Chapitre 24 - Wilde Times

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Au moment où Finnick et Fangmeyer faisaient face à un refus catégorique d'accéder aux dossiers de la compagnie 112, dans le bâtiment des archives de l'armée, Nick et Judy se réveillaient seulement, éreintés suite à une journée intense suivie d'une soirée riche en évènements, en révélations et en émotions. Il était neuf heures trente du matin, et tout leur semblait à présent si éloigné, embrumé dans les vapeurs volatiles d'un rêve à demi-conscient, tandis qu'ils reposaient tranquillement dans les bras l'un de l'autre.

Judy tournait le dos à Nick, roulée en boule tout contre lui. Le renard avait épousé la forme de son corps en l'enveloppant presque totalement, ses bras glissés sous les siens, qu'elle maintenait fermement contre elle, comme si, dans les affres de la nuit, elle avait craint de le voir s'éloigner et avait cherché à le retenir, envers et contre tout. Le menton du renard reposait contre le sommet du crâne de la lapine qui, ayant les oreilles plaquées dans le dos, pouvait apprécier le souffle de son petit-ami caresser le pelage de son front.

L'un comme l'autre savait parfaitement qu'ils étaient tous deux réveillés, mais pourtant aucun ne voulait effectuer le moindre geste, car un seul mouvement aurait mis fin au ressenti tendre, calme et parfait qui les animait. Ils voulaient apprécier la présence de l'autre, dans cet état d'éveil lent et langoureux, et ce aussi longtemps que possible, car il leur semblait alors n'avoir rien d'autre à penser que ce qui comptait vraiment à leurs yeux : ils étaient ensembles, heureux, et isolés de tout mal. Ils se sentaient parfaitement bien.

Néanmoins, une succession de bruits feutrés en provenance du salon leur rappela qu'ils n'étaient pas seuls dans l'appartement ce matin, et qu'une grasse-mâtinée faite de dorlotages, de câlins et de tendres sessions de marquage, n'étaient pas à l'ordre du jour. Ils avaient, à grand mal, persuadé Dizzie de ne pas partir trop tôt, et de se reposer au maximum avant de s'en retourner vers Atlantea, mais à présent la renarde était réveillée, et il aurait été impoli de la laisser seule trop longtemps, sachant qu'elle ne pouvait se permettre de repartir trop tard.

« J'aurais pu rester comme ça des heures encore, Carotte... » marmonna Nick après avoir poussé un léger soupir de frustration.

« Et moi donc, mon cœur... » répondit Judy en souriant doucement, les yeux toujours clos, tout en resserrant une dernière fois son étreinte sur les pattes de Nick.

Le renard lui rendit la pareille, tout en déposant un doux baiser sur le sommet de son crâne. Il était toujours surpris d'entendre Judy employer ces termes relativement intimes lorsqu'elle s'adressait à lui, à présent... Mais au-delà de l'incongruité de la chose, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier ces marques d'affection oratoires, qu'il avait toujours entendu les couples employer (et ses parents les premiers, lorsqu'ils étaient encore ensemble, du moins), sans jamais s'imaginer un jour avoir la satisfaction de se les voir attribuer. Cela ne faisait que lui rappeler systématiquement la chance qu'il avait d'avoir vu Judy Hopps entrer dans sa vie. Si cela avait tout changé, ce n'était que pour le mieux. Et ça, c'était le moindre des constats qu'il pouvait faire.

Il se redressa finalement sur son séant, Judy acceptant de libérer ses bras, presque à contrecœur. Comme il se relevait, elle se laissa rouler sur le dos, et se retrouva allongée juste à côté de lui, les yeux fixés sur son visage. Elle lui sourit avec douceur, et Nick fut frappé par l'amour presque palpable qui habitait son regard.

« Je suppose que tu apprécies ce que tu vois ? » demanda-t-il en affichant un sourire moqueur.

Elle pouffa brièvement, avant d'hocher la tête. « Moui... Ce sera encore mieux après un petit coup de peigne, monsieur Wilde. Mais je dois bien avouer que tu n'es pas la chose la plus désagréable à voir lorsque j'ouvre les yeux le matin. »

Zootopie - Une route à parcourir à deuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant