Dimanche 27 novembre

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Cher journal


 Bon, alors voilà la suite d'hier ! Pour te remettre dans le bain, j'avais déposé chez Arthur le Mercredi soir le téléphone de Lucie accompagné d'une lettre. Donc.

 Mercredi, quand je suis rentrée de cette virée en skate façon La Poste, j'étais teeeeellement détendue et joyeuse ! Je me suis posée sur mon lit -recouvert de manuels de cours-, j'ai enfoncé ma tête dans mon oreiller et j'ai crié. J'ai crié de tous mes poumons, tant l'excitation que m'avaient procuré mes découvertes de l'après-midi avait envahit mon corps. J'ai d'ailleurs crié si fort que ma mère est rentrée brusquement dans ma chambre, pensant que j'avais un souci. J'espérais une chose, c'est que Lucie ne bloque pas son téléphone.

 Le Jeudi matin, je suis arrivée au lycée, plus excitée que jamais, attendant les évènements. J'ai pas été déçue. Je me suis assise sur un banc, proche de Lucie, et j'ai mis mes écouteurs, en faisant comme si j'écoutais de la musique. Lucie était avec Grégoire. Teeeh, Grégoire, ça faisait longtemps. J'ai tendu l'oreille.

- Nan mais ça me fait trop stresser, j'pense que je l'ai oublié dans le bus ou un truc du genre.

- Et tes parents ils ont dit quoi ?

- Bah, ma mère m'a conseillé de le bloquer Vendredi, si je l'ai pas retrouvé d'ici-là. Genre ça servirait à rien que je le bloque maintenant mais que je le retrouve juste après.

- Dépêche-toi de le retrouver, j'envoie des messages à qui moi, maintenant ?

-rires-

- T'es con, mais t'inquiète, je trouverai bien le moyen de te contacter autrement...

Oh la salope (ouais, mon cerveau a parfaitement enregistré leur conversation). Mais putain comme je la déteste ! Au moins, elle avait pas bloqué son téléphone, et ça c'était GE-NI-AL. Soudain, au portail, je vis apparaître mon magnifique Amour. Il avait un air affreusement en colère. Que le spectacle commence.

 Il se pointa devant Lucie, sans dire bonjour à personne, en lui tendant son téléphone. Il avait les visage enflammé, et ses petites bouclettes semblaient se tortiller dans tous les sens pour péter la gueule à tout le monde. Lucie a fait une tête de "Mais quoiii mais je comprends pas lol isspasskoi ?" et a pris son téléphone qu'Arthur le tendait. Elle lui demanda si tout allait bien. Et là journal, je peux te dire que tout n'allait pas bien. J'ai enregistré avec mon téléphone la conversation, tellement c'était jouissif. Je te rapporte la réponse d'Arthur. "Si je vais bien ? Tu oses me demander si je vais bien ? Mais va te faire mettre par Grégoire, ma chérie ! Je me doutais bien que t'étais proche de certains gars, mais alors à ce point... ET PERSONNE NE POUVAIT ME PREVENIR QUE JE SORTAIS AVEC LA CATIN DU LYCEE ? (là il y eut un silence magistral) Mais t'es sérieuse ? Tu sais quoi, tu m'inspires même pas de la colère, j'ai juste pitié. Pas pour toi hein, mais pour tes parents qui ont mis au monde un pareil déchet." Il y eut un gros blanc. Par contre dans ma tête, c'était la grosse fête. Grégoire se mit entre Arthur et Lucie. "Ecoute, mec..." Arthur le poussa. "Que je t'écoute ? Mais ferme ta gueule, j'ai rien à écouter d'un gars comme toi ! T'as que ça à faire, chauffer les meufs d'autres gars ? T'as rien d'autre de passionnant à faire dans ta vie ? Des enculés j'en ai vu dans ma vie, mais alors toi, tu dois avoir le cul explosé tellement tu bats des records !" Wouuuuh, mon futur mec a de la répartie de fou. Je l'aime trop. Grégoire s'approcha d'Arthur, super menaçant, en remontant sa manche. ATTENDS IL A CRU QU'IL ALLAIT TOUCHER A MA DESTINEE COMME CA LA ? Sauf que notre cher Grégoire se prit un pain dans la gueule par mon cher Arthur. Too late. Grégoire n'eut

pas le courage de riposter face à la montagne de style de mon gars, et pris Lucie par le bras en marmonnant "On bouge.". Bah ouais vous bougez ouais. Arthur partit seul, en direction des toilettes. Je voulais pas aller le voir maintenant, il était trop sur les nerfs. Mais le voir frapper Grégoire comme ça, ça m'a tellement impressionnée ! Heureusement pour lui, personne ne l'a vu frapper Grégoire, et ce dernier n'est pas allé le dénoncer à la vie scolaire.

Dans la journée, j'ai tenté des rapprochements, mais il était toujours énervé, donc j'ai préféré le laisser seul. Le lendemain, donc Vendredi, Lucie n'est pas venue en cours. Elle avait certainement dû se perdre parmi ses clients sur son trottoir. Arthur avait l'air plus triste qu'en colère. Alors j'ai décidé d'aller le voir. Je lui ai demandé comment il allait, que j'avais tout vu hier, que je voulais savoir ce qu'il s'était passé. Il m'expliqua. "Mercredi soir, mes parents ont trouvé dans ma boîte aux lettres le téléphone de Lucie accompagné d'une lettre anonyme qui disait le code et qu'il fallait aller voir ce qui concernait Grégoire. Puisque je n'étais pas à la maison, mais chez des potes, ils l'ont fait eux mêmes, c'est normal quoi, ils étaient intrigués. Alors ils ont découvert que ma copine était une grosse pute (il avait eu les yeux rouges en rajoutant cette phrase). Quand je suis rentré, ils m'ont tout raconté et ils m'ont passé le téléphone. J'en revenais pas. Putain." Il s'est arrêté un moment, le regard dans le vide, puis a continué. "Je ne la pensais pas capable de me faire ça, après tout ce temps ensemble. Mais bon. Je suis quand même content de le savoir maintenant. Je ne passerai pas pour le cocu de service qui sort avec une pute." Il avait vraiment l'air blessé. Mais il fallait qu'il le sache, donc c'était du mal pour un bien, comme on dit. Alors, par précaution, je lui ai demandé si il savait qui lui avait envoyé le téléphone. "J'en sais rien, j'en ai aucune idée. J'ai même aucune idée de comment la personne a fait pour le prendre, Lucie était h24 dessus." Il soupira. "Mais je remercie cette personne." DE RIEN MON AMOUR.

 Voilà comment s'est résumé Vendredi : je l'ai réconforté. Il m'a remercié, le soir, et m'a dit que c'était vraiment gentil de ma part de l'aider.

 "Mais Arthur, je serai toujours là pour toi."

Mon journal d'amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant