Dimanche 1er janvier

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Cher journal


 BONNE ANNEE ! Je te souhaite une année pleine d'encre de mon stylo, de mes pensées et de petits secrets entre nous ! Ca y est, comme tous les ans, je vais encore écrire 2016 pendant trois mois à la place de 2017. Bon, trêve de plaisanteries, je te raconte la suite de mon voyage.

 Je retournai donc dans ma chambre suite à cette virée nocturne, en me ramenant un petit souvenir des affaires d'Arthur. Deux heures plus tard, tout le monde se réveillait, afin de descendre dans la grande salle à manger pour le petit déjeuner. Je m'installai à la place à laquelle Arthur m'avait invitée la veille. Je vis le groupe de garçons arriver quelques minutes après moi, et s'assoir autour de moi en me disant bonjour. On mangea dans la bonne humeur, avec pleins de blagues lourdes et beaufs. Un petit déjeuner comme je les aime. Je remarquai cependant qu'Arthur avait encore et toujours une mine triste. On s'échangea nos numéros (sauf avec Arthur hein, je l'avais déjà, même si on se parle très rarement par message) avant de remonter dans nos chambres respectives pour finir de nous préparer. Chaque chambre était équipée d'une petite salle de bains, dans laquelle il était difficile de tenir à deux. Je retrouva Lise, lui dit bonjour, rangea mon petit souvenir dans mon sac et nous discutâmes tranquillement en nous préparant.

- Dis-moi, j'ai remarqué qu'Arthur et toi, vous aviez l'air d'être proches... Je me trompe ? me lança-t-elle avec un sourire malicieux.

- Eh bien, pour tout te dire... Tu me promets que ça reste entre nous ? elle acquiesça d'un hochement de tête. Ok. Baaaah, ça ne me dérangerait pas d'être plus qu'une amie pour lui...

Elle applaudit, en souriant, un air satisfaite.

- J'ai l'œil pour ça, j'en étais sûre. Ne t'inquiètes pas, je n'en parlerai à personne. silence. Je pense honnêtement que tu as toutes tes chances avec lui.

Je releva la tête vers elle. C'était la seule personne mis à part Charlotte à qui j'en avais parlé. Je remis une mèche rebelle en place avant de continuer.

- Qu'est-ce qui te fais dire ça ?

- J'ai entendu ce qu'il s'était passé avec son ex... Léa ? Louane ?

- Lucie.

- Oui. Tout le lycée ne parlait que de ça. Cette Lucie est une fille populaire. Arthur est plutôt du genre simple, ils n'étaient pas du tout compatibles.

- Pas compatibles ?

- Oui. Tu sais, l'Amour est un sujet qui m'a toujours passionné. Qu'est-ce que l'Homme sait de l'Amour ? Rien. Certains en parlent vaguement, mais personne ne l'a jamais déchiffré. C'est ce qui m'intrigue. J'adore les défis. je crus apercevoir à cet instant une étincelle dans son regard. Pourtant, quand on y pense, l'Amour est partout. Il est en cette mère qui berce son enfant. Il est en ce jeune homme qui embrasse pour la première fois sa dulcinée. Il est en cette personne âgée qui arrose délicatement son potager. Tu me suis ?

- Euh... O-Oui !

Parfait. Eh bien, Lucie et Arthur vivait une relation qui n'avait rien de l'Amour. Je dirai que c'était du Désir.

- Mais comment tu pourrais le savoir ? demandai-je, de plus en plus intriguée par les dires de ma camarade.

- Laisse-moi t'expliquer. Quand tu aimes quelqu'un pour son physique, c'est du Désir. Quand tu aimes quelqu'un pour son intelligence ou sa gentillesse, c'est de l'Admiration.

- Donc l'Amour, c'est quand on aime la personne pour toutes ces choses en même temps ?

- Non. L'Amour, c'est quand tu aimes la personne, mais que tu ne sais pas pourquoi. C'est... chimique ! conclu-t-elle en mimant une explosion.

 Je me tournai vers le miroir de la salle de bain. Pourquoi j'aimais Arthur ? Au début de l'année, je le trouvais mignon, mais maintenant, c'est vraiment plus profond que ça, il est vraiment parfait... Enfin, pour moi... je l'aime parce que... parce que... je ne sais pas pourquoi.

- Je trouve que vous iriez très bien ensemble. Je te le dis honnêtement, en tant qu'amie.

Je lui souris. J'avais trouvé une autre amie que Charlotte, une amie dans ma classe à qui je pouvais me confier. On finit de bavarder, quand les profs vinrent nous chercher. C'était l'heure de faire du ski.

PUTAIN J'ADORE LE SKI. Mais j'adore encore plus Arthur, donc je restais toujours pas loin de lui. Je le suivais à la trace. Il se peut qu'il m'ait remarqué et qu'il ait trouvé ça bizarre ! x) Mais c'est pas grave, je passais quand même de bons moments avec lui. Dès qu'il tombait, je skiais à fond vers lui pour m'assurer qu'il allait bien. Il riait à chaque fois. Quel douce mélodie, son rire.

 Hélas, à un moment, je le doublai malgré moi (il va vraiment très lentement). Du coup, je voulus à tout prix m'arrêter pour l'attendre, seulement, un énorme monsieur traversa la piste à toute vitesse juste devant moi, m'entraînant et me faisant tomber dans la neige COMME UNE MERDE. Aïe. Je me frottai la tête. Je n'arrivais plus à ouvrir les yeux. Au loin j'entendis quelqu'un appeler mon nom, plusieurs fois. Arthur ? J'ouvris un œil. Il était au dessus de moi, et me tenait la main. "Tu vas bien ?" Je lui fis signe que oui et m'assis avec beaucoup de mal. Il approcha sa main de mon visage, m'essuya la joue et me montra sa main. Je saignais. "Tu t'es pris le ski du gros type. Tu es sûre que ça va ?" Ma tête tournait un peu. Je regardai mes genoux, dans la neige, et sentit une larme couler le long de ma joue. Ca n'allait pas, j'avais mal à la tête.

 Arthur essuya ma larme en murmurant "C'est bien ce que je me disais..." et me prit dans ses bras. OUI, ARTHUR ME PRIT DANS SES BRAS, POUR ME RECONFORTER.

 Le monde autour s'arrêta de vivre. J'avais sa nuque à côté de mon visage. Quelques unes de ses bouclettes me caressaient le visage. Je fermai les yeux. Son odeur. Son odeur. Il sentait tellement bon. Je sentais ses mains dans mon dos, qui me tenaient, qui me disaient que tout irait bien.

 Puis le monde se remit en marche. Il se remit devant moi "Viens, allons trouver un prof.". Je ne répondis pas. Je ne pouvais juste pas répondre. Pas parler. Je... Mon cœur battait trop fort. Il battait tellement fort que j'avais peur qu'Arthur l'entende.

 On trouva un prof, il me mit un simple pansement et me dit que ça irait. Il devait certainement avoir le même diplôme que l'infirmière du lycée, qui te donne un doliprane même si t'as un bras arraché.

 L'après-midi arriva, et on commença l'initiation au snow-board. Tout se passa super bien. On riait tous, on tombait, c'était vraiment le feu. A un moment, je remarquai Arthur, qui s'approchait de la prof, la mine triste. Je m'approchai à mon tour discrètement. "Excusez-moi... C'est pour vous demander si ça serait possible que demain je reste au chalet ? Je ne me sens vraiment pas bien, je ne sais pas ce que j'ai..." La prof l'examina du regard et lui dit "Oui, aucun problème, dans ce cas, je resterai aussi au chalet, si tu as besoin de quelque chose." "Merci madame." Putain putain putain. Un éclair de génie me passa par le crâne. "Aïïïïïïïe ma têêêêêête... La douleur me relance..." La prof s'approcha de moi. "Quelque chose ne va pas ?" C'est comme ça que j'eus un ticket gratuit pour le chalet en tête à tête avec Arthur. Eeeet ouais.

 Le soir, à table, je glissai l'air de rien, au milieu d'une conversation, le fait que le lendemain j'allais rester au chalet. Arthur s'exclama que lui aussi, et qu'il fallait qu'on se prévoit de regarder un film sur son ordi ou un truc du genre, si la prof voulait bien. Tous ses potes commencèrent à faire des blagues en nous faisant des clins d'œil et en nous lançant des coups de coudes. "Putain, ça va se choper sans nous !", "Il va faire tellement chaud, ils vont faire fondre la neige les paysans ils vont rien comprendre", "Arthur, tu sors d'une relation que t'es déjà chaud bouillant !", "Perso, je tiens à préciser qu'ils n'ont pas dit quel GENRE de film ils allaient regarder...", "Faites pas trop de bruits, c'est la montagne, il y a des échos.", "Je pense qu'ils vont pas s'ennuyer.", "Vous pensez qu'il y a moyen que je reste avec vous aussi ?" ou encore "JE PENSE QUE CA VA ETRE CALIENTE !"

 Oh, oh, journal. Ils n'en avaient pas idée.

Mon journal d'amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant