Arthur

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Je ne savais plus quoi faire. J'étais perdu. La fille que j'aimais, que j'aimais tellement, était montée de toutes pièces ? Si son journal disait vrai, et il me semblait que cela était le cas, elle m'aurait... "espionné" pour mieux me plaire. Cette idée me donnait froid dans le dos...
Après, disons que tout le monde, dans une situation de flirt, change un peu pour plaire à la personne souhaitée. Mais là, quand même...
  Mais ce n'était pas ça qui me perdait le plus. C'était son amie. Qu'elle appelle Charlotte. Bizarre, qu'elle se nomme comme ça. Je ne l'ai jamais vue, personne ne la connaît, à croire qu'elle n'existe pas... Le pire, c'est ce que cette Charlotte faisait. Par rapport à Lucie. - Ah oui, Lucie. C'est donc la fille que j'aime qui m'a montré son vrai visage ? - Ce que cette Charlotte a fait à Lucie, ça, c'est dangereux. Et très flippant.
J'ai beaucoup réfléchi à cette situation. J'ai passé du temps à assembler toutes les pièces, à me poser des questions, à me remémorer.
Et tout s'est éclairé. Tout est apparu devant moi. Les larmes ne cessent de couler depuis que j'ai découvert la vérité.
Elle s'est confiée à moi l'autre jour, au sujet de ses parents. Au sujet de son père. Au début, elle ne voulait pas m'en parler. Je comprends pourquoi.
De temps en temps, je voyais qu'elle avait des bleus, et qu'elle ne voulait pas approcher ses parents. Je ne voulais pas comprendre, alors que tout était devant moi. Je l'aime, et je n'ai rien fait pour elle alors que j'avais tout sous les yeux. Tout.
Elle n'a jamais avoué d'où viennent toutes ces marques, mais ça n'est pas la peine, je le sais. Maintenant, j'ai compris.
Je pense que cette situation l'a rendue... folle.
Elle n'a jamais parlé de ses parents dans son journal, ou très peu, d'après ce que j'ai lu.
Elle ne voulait pas en parler. Pas même l'écrire. Mais je suis sûr de moi. Sûr de ce qu'il se passe. Sûr de la vérité. Mon pauvre amour. Je suis désolé.
J'ai tout dis à mes parents. Ils étaient choqués, et m'ont dit qu'il n'y avait qu'une solution. Mais je la refuse. Je refuse de tout arrêter. De tout gâcher. Notre amour était si beau ! Notre vie parfaite ! Et nos amis ? Qu'est ce qu'ils vont penser ? Lise, Charlie, Nobli, Marie... Tous ! Ils vont être anéantis.
Tout me semble irréel. Mes parents m'ont dit que j'avais le choix. Mais ce choix ne m'appartient pas. Ça n'est pas juste.
J'ai peur. J'ai peur de la perdre.
J'ai peur que tout se finisse alors que je ne veux pas. Je l'aime tellement. J'en ai pleuré, des nuits, à réfléchir à une autre solution, une solution où nous resterions ensemble ! Mais il n'y en avait pas d'autre. Mon choix, fatal choix, a du être pris. Pour son bien, pour notre bien, j'ai du prendre ce choix.

J'ai donc parlé à mes parents de ma décision, et ils ont passé un coup de fil. Le coup de fil que je redoutais le plus, qui signifiait que tout allait être fini.

Je me suis immédiatement rendue devant chez elle, et j'ai attendu qu'ils arrivent. Les secondes me paraissaient des heures. Les larmes coulaient doucement, je ne les sentais plus. Tout autour de moi était vide, dénué de sens. Je n'étais plus là. J'étais dans mes pensées, ces pensées qui ont détourné le regard sur la situation de la seule fille que j'aime, ces pensées qui ont affirmé que tout était beau et parfait. Puis j'ai entendu le chant de la sirène, au loin, et mon coeur s'est emballé. Les larmes se sont mises à devenir de plus en plus nombreuses. Je t'aime, c'est pour ton bien, pardonne-moi mon amour, je t'en supplie.
Ils se sont arrêté devant chez elle, m'ont fait un signe de tête, comprenant que c'était moi et ma famille qui avions appelé, et ils sont entrés. J'ai entendu des cris, je l'ai entendue crier. Je suis désolé, je t'aime, pardonne-moi s'il te plait. Les larmes ne cessaient de couler. Ma mère et mon père, derrière moi, me caressaient le dos, pour me réconforter, ne sachant que faire. Soudain, j'ai vu son père sortir, hurlant sur les policiers, puis sa mère, en pleurs, et enfin... elle. Elle pleurait, ne comprenant pas ce qu'il se passait, et la voir pleurer m'a anéanti. J'ai couru vers elle. Mes parents ont essayé de me retenir, mais trop tard.

- Arthur ? Qu'est ce qu'il se passe ? Aide-moi ! m'implora-t-elle.

- Je suis désolé. Je t'aime tellement, je ne pouvais pas laisser cette situation continuer. Je suis désolé. Pardonne-moi, mon amour, je t'aime tellement putain.

- C'est... c'est toi qui les a appelé ?

- Oui, c'est pour ton bien ! Ça ne pouvait plus durer. Je t'aime je suis tellement désolé ! je ne pouvais plus m'arrêter de pleurer.

Le policier qui l'accompagnait me fit signe qu'il irait attendre à côté de sa voiture.

- Arthur, pourquoi ils m'embraquent aussi, ils vont m'interroger ?

- Oui. Je pris ma respiration. Mais pas que...

- Comment ça ? Arthur réponds moi je t'en supplie !

Je suis désolé mon amour. Je t'aime.

- Écoute Charlotte, je t'aime plus que tout, mais tu as très probablement des problèmes, des problèmes... mentaux. Il faut te soigner. Mes sanglots m'empêchaient d'articuler correctement. Je suis désolé. C'est pour ton bien, je t'aime !

Je vis dans ses yeux quelque chose que je ne peux pas décrire, quelque chose qui la fit immédiatement arrêter de pleurer. Ce n'était plus elle.

- Ah, Arthur, on se rencontre enfin. Charlotte m'a tant parlé de toi.

J'eus un immense frisson, et reculai d'un pas.

- Charlotte ? Charlotte, reviens ! Je veux la Charlotte que j'aime !

Des larmes recommencèrent à couler sur les joues de Charlotte. Oh mon dieu. Mon Amour. Mon pauvre amour, qui t'as fait ça ?

- Arthur, elle... elle me fait peur. J'ai tellement peur, Arthur !

- Je sais. C'est pour ça que j'ai fait ça. Tu n'auras plus à t'inquiéter. Des gens vont te soigner et elle disparaîtra.

Je m'approchai pour la prendre dans mes bras.

- Tout ira bien, mon amour. Je t'aime, et je t'attendrai. Rien ne changera. Je t'aime tellement, pardonne-moi.

- Je t'aime aussi, Arthur.

Le policier toussa pour se faire remarquer et me fit signe qu'il fallait qu'ils s'en aillent. Je serrai Charlotte encore plus fort, lui répétant des je t'aime, et elle me souffla un "Merci, Arthur" avant de disparaître dans la voiture qui l'emporta loin de moi.

Je t'aime, je suis désolé.

Mon journal d'amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant