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Ce matin c'est dans une énergie positive que je me réveille.
Axel a fait parti de mes rêves les plus doux.
Notre rapprochement a fait naître en moi un sentiment nouveau.

Et ce n'est pas l'envie d'écarter les jambes tous les quatre matins, non.

C'est de faire confiance en l'homme et de me jeter à l'état pure dans les bras du grand méchant loup.
Mais j'espère que je ne vais pas tomber sur le plus méchant de la meute.

Alors j'emboîte rapidement le pas et me rends en cours de Français dans une bonne énergie.

Je pense rapidement à Miya qui passe devant moi sans me prêter attention.
Je me questionne sur le déroulement de notre relation.
Je ne veux pas la perdre. Jamais.
Et ça me manque tant de ne plus lui raconter les événements de ma petite vie ennuyeuse.
Alors je crie son nom avant d'entrer en classe. Elle se retourne et son regard se trouve impressionné.

— Jeanne ? souffla-t-elle.

Je m'approche vivement et la serre contre moi.

— Excuse-moi de ne rien t'avoir dit. Tu es ma meilleure amie et je ne veux pas te perdre.

Je me détache doucement d'elle et perçois son expression s'adoucir.

— C'est à moi de te présenter mes excuses. J'ai directement mal pris le fait que tu puisses avoir des vues sur un gars que je ne connaissais même pas...

— Tout est oublié ! lançai-je, le sourire aux lèvres.

Elle me serre dans ses bras et me souhaite bon cours.

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Il est maintenant 22 heures passée.
Je descends dans le salon et perçois...

Marc et ma mère en train de se... comment dire cela sans paraître vulgaire ?

Galocher ?

Non, mais sérieusement j'arrive même à percevoir la langue de l'autre fouteur de merde dans sa bouche. Beurk !

Je cours limite à l'extérieur pour ne pas assister plus à ça et souffle un bon coup lorsque j'atterris enfin derrière la porte.
Je regarde autour de moi et constate que seul le bruit d'un moteur de voiture remplit mes tympans.

Je m'engage le long de mon allée et m'assois sur l'une des marches qui longe mon jardin.
Je laisse l'air semi–frais balayer mes cheveux et rafraîchir mon visage masqué par un tas d'émotions.

Tout d'abord la peine.
La peine de ne plus voir mon père depuis plusieurs mois déjà ainsi que la présence presque inexistante de ma mère ces derniers temps. Depuis qu'elle est avec cet homme. Marc.
Je regarde à ce même moment la maison de mon cher voisin et m'affirme mentalement qu'il y a quelque chose dans ma vie qui me comble de plaisir.

— Salut toi, m'interpelle une petite voix à mes côtés ce qui me fait sursauter.

Je pivote la tête et perçois Luka.

— Oh tiens, te voilà. Qu'est-ce que tu fais ici, je te croyais chez tes potes ?

Malgré l'obscurité j'arrive à percevoir ses traits et je souris malgré moi.
Malgré que son comportement m'ait totalement déplu.

— Je suis rentré plus tôt, pour te parler.

Je tapote la place à mes côtés et c'est en une seconde qu'il se retrouve assis, près de moi.

Il m'étudie profondément, bien plus qu'il ne faudrait ce qui me mets rapidement mal à l'aise. Je détourne le regard et le plante droit devant moi.
Après plusieurs secondes de silence, il me demande :

— Je suis désolé d'avoir réagit comme un con. J'ai eu peur pour toi. J'ai eu peur qu'il te fasse du mal, finit-il.

— Je te comprends. Mais tu as été si exécrable. 

— Je sais, je suis allée m'excuser le soir même.

A cette révélation, ma peau frissonne me rappelant que j'y étais. Mais ce dont j'ai entendu n'était que des absurdités. Je n'ai rien perçu comme des excuses. Mais je laisse cela dans un côté de ma tête.

— Je suis contente que tu sois allé régler cela.

— Et entre vous du coup ? poursuit-il.

Je me braque sur place. Dois-je lui dire la vérité ? Non. Oui. Non ! Oui ?

— On s'entend bien, pour le moment.

Il hoche simplement la tête avant de s'allumer une clope.

— Tu as vu ce qu'il y avait au salon ? demandai-je écœurée en m'y rappelant.

— Maman et Marc devant la télé, pourquoi ?

— Ah et bien tu es descendu au bon moment. Moi j'ai assisté à leur baise !

— Quoi ? Ils baisaient sur le canapé  ?

— Mais non ! hurlai-je. Il s'embrassaient comme des animaux.

Il rit en crachant sa fumée.

— J'espère qu'il te rendra heureuse si vous décidiez de vous mettre ensemble.

— Quoi ? Je ne veux pas sortir avec Marc !

— Grosse idiote ! Je parle d'Axel.

— Bah j'espère bien, oui. Mais préviens que tu changes de sujet hein.

Il hoche la tête en souriant. Je dépose hâtivement ma tête sur son épaule et souris en contemplant les maisons en face.

— J'ai pas envie d'aller en cours demain.

— Sèche, affirma-t-il.

— Ouais, je crois que je vais faire ça.

Rapidement je reçois un coup sur la tête. Je pousse un cri de douleur en me relevant de son épaule.

— Non, mais ça va pas !

— Tu vas aller en cours demain et si tu sèches, je te mets dans le four.

— Mais quelle violence ! Je vais appeler l'assistante sociale ! plaisantai-je.

— Je l'appelle pour toi parce que dans le four tu auras du mal.

— Ferme ta bouche !

Il rit en secouant la tête.

— Tu sais, dire "ferme ta gueule" ça ne jamais tué personne.

— On sait jamais.

C'est vrai j'ai un problème avec les injures. Peut-être parce que ma mère m'a toujours répété que si je disais des gros mots le monstre allait venir me couper la langue. Mon inconscient la bien retenu en tout cas...

— Aller, au lit, demain il y en a une qui doit se lever tôt.

— Ah bon ? Qui ? demandai-je faussement.

— Ne m'oblige pas à te mettre de suite dans le four.

— Ferme-ta-gueule.

Il rit à gorge déployée. J'ai accentué mes paroles pour qu'il sache que j'ai compris que je pouvais dire des gros mots comme tout le monde. Et rassurer mon inconscient qu'aucun monstre ne viendra me couper la langue. Quoi que, j'en ferais sûrement des cauchemars ce soir...

Ma première foisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant