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Je suis prête.
Je me suis changée et ai emprunté une robe plutôt sexy, je l'avoue, dans la penderie de ma mère.
Je déboule les escaliers et me fais arrêter avant que je passe la porte.

— Où vas-tu comme ça?

— Quoi ? Tu vas aller le répéter à ma mère comme le gentil toutou que tu es.

Son regard se voile. Je vois bien que je viens de lui faire de la peine.

Merde Jeanne ai un peu de gentillesse, fais comme lui.

— Bon très bien. Fais attention à toi tout de même, m'annonce-t-il finalement.

Nous arrivons, Miya, son cousin et moi, devant cette maison bondée de monde. La musique est si intense que déjà dans la voiture nous entendons les paroles de Snoop Dogg résonner.
Miya remercie son cousin de nous avoir emmené discrètement et nous nous présentons devant cette porte.

— Tu te sens prêtes ?

Je respire un bon coup, la regarde et acquiesce.

Une fois à l'intérieur je prends quelques secondes pour m'habituer au lieu mais surtout aux gens qui s'y trouvent.
Ils sont presque tous au milieu de salon où les canapés sont poussés contre les murs, certains sont assis dessus avec de l'alcool entre les mains, pendant que les autres dansent en rythme.
Main dans la main, nous nous frayons un passage entre les corps en sueur à la recherche de deux gars que j'aimerais étrangler dans peu de temps, si j'arrive à sortir d'ici sans être étouffée par les ados déchaînés.

Nous arrivons à mi-chemin et apercevons Jayden en pleins milieu d'un roulage de pelle plutôt intensif contre le mur de la cuisine.

Génial, il manquait plus que ça. Au moins, il est en vie.

Je tiens toujours fermement la main de Miya afin de ne pas la perdre dans la foule et devoir chercher une personne de plus.

— Jeanne ! Jeanne !

J'entends la petite voix stridente de ma meilleure amie derrière moi et lui demande ce qu'il y a, intriguée de savoir si elle les a aperçu.

— J'ai envie de faire pipi.

Oh non c'est pas vrai, pas maintenant Miya.

Je lève les mains en l'air pour lui montrer mon désespoir.

— Viens avec moi, c'est sûrement à l'étage.

Je comptais me diriger dans le jardin ayant la certitude qu'ils sont dehors. Mais du coup, à cause de Miya nous devons faire demi tour et monter à l'étage direction toilette.
Une fois en haut, nous ne tardons pas pour trouver quelle porte renferme les W.C puisqu'une fille en sort en la laissant ouverte, une odeur pas si agréable que ça s'y dégageant.

— Super, il manquait plus que cette odeur, braille Miya en se bouchant le nez.

Je ris malgré moi et l'attends devant la porte.
Je l'entends marmonner et taper contre quelque chose ce qui m'affirme qu'elle est en train de se faire asphyxier par l'horrible odeur de vomi.

— Mais qu'est ce que tu fous là, toi ?

Je tourne mon regard vers cette voix familière et découvre l'une des personnes que je cherchais. Mon cœur s'arrête, mais ma voix reste encore audible.

— Je pourrais, ou du moins, devrais te poser la même question.

Un sourire narquois se dessine sur ses lèvres, ces lèvres qui me manquent tant.

Non, mais qu'est ce que je raconte. Rien ne me manque !

Il fait un pas en ma direction, se rapprochent davantage ce qui me fait reculer instinctivement.

— Depuis quand j'ai des comptes à te rendre, Jeanne ?

Je ressens son souffle chaud sur mon visage et une odeur de... vomi ?
La porte claque aussitôt derrière moi et Miya apparaît l'air affectée.

À cause de cette terrible odeur ou de cette personne devant moi ?
Sûrement les deux.

— Ah, tu es venue accompagnée. Tu me présentes, lance-t-il en dévorant Miya des yeux.

Non, mais je rêve ou je rêve là !

— Je suis Miya, sa meilleure et tendre amie, dit-elle en lui tendant sa main qu'il sert sans hésitation.

—  Enchanté !

Ma meilleure amie lui sourie avec adoration et je me demande si tenir la chandelle ne serait pas mieux pour moi.

Reste calme Jeanne, totalement calme.

— Bref !

Intérieurement je bouillonne. Comment ils peuvent flirter sous mes yeux ?
Miya est censée le tirer par les cheveux et lui ordonner de nous dire où se cache Luka et qu'est ce qu'ils foutent dans cette soirée là.

Le regard d'Axel m'informe qu'il se joue de la situation et que me mettre les nerfs l'intéresse plus qu'autre chose, c'est à dire, faire la connaissance de Miya.

— Où est Luka ? demandai-je, entre les dents et à bout de nerfs.

— Il est à l'extérieur, me répond Axel en la fixant toujours ce sourire de merde collé aux lèvres.

Je contemple alors ma meilleure amie et l'aperçois littéralement en pleine admiration face à lui. Mais c'est une blague !

— Parfait, on s'en va !

Je la tire par le bras et l'entraîne dans les escaliers avec moi.

Je suis si frustrée de ce qu'il vient de se passer que j'en fais presque trébucher Miya.

— Eh Jeanne, doucement. Doucement !

A son cri, je me stoppe et respire un bon coup. Elle se demande ce que j'ai et je lui hurle soudainement dessus :

— Tu étais censée être de mon côté, je te le ferais rappeler.

— Oui et alors, je le suis, non ?

Je lève les yeux au ciel, exaspérée.

— Non, là tu étais plutôt de son côté à lui, dis-je en faisant référence à l'abruti en haut des escaliers.

— Je n'comprends pas Jeanne, tu voulais qu'on le retrouve et tu viens de le laisser partir.

Je décide de déballer les marches sans prendre la peine de lui répondre.

Il faut que je trouve Luka et vite.

— Jeanne !

Je l'ignore. Je continue ma route et vais là où j'aurai dû être depuis un moment : dans le jardin.

Lorsque j'arrive à destination ma vue se trouble, j'ai l'impression de rêver les yeux ouverts.

Luka est effectivement là, mais pas comme je l'avais imaginé...

Des cris l'entourent ainsi que des encouragement pendant qu'il se penche pour embrasser ce garçon.

— LUKA ?!

Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant