Chapitre 34

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DIMANCHE

<< Putain, mais fermer vos gueules. On peut pas dormir tranquille ici ou quoi ! >> fis-je en me retournant dans mon lit.

Après ça plus personne n'osa parler car elles savent qu'il ne faut pas m'énerver. Non mais sérieusement, on est un dimanche matin et elle ose ouvrir leurs gueules comme si c'était normal. Il ne faut pas trop ce foutre de ma gueule quand même.
Je les entends sortir du boxe donc je vais essayer de me rendormir car j'ai vraiment envie  de profiter de ce premier dimanche.

Un quart d'heure plus tard j'ai toujours les yeux fermés, le soleil ne s'est toujours pas levé. Cela m'épuise, j'aurais du me lever plus tard, au moins vers 11h mais non il 9h passé et je ne peux pas me permettre de rester dans mon lit à rien faire. Je décide donc de me lever de prendre des affaires et d'aller prendre une bonne douche bien chaude.

Quand j'arrive aux douches on me dit qu'elles sont toutes prises donc il faut attendre. Ce qui me mets encore plus de mauvaise humeur, et quand je vois mon visage dans un des miroirs de cette pièce, je sais bien que cette journée va être naze. Du moins il faut voir si quelqu'un arrive à me mettre de bonne humeur.
Quand une douche ce libère je me dépêche d'y aller pour pas me faire passer devant par les autres.

Quand j'arrive sous l'eau chaude très franchement j'ai envie de rester sous ce jet une éternité. C'est vraiment un endroit parfait faut pas ce mentir.

Je sors des douches propre, habillée et maquillée. La fraicheur du matin me revient à la gueule quand je sors dehors. Je décide d'aller déjeuner, même si je sais que y'aura plus personne à cette heure du moins je pense.
Mais quand j'arrive à l'intérieur du self je me dis que je pensais mal car en réalité tout le monde est là. Bon après ça me permettra de savoir ce que vont faire les garçons. Je commence à prendre un plateau quand je sens quelqu'un se coller à moi.
Je prend même pas le temps de me retourner, je continue à avancer comme si de rien était. Je sais que c'est Evan, il n'y a que lui qui puisse faire ça mais bon si je lui montre de l'attention, il pensera qu'il aura gagné.

<< Tu es très belle ce matin. >> dit-il au creux de mon cou.

<< D'accord. >> fis-je sans rien dire de plus.

Je sais que si je l'évite ça va l'énerver. Je le sais parce que ça énerve tout le monde, moi aussi ça m'énerverais mais comme je m'en fiche des gens personne ne peut m'éviter et très franchement c'est une bonne chose.

<< Tu m'évites ? C'est nouveau ça. Je ne pensais pas t'intimider. >> fit-il en se reculant.

Je souris face à cette phrase totalement stupide. Il ne faut pas rêver, il ne m'intimidera jamais. Mais ça il ne le sait pas et donc je le laisse penser.

Après avoir terminé de remplir mon plateau je me retourne et m'écarte de lui. Ça suffit j'aime pas quand on me colle au cul. Je croise le regard de Florian donc je vais à leurs rencontres. Quand j'arrive à leurs tables ils me sourient de toutes leurs dents. Ils sont de bonne humeur alors, et bah pas moi malheureusement pour eux, et ils le comprennent directement quand ils voient que je ne le leur rends pas.

<< De mauvaise humeur ? >> fit-il pendant que je m'assois.

<< Pire que ça. >> dis-je en commençant à manger.

Quand je lève les yeux, je vois Noa me regarder. Le jeu du regard commence, je vois le regret dans ses yeux. Je vois tout dans le regard, mais je ne peux pas me permettre d'avoir des gens qui me trahissent autour de moi. Le pire dans tout ça c'est que je lui ai donné une chance de devenir mon ami malgré mon insociabilité mais non il a fallut que ce soit pour autre chose ! 
Elle était gentille, mais elle avait autre chose dans la tête. Malheureusement pour elle, je ne sais pas si je serais prête à lui pardonner sa faute, après tout c'est Evan qui l'a forcé. Malheureusement je n'aime pas cette idée non plus, elle ne devrait pas être sous son emprise comme ça, ce n'est que son frère. Elle ne devrait pas ce laisser faire, elle ne devrait pas s'occuper du jeu. Si elle avait un semblant  de gros caractère elle devrait déjà avoir dit deux mots à son frère.  

Florian me coupe de mes pensées puis ce n'est que maintenant que je réalise que Noa a arrêté le jeu du regard, maintenant c'est son frère qui me fixe mais je ne rentre pas dans son jeu et me retourne vers Florian.

<< Excuse moi, tu disais ? >> lui demandais-je car je ne l'avais pas écouté.

Je le vois sourire, il me repose donc la fameuse question.

<< Je t'avais demandé pourquoi tu étais de mauvaise humeur. >> dit-il en me regardant dans les yeux.

En repensant à ce matin mon regard devient plus noir et ma mauvaise humeur est développé.

<< Parce que des gamines ne peuvent pas fermer la gueule lorsque les autres dorment tranquille. >> dis-je froidement sans les regarder dans les yeux.

Je ne veux pas leur infliger ma mauvaise humeur alors je m'excuse et pars de la table. Je jette tout mon plateau à la poubelle  et sors du bâtiment à toute vitesse.  Je me dirige vers le seul endroit qui m'apaise. Le ponton. Je commence à défaire les nœuds dans les files de mes écouteurs quand j'entends quelqu'un me suivre. Quand je me retourne je vois Evan.
Qu'est ce qu'il me veut encore celui là ? Il est amoureux ou quoi ?
Rien cas cette pensée j'en rigole.

Je me détourne et continue ma route, j'en ai rien à foutre qu'il me suive. Il continuera même si je lui dis de dégager donc à quoi bon s'acharner à parler quand on sait que la seule solution c'est de fermer sa gueule.

Arrivée sur le ponton j'enlève mes chaussures et mets les pieds dans l'eau. Evan s'assoit à côté de moi et fait de même. Je ne sais pas ce qui l'amuse à me suivre à chaque fois que je vais au ponton. Il croit quoi ? Que je vais tomber amoureuse de lui parce qu'il m'accorde du temps ? Je ne suis pas comme ça, mes parents m'ont beau coupé du monde je ne suis pas la dernière des idiotes.

Il m'enlève un écouteur et s'amuse avec, j'en ai marre. Parce que je me sens bien quand il est là, j'ai beau ne pas le supporter, je ne peux pas me voiler la face éternellement. J'aurais beau dire que ça me fait chier qu'il soit là, j'aime sa compagnie. Il ne parle pas énormément et très franchement heureusement car je sais que si il ouvre la bouche ça va tout gâcher.

<< Regarde il y a un poisson. >> fit Evan en me le montrant du doigt.

Je souris face à cette phrase d'enfant.

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