16. Lendemain difficile

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Je me réveille en sueur et je cligne des yeux plusieurs fois avant de me rappeler où je suis. Je m'empresse de me retourner et de refermer mes paupières, et je grogne à cause de la luminosité.

Ne parvenant pas à me rendormir, je me lève doucement, ne voulant pas brusquer mon corps plus qu'il ne l'est déjà. Des bribes de souvenirs de la veille me font comprendre que je n'ai pas bu que du jus d'orange. Je baille, et rejoint la cuisine, espérant justement en trouver. Les yeux mis - clos, je traîne des pieds. Heureusement que j'ai pensé à enlever mes chaussures quand je me suis couchée.

C'est en passant la porte que je découvre que le très sympathique trio est toujours là. Ils sont assis autour de la table ronde, l'air parfaitement reposés.
Je me rends alors compte que je ne dois pas avoir une tête très présentable. Ils me fixent tous, y compris Feii et Marine, et je hausse les épaules.

- Quoi ? Je marmonne avec une horrible voix cassée.

La petite rousse glousse mais son visage n'est plus aussi hostile qu'hier. Je l'ignore et vais ouvrir le frigo. Je croise les yeux du brun, et, immédiatement tout me revient en mémoire. Je rougis et tourne rapidement la tête, embarque la bouteille de jus d'orange et ouvre la porte pour quitter la pièce.

***
L'eau coule sur ma peau, faisant partir les dernières traces de maquillage et de sueur séchée. Je soupire bruyamment et tout mes muscles se détendent sous la chaleur. J'ai du me laver les cheveux plusieurs fois pour faire partir la poudre rouge qui s'était entêtée à s'accrocher à mes fibres capillaires. Avec regret, je sors du carré de douche et m'enroule dans une serviette avant d'enfiler les vêtements de rechange que j'ai pensé à prendre. Au moment où je m'apprête à sortir, on toque et la voix de Marine me parvient jusqu'aux oreilles.

- Tu as bientôt fini?

Je la suis jusqu'au salon en envoyant un message à mes parents, leur expliquant que je rentrerais en fin d'après - midi. Quand je leur avait annoncé que je voulais aller à une soirée, ils avaient été dans un premier temps réticents, ce que je comprenais parfaitement étant donné ma disparition le mois dernier. Mais, par je ne sais quel miracle, ils avaient fini par accepter.
Je m'assois parmi les autres qui me regardent encore une fois comme une extra - terrestre. La rousse semble fixer mon téléphone, penche la tête et l'attrape.

- C'est un téléphone, c'est ça?

Elle retourne l'objet dans tous les sens avant de le reposer. Eniel soupire et se tourne dans ma direction.

- Comme tu t'en doutes, nous ne sommes pas venus ici en vacances (un petit rire naît dans la gorge de ses deux compagnons, il fronce les sourcils et ils s'arrêtent) Les... humains ont découvert notre terre. Et je doute que ce soit bon pour nous. Quelques - un se sont déjà plus ou moins infiltrés, et cela crée des tensions au sein de notre espèce.

Il marque une pause, voulant sans doute s'assurer que je n'ai pas décroché. Ainsi, j'avais bien raison, ils viennent de la où sont mes origines. Est - ce que leur vie est différente de la mienne? Elle n'est sûrement pas aussi ennuyeuse et répétitive.

- Nous sommes venus chercher tout ceux qui ont été bannis afin de se préparer à une éventuelle catastrophe. Même si tu n'as jamais vécu parmi nous, tu es la bienvenue. Je m'excuse de la manière dont je me suis comporté la veille, mais la situation nécessitait de toute urgence un entretien. Si tu as des questions, nous serions ravis d'y répondre.

Je suis frappée par sa politesse qui contraste totalement avec le comportement de ceux qui l'accompagnent. Il a une manière de se tenir et de parler qui montre clairement qu'il a été élevé avec des règles strictes.
Profitant de la situation, je prépare mentalement la longue liste de questions dans ma tête.
La rousse me devance:

Sul'Een T1: Les Sanglots De L' ÂmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant