« C'est bon j'ai tout pris normalement!
- Okay alors c'est parti, tu sais où aller ?
- Oui, je connais le chemin ne t'inquiète pas Héloïse. Le problème ça va juste être de sortir sans se faire repérer par les autres.
- Pas de soucis j'ai prévu une petite diversion. À mon signal tu gagnes la porte d'entrée »Madeleine et ses rangers me font un discret signe de la tête. Je me dirige vers un coin de la maison de retraite (je sais absolument pas quelle salle c'est, tout ce que je peux dire c'est que c'est loin de la porte d'entrée). Dès que j'appuie sur le bouton Play de mon téléphone, les poules ( enfin l'enregistrement de poules vous avez compris !) se met à hurler dans tout le bâtiment. Autant vous dire que la réaction ne se fait pas attendre. Je balance mon téléphone dans un panier de draps qui traîne là au milieu du couloir (j'espère juste que personne n'aura la bonne idée de les mettre à la machine avant que je ne le récupère...). Madeleine a compris le "signal" et m'attend tapie de l'autre côté de la porte d'entrée des Tulipes.
« J'espère que tu es prête pour la grande aventure ma fille ! C'est parti mon kiki !- Mais où allons-nous au juste ?
- Oh, tu n'as pas besoin de le savoir... »
Elle me fait signe de la suivre et s'avance jusque dans une ruelle adjacente à la maison de retraite. Là nous attend un omnibus ; le chauffeur est en train de hurler sur du Elvis Presley, manquant de faire tomber ses lunettes aux verres épais comme des steaks à chaque mouvement de tête. Sa coiffure par contre... Elle est tellement plaquée au gel que sa banane ( oui comme Elvis) ne bouge pas d'un millimètre. Madeleine toque à la vitre et le chauffeur sursaute avant de virer rouge pivoine ( sûrement parce qu'on l'a surpris pendant son entrainement karaoké quotidien presque aussi laborieux que celui des gosses du spectacle) :
« Eh Michou, t'es toujours Ok pour nous emmener ?
- T'inquiète ma poule, avec Michou on peut aller n'importe où ! Montez les poulettes, en voiture Simone ! »
D'un mouvement de tête, Madeleine m'invite à monter dans l'omnibus (enfin la carcasse d'omnibus... parce que ça inspire moyen confiance les pièces qui se détachent...) qui démarre aussitôt sur les chapeaux de roues.
Finalement, Michou le taxi s'arrête un quart d'heure plus tard au pied d'une colline. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'y a pas foule. Je dirais même plus, mis à part nous, c'est tout bonnement vide. Et en plus il fait un froid de canard.
Madeleine saute de l'omnibus, plus en forme que jamais, tandis que je m'en extirpe avec une terrible nausée...
« Bah ça va pas Héloïse ? me demande-t-elle en voyant ma tête.
- Si si, je marmonne. Comme sur des roulettes !
- Ah tant mieux ! Parce qu'il va falloir qu'on grimpe cette colline maintenant !
- Quoi ? je m'exclame.
- En route mauvaise troupe ! Nous n'avons pas une seconde à perdre ! »
Et le pire c'est qu'elle grimpe vite pour une mamie ! Elle a mis des propulseurs dans ses rangers ou...?
« Si on est venues juste pour de la grimpette dans le froid alors j'aurais préféré garder les petits, au moins j'étais au chaud !
- Arrête de maugréer jeune fille, on est presque arrivées ! »
Et en effet, après un énième brin d'herbe, nous arrivons au sommet de la colline. La vue est tout bonnement à couper le souffle (et aucun mauvais jeu de mots avec le fait que je sois complètement essoufflée après cette ascension titanesque) : toute la petite ville est illuminée par les guirlandes de Noël dans les rues, et semble refléter le ciel dans lequel on voit plus d'étoiles que jamais.
« Wahou, c'est magnifique ! »
Madeleine me regarde sans un mot. Puis elle sort de son énorme sac à dos (assorti aux rangers) une grosse couverture, l'étale par terre et commence à disposer tous les éléments du pique-nique parfait. Puis elle sort une boite avec un couvercle bleu.
« Mais... Ce sont les gâteaux de la dernière fois ! On les a... volés ?
- Tout comme le morceau de dinde dans ce Tupperware, les pommes de terre au four, le chou cuit, le bout de brie et la salade, les huîtres, le saumon et la demi-bûche !
- Je crois que je n'ai jamais vu autant de choses à Noël. D'habitude on mange léger, en solidarité avec les plus démunis...
- Et bien aujourd'hui on a fait comme Robin des bois et on a volé aux riches pour se nourrir ! Tu sais, faut pas pousser mémé dans les orties, avec tout ce que Garance t'a fait endurer ces derniers jours, j'ai pensé que tu avais droit à un Noël au calme, avec de la bonne nourriture...
- Et de l'excellente compagnie. »
Madeleine me répond par un grand sourire et attrape un toast quel lève :
« Joyeux Noël Héloïse !
- Joyeux Noël Madeleine ! »
[ Tadaaaaaaam, voici avec deux mois de retard LA FIN !!
encore désolée d'avoir un peu laissé de côté Madeleine et Hélo !
Et surtout, Joyeux Noël très en avance pour l'année prochaine !
puis merci d'avoir suivi les aventures de la pauvre Héloïse aussi, ça nous a fait très plaisir de lire tous vos commentaires hilarants !
Sans vous cette histoire n'existerait probablement pas, ou pas sous cette forme.
peut-être qu'à une autre occasion on pourra suivre plus en détail Fetnat et Hélo 8D
Flo & Ro ]
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Faut pas pousser Mémé dans le Sapin
ComédieComme à chaque Noël, l'internat catho où se trouve Héloïse organise une action de charité. Et cette année, les jeunes vont devoir aider les plus âgés à la maison des Tulipes. Heureusement que la vieille Madeleine est là pour mettre un peu d'ambiance...