Dimanche 8 janvier (suite)

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Cher journal

Oui, je suis vraiment trop en retard, et je ne peux plus le tolérer (ptn on dirait une prof qui veut convoquer des parents), donc j'écris un maximum aujourd'hui. Et tout de suite, un nouvel épisode de Amour, Gloire et Ski !

Je repoussai Charlie qui me retenait toujours le bras, plus énervée que jamais. Arthur, toujours devant moi, rangea son téléphone dans sa poche sans répondre au message. Dans les pas accélérés de mes camarades pressés d'aller dormir, Charlie tenta d'atteindre mon oreille :

- C'est pas ce que tu penses...

- Parce que tu étais au courant ?

Il n'eut pas le temps de répondre, nous étions devant nos dortoirs respectifs et emportés par la vague d'élèves fatigués, nous fûmes séparés. Maintenant seule, je bousculai tout le monde pour atteindre ma chambre, et m'effondra sur mon lit. Je frappai mon oreiller de toutes mes forces, quand Lise entra à son tour, me voyant ainsi énervée.

- Que se passe-t-il ? Quelque chose ne va pas ?

Je relevai la tête vers elle. Elle était floue ; je m'essuyai les yeux. Je pleurais. Je pleurais de rage, et je ne m'en étais pas rendue compte.

- Je peux te laisser seule si tu veux, à moins que tu n'ais envie de m'en parler...

- Je préfère que... Ça ne te dérange pas de me laisser seule quelques minutes ?

Elle me dit non de la tête, me sourit et quitta la chambre, sûrement pour rejoindre la chambre de ses amies. Je me levai du lit et me dirigeai vers la salle de bain. Je me passai un coup d'eau sur le visage et m'appuyai sur le lavabo. Je soufflai. Je n'avais jamais été autant en colère.

Attention journal, ne pense pas un instant que j'étais en colère contre Arthur. Je l'aime beaucoup trop pour cela, jamais je ne pourrais lui en vouloir pour quoi que ce soit. J'étais folle de rage contre cette... salope. Mais comment avais-je pu un instant me soucier pour cette pute ? Comment ai-je pu regretter d'avoir souhaité sa mort ? A peine sortie du coma, elle voulait me reprendre MON Arthur. Au moment où on était le plus proche, en plus. Je me regardai dans le miroir. Plus de pitié pour cette pute. Je pris immédiatement mon téléphone et composai le numéro que je connaissais maintenant par cœur. *BIIIIIIIIP. BIIIII-*

- Allô ?

- Charlotte, j'ai besoin de toi.

- Dis-moi tout.

- Je veux que tu élimines définitivement Lucie.

Il y eut un silence ; mais un silence agréable, un silence de satisfaction. Je pouvais sentir le sourire de Charlotte à travers le combiné.

- Quand ça ? Et comment ?

- Le plus vite possible. Et d'une façon discrète, je ne veux pas que tu ais des problèmes par ma faute.

- Je pourrais faire ça durant les vacances, parce que pour le moment, d'après ce que je sais, bien qu'elle soit réveillée, elle est toujours à l'hôpital, et je ne peux pas l'atteindre. Pour qu'elle nous quitte à jamais, j'ai déjà ma petite idée en tête. Laisse-moi faire.

Je souris. Je lui racontai ma journée, et lui expliquai ma colère. Elle fut super heureuse pour moi mais aussi en colère que moi contre Lucie. Je raccrochai, puis sortis de la salle de bain. J'allais poser mon téléphone quand il vibra dans mes mains. Deux fois. Puis trois. Je le rallumai. *3 nouveaux messages : Arthur (1), Charlie (2)*

Mon journal d'amoureuseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant