prend ?

Mais c'est en pensant à Jeanne que je me rétracte car elle ne mérite pas que je fasse ça.
Je ne veux pas lui montrer une sale image de moi. La pire qu'elle puisse voir c'est celle-ci mais elle ne mérite pas ça.

Son père est un enculé, son frère semble lui ressembler en grandissant alors je ne veux pas être le troisième homme de sa vie qui jumelle les deux autres.
Elle mérite tout sauf ça.

Alors je rentre. La tête en vrac, je passe devant ma mère sans lui accorder un brin d'attention.
Mais c'est quand je perçois Christian en peignoir que je décide de l'ouvrir.

— Qu'est-ce tu fous là ?

— Axel ! gronda ma mère.

— Il se trouve dans la mauvaise maison, je crois.

— Je comprends bien que tu aimes ma fille...

— Non, à vrai dire tu ne comprends strictement rien à ce que je ressens pour elle. Tu n'es pas capable d'être un bon père comment penses-tu pouvoir être une personne qui comprend les autres ?

Sur ces mots, je m'enferme dans la seule pièce qui me va dans cette maison depuis qu'il est là.
Je saisis mon téléphone et l'appelle immédiatement. J'ai besoin d'entendre sa petite voix me chuchoter que tout va bien.

— Bébé...

Elle pleure.
Je ne cherche pas à comprendre plus longtemps. Je me retrouve instinctivement devant chez elle en attendant qu'elle vienne m'ouvrir.

Elle me saute dans les bras en reniflant contre mon torse.
Je la serre en lui caressant les cheveux, ses cheveux si soyeux.

— Qu'est-ce qu'il y a, bébé ?

— Je crois que j'ai tué mon frère, annonça-t-elle en relevant la tête, les yeux brouillés par ses larmes.

— Quoi ?

— Il s'est posé sur le canapé et ne se réveille plus... J'ai peur.

Même si à cet instant je le hais et je souhaiterais qu'une chose : qu'il reste les yeux fermés à tout jamais, je m'approche tout de même de lui car je vois celle que j'aime dans un état qui ne lui est favorable.

— Ne t'inquiète pas, il respire.

Elle tremble alors je m'approche d'elle et la serre de nouveau dans mes bras, la réconfortant comme je peux.

— J'ai envie d'oublier tout ça, dit-elle. Pourquoi vous vous êtes battus ?

Je respire bruyamment me détache un peu plus d'elle pour la regarder dans les yeux et lui avouer à quel point son frère n'est qu'un imbécile.

— Il a de nouveau manqué de respect à ma mère alors que... putain, c'est la seule chose que je respecte et dont je ne parlerai jamais.

Elle fait la grimace.

— Je suis désolée, bébé...

— Tu n'as pas à t'excuser des paroles de ton frère.

Elle se tient rapidement le visage en faisant les cent pas.
Elle n'arrive pas à se remettre d'avoir saisi cette pierre et de l'avoir frappé si fort qu'il en est tombé.
Elle a voulu me défendre et ça, ça reste gravé en moi.

— Tu as envie d'oublier tout ça ? lui dis-je.

— Totalement !

— Alors suis-moi, je t'emmène quelque part où tu laisseras tout derrière toi.

Un rictus s'affiche sur ses lèvres, je lui saisis la main et nous partons sans se retourner.

Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant