Mon journal d'amoureuse

Mercredi 4 janvier

Cher journal

 J'ai du retard à rattraper, la rentrée est déjà passée et je n'ai toujours pas fini de te raconter mon voyage au ski ! Donc je me magne. Rafraîchissement de mémoire : j'allais rester au chalet le Mercredi au chalet avec Arthur et la prof, Mme Gipelet.

 Le Mercredi matin, une fois que Lise me souhaita une bonne journée et fut sortie de notre chambre, je pris mon petit carnet de "Liste des choses à faire" et cocha la case "Se rapprocher intensément d'Arthur" ; depuis le début du voyage, nous étions devenus beaucoup plus proches. J'allai ensuite déjeuner avec les autres, mais, en arrivant à ma table, je remarquai l'absence d'Arthur. Je m'assis, l'air de rien, et commença à grignoter en fixant tout de même la chaise vide en face de moi. Charlie, assis à côté de moi, me souffla "Il dort encore un peu, il était très fatigué". Je lui souris, mais soupirai. J'espérais qu'il allait vite venir. A la fin de ma tartine, j'entrepris de retourner dans ma chambre, en attendant le retour de mon bien-aimé. Je sortis de table, rangeai ma chaise et me dirigeai vers les dortoirs quand une main saisit la mienne. Je me retournai brusquement. Il me fit signe de me taire, et m'amena devant la porte des toilettes, prenant soin de vérifier qu'il n'y avait personne.

-  Ecoute-moi. C'est important. C'est au sujet d'Arthur.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demandai-je, paniquée devant le visage sombre de Charlie.

- Depuis hier après-midi il nous fait une sorte de dépression, il est vraiment pas bien...

Je lui fis signe de continuer.

- Avec mes potes on s'est dit qu'il fallait qu'on trouve une solution. il y eut un silence, il baissa la tête. Depuis que son ex la pute et lui ne sont plus ensemble, il va vraiment mal. Ce qu'elle lui a fait... Il ne le méritait pas. Arthur c'est vraiment un mec bien, et une meuf comme elle, c'est bon pour les enculés. je souris. je pensais pareil. Il était attaché à cette fille, et maintenant il est juste... anéanti quoi. Il m'en parle vachement souvent. il releva la tête vers moi. Il me parle de toi vachement souvent.

Mon cœur se serra.

- De moi ? Qu'est-ce qu'il dit ?

- Des trucs du genre "Aujourd'hui on a trop rigolé parce que gna gna gna", "On a trop les mêmes goûts, c'est ouf", "J'suis sûre qu'elle serait pote avec vous". Mais surtout, il me dit que quand il est avec toi, il oublie tout : ses problèmes, Lucie.

Mon cœur ne cessait d'accélérer.

- Avec les potos -je souris à ce début de phrase- on pense que t'es genre... le remède. Tu vois, on a observé, tels des... euh merde c'est quoi le nom... AH OUI tels des Totally Spies. je ris, imaginant ce drôle de groupe en combinaisons flashy. Et c'est ouf comme il est trop heureux quand il est avec toi tu vois.

- Où tu veux en venir ? demandai-je, connaissant déjà la réponse.

- Bah... Tu voudrais pas être plus proche de lui ? Genre il m'a pas dit qu'il t'aimait et tout, mais j'pense que 'y a anguille sous roche. je souris mais ne répondis pas. Aujourd'hui, vous allez être tous les deux... BON IL Y AURA MADAME GIPELET MAIS CA COMPTE PAS. Tu veux pas tenter un truc ?

- Bah écoute mon Charlie, on verra bien ce qu'il se passera ! lui lançai-je avec un clin d'œil.

Il sourit satisfait, en me disant "T'es la best" et partit rejoindre la classe, qui partait.