Chapitre 33

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SAMEDI SOIR.

Je suis allongé sur le ponton les écouteurs dans les oreilles, je regarde les étoiles. J'adore regarder les étoiles, je ne sais pas pourquoi mais j'aime bien ça. Après tout il ne faut pas de raison valable pour aimer quelque chose à ce que je sache. Je m'embrouille vraiment la tête pour rien moi.

Mes parents me manquent, malgré leur surprotection j'ai toujours su qu'ils me cachaient quelque chose. Pourquoi m'avoir " séquestré " dans ma chambre juste pour une histoire de rien du tout ? Je m'étais jamais autant posé de questions jusqu'à venir ici, c'est peu être le fait d'être loin d'eux qui me fait cogité à ce point là. Je n'en sais rien, j'en ai marre de réfléchir. J'en ai marre de vivre comme je vis. Cela m'épuise tellement.
En venant ici je pensais passer un bon moment, même si j'avais des réticentes sur le fait de venir ici maintenant lorsque je rêvais d'aller dans un camp de vacance étant petite. Je pensais m'éclater, oublier ma vie d'avant. Etre libre, je le suis bien évidemment mais je ne sais pas. Le fait de savoir qu'il sachent où je suis me bloque. Ils peuvent venir quand ils veulent car un trajet en voiture est vite fait, et ils peuvent arrivés ici un jour ou l'autre. Et le fait que je ne leur donne pas de nouvelle, leur donneraient une bonne raison.
J'ai sans doute tord de ne pas leur en donné, ils s'inquiètent c'est normal. Après tout je suis leur fille unique. Mais le fait d'avoir été stoppé dans tout ce que je faisais me donne envie de leur donner une leçon.

Je suis sorti de mes réflexions par une personne qui s'allonge à côté de moi. Je n'ai pas besoin de lever la tête pour savoir qui c'est. Il est le seul à savoir que je viens ici le soir. Je me pose aussi plein de question sur lui, sur le fait qu'il me parle tout d'abord, puis sur le fait qu'il vient me voir. J'ai bien vu comment me regardait ses potes, ils me critiquent sans me connaître vraiment même si je ne veux pas les connaître ce n'est pas une raison pour pouvoir me critiquer dans mon dos. Lorsque je suis sûr être mieux qu'eux réunis. Eux sont superficiel lorsque je suis naturelle, du moins je pense.

<< Je savais que tu allais être ici. >> entendis-je quand ma musique prend fin.

Je ne prend pas le temps de lui répondre, j'en ai pas envie. Il vient encore me couper dans ma bulle, qu'il est énervant quand il fait ça. Mais après tout il ne le sait pas.
J'allais écouter l'une de mes musiques préférée quand il enlève un de mes écouteurs.

<< Il faut écouter les gens quand on leur parle, tu sais. Ce n'est pas très poli. >> dit-il en souriant.

Je sais qu'il sourit, ça s'entend à sa voix.

<< Qui t'a dit que je voulais t'écouter. >> dis-je calmement en continuant de regarder le ciel.

<< Oh mais je sais que tu ne veux pas m'écouter, mais moi j'ai envie de te parler. >> répond-t-il après deux minutes de blanc.

Pourquoi voudrait-il me parler ? Je ne comprend pas, je ne le comprend pas.

<<Pourquoi ? >> répondis-je en me tournant vers lui cette fois.

Il regarde le ciel lui aussi, il n'a pas de sourire. Le reflet des étoiles se voit dans ses yeux, j'aime bien. Ses cheveux blonds sont ébouriffé, à ce demander s'il n'a pas fait que de mettre sa main dedans.

<< Parce que, tu n'as pas besoin de savoir le pourquoi. >>

Je ne répond pas à ça, s'il ne me donne pas de réponse pourquoi lui parlerais-je ? Je ne sais pas, malgré que je ne l'aime pas. Je me sens bien avec lui, c'est étrange je sais bien mais c'est comme ça.
Je m'assois en tailleur, et regarde le lac puis je sors une cigarette que je pose entre mes deux lèvres et sors mon briquet. La flamme dans cette nuit noir, ce reflète dans l'eau du lac. C'est beau mais c'est éphémère. Comme la sensation de bien être quand je suis avec Evan c'est éphémère.

<< Pourquoi t'es là ? >> lui demandais-je après plusieurs minutes de réflexion acharné pour savoir si je dois lui poser la question.

<< J'aime bien être ici quand il fait nuit. >> dit-il en s'asseyant aussi.

Je ne le vois pas trop, le reflet des étoiles n'est plus dans ses yeux donc je ne sais pas si il me regard ou si il regarde le lac. Au pire, j'en ai rien à foutre. Ca changerait quoi à ma vie.

<< Et bien sur, tu viens ici quand j'y suis. C'est une coïncidence ou juste du fouettage de gueule ? >>

Bizarrement il ne répond pas donc je me tourne vers lui. Il me regarde, cette fois je le vois. Car ayant sa cigarette dans le bec je peux voir où il regarde. Je fais de même, même si je ne le vois pas clairement.

<< Tu m'intrigues, il y a un truc chez toi qui me fait venir à toi. >> dit-il en tournant la tête.

Cette fois c'est moi qui ne répond pas, pas parce que je ne veux pas lui répondre mais parce que je ne sais pas quoi répondre. C'est vrai quoi, me dire ça c'est comme recevoir un coup de point dans la gueule. Vraiment, je ne sais même pas pourquoi il me le dit. Est-il honnête ? Non, impossible. Il le serait vraiment, il n'aurait pas fait ce qu'il a fait à Jazz.

<< C'est sincère, je me fous pas de toi. >> répond-t-il.
Il lit dans mes pensées ou ça se passe comment ? Je ne dirais pas que c'est ce que je pensais, mais le fait qu'il rajoute cette phrase me fait penser qu'il savait que je pensais ça.

Après cette phrase plus aucun de nous deux ne parle, nous restons muet dans cette nuit noir.
Ma musique s'entend, et comme si il avait fait attention à la même chose que moi. Il prend l'écouteur qu'il m'avait enlevé au tout début et le mets dans son oreille, bien évidemment il s'est rapproché de moi puisque sinon il n'aurait pas pu.
Le fait de sentir sa cuisse contre la mienne, ne me fait rien. Je le laisse où il est, je ne cherche pas d'embrouille ou autre. Tant qu'il ne me fait pas chier, je ne ferais rien non plus.

Quand je regarde l'heure sur mon téléphone je me dis qu'il serait l'heure de rentré. Puis je commence à avoir froid. Je ne suis pas une couche tôt, et je ne suis pas le genre de fille à faire attention aux règles. Il y a un couvre feu normalement à 22h30. Mais je ne veux pas que en restant avec lui il pense que je suis devenue son ami, ou que je suis gentille parce que je le laisse rester ici.

Je me lève donc en lui arrachant mon écouteur en route, puis je remonte mon slim. Je mets mon téléphone entre ma peau et mon slim puis je lève la tête. Je n'avais pas fait attention, mais lui aussi c'est levé. Il est fasse à moi et me regarde. Je lève un sourcil sachant très bien qu'il ne peut pas le voir. Puis sans faire attention à lui, je me dirige vers la terre ferme, j'entend ses pas derrière moi, le fait de n'avoir pas remis mon deuxième écouteur me fait entendre tout.

<< Je te raccompagne ? >> me demandant-il après être arrivé au bout du ponton.

<< Non c'est bon, je sais la route. >> dis-je en sachant d'avance qu'il va me suivre.


Je suis arrivée devant mon boxe, Evan m'a effectivement raccompagné. Je n'ai pas bronché et je l'ai laissé faire. Avant que je rentre dans mon boxe, je l'entend me dire bonne nuit. Donc je me retourne et le regarde partir.

<< Bonne nuit Evan. >> murmurais-je avant d'entrer.

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