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Une semaine s'est écoulée après cette fête.
Luka est directement venu me rejoindre, le lendemain, afin de s'assurer que tout allait pour le mieux et s'est également excusé pour sa conduite.

Avec Miya nous avons passées plus de temps ensemble, comme avant, en passant nos soirées à dormir chez l'une et chez l'autre.
J'ai été réellement heureuse de rattraper le temps perdu avec elle.
C'est ma seule vraie amie et je suis fière qu'elle fasse encore partie de ma vie.

Pour ce qui est d'Axel il a fait son apparition hier au soir, assis devant chez moi.
Par la fenêtre de ma chambre, je l'ai remarqué et Luka la rejoint.
Après avoir lu mon bouquin et être passée sur mon forum, j'ai, de nouveau, jeté un coup d'œil dehors : ils étaient toujours là. Tous les deux, assis.

Passionnant, me suis-je dis.

Quand Luka est entré, il semblait contrarié. Il m'a lancé un bref sourire avant de s'enfermer dans sa chambre. Je n'ai pas fait plus attention et suis allée dormir à mon tour.



Ce matin, je me sens comme un petit oiseau au réveil.
Joyeuse et sereine.
Demain, nous serons déjà l'an prochain.
Je me demande ce que l'on va faire.

Sûrement passer la soirée avec mon père et Karen... Ironique, non ?

Il en est hors de question. Ils ne vont pas me prendre le peu de joie qu'il me reste des fêtes. Surtout de celle-ci.
Demain sera une nouvelle année et je compte changer beaucoup de choses.

Les révélations qui me sont apparues ces derniers temps m'ont bouleversée, ma vie et moi, à un point inimaginable.

Pour autant, j'ai l'impression d'être bien plus forte que je pensais. Je pleure rarement, mais ressens tout de même cette boule au ventre presque constamment. C'est gênant, mais je m'y suis habituée.

- Jeanne !

Ma mère est encore en train de hurler mon nom à travers toute la maison. Je descends sans plus attendre, les cheveux en désordre, vêtue encore de mon pyjama.

En arrivant dans la cuisine, j'ai le bonheur de retrouver non seulement la mauvaise humeur de ma mère, mais également son conjoint.

Quelle tête de gland sérieux, souffle ma conscience.

- Ouais, je sais..

- Quoi ? Que dis-tu ? demande ma mère les mains recouvertes de sauce.

- Non, rien.

Je m'assois et la regarde cuisiner. Comme je le faisais si bien étant petite où tout me semblant insignifiant et agréable.

Désormais, c'est comme si je voyais la vraie réalité. Ma mère est avec son nouveau copain.

Mon père est un arnaqueur, trompeur, tous les défauts du monde si je puis dire.

Et mon frère ne l'est pas vraiment, il est celui de mon très cher voisin dont j'étais amoureuse. Ou du moins, je le pensais.

Quelle belle brochette d'abrutis !

C'est pour ça que demain, pour le nouvel An je prendrais de magnifiques et heureuses résolutions.

J'en ressens le besoin. J'ai ce besoin d'être Moi, la réelle, donner le meilleur et avancer.

Je compte bien faire ce qu'il me chante. Sans contrainte. J'affirmerai que c'est fini toutes ces barrières. Je les envoie balader, je passe mon chemin.

Dès ce soir !



- Je n'arrive pas à croire que l'on y soit ! crie Miya avant de passer les portes.

Je lui fais mon plus beau sourire suivit d'un clin d'œil qui en dit long sur notre venue.

- T'es sûr que tu veux le faire ? je lui lance un regard rempli d'assurance et elle poursuit, Je veux dire, vraiment. Tu te sens vraiment prête à franchir le pas ?

- Je vais te l'montrer, affirmé-je en lui tirant le bras.

Nous rentrons dans The Griffin, une boîte de nuit où la musique bat son plein. C'est immense !

Je n'étais jamais entrée auparavant dans ce genre de boîte. A vrai dire, je n'étais jamais allée dans une boîte de nuit tout simplement.

Il y a un monde, si bien que nous peinons à se frayer un chemin jusqu'au bar.

- Deux mojito, s'il vous plaît.

- Je prendrai plutôt un whisky coca, la rectifié-je.

Miya me lance un regard ahurit avant de lever les mains en l'air, me laissant gérer toute seule ma soirée.

- OK, tu es maître de ta soirée.

- Je veux m'amuser, tu entends ? dis-je, près de son oreille.

- Ouais, mais là...

Je mets mon doigt sur sa bouche en faisant les gros yeux.

- Tu te tais maintenant, tu n'as jamais été aussi relou bébé.

Elle rit puis regarde la piste de danse avec admiration.

- Commençons alors ! Profitons de notre soirée comme de vraies adultes.

Nous levons nos verres et trinquons à notre renouveau. Notre liberté, surtout la mienne.

Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant