Bad Boy ? Cliché !

Chapitre 20

Je cours derrière elle pour la retrouver.

Je lui attrape le bras.

Ce simple contact donne à mon corps des milliers frissons.

-Depuis quand tu connais Owen et Théa ?

-Environ deux heures. Elle souffle d'agacement. Jess, écoute moi.

-Je t'écoute.

Elle a l'air moins énervé que lorsqu'elle m'a posé sa question.

-J'aimerais savoir pourquoi tu n'es pas revenue à la fac.

-C'est tout ce qui t'intéresse ? Elle rit nerveusement. Tu veux savoir où j'étais ? J'étais chez mes grands parents et je suis revenue car Théa s'inquiétait pour moi.

-Et Hayley ?

-Hayley ? La fille avec tu es sorti ? Ma soit-disant "meilleure amie", qui n'a pas demandé de mes nouvelles lorsque je n'étais pas là ?  C'est d'elle dont tu parles ? Parce que si c'est elle, je peux t'assurer qu'elle se fout totalement de savoir comment je vais.

-C'est à cause de moi ?

-Tu n'es pas le nombril du monde, tu peux le comprendre ça ?

-Arrête, dis je calmement, qu'est ce qu'il te prend ?

Je mets ma main sur sa joue. Elle ne l'enlève pas.

-Tu m'énerves.

-Je sais.

-Pourquoi tu ne changes pas, alors ?

Je la serre contre moi. Son parfum. Bordel...

-Je t'aime mais je ne pourrai pas changer.

Elle lève la tête.

-Tu...Qu'est ce que... bégaye-t-elle

-J'ai dit que je t'aimais. Oui tu as bien entendu. Elle sourit timidement. Jess, je t'aime. Vraiment et sincèrement. Mais je ne suis pas la personne qu'il te faut.

-Pourquoi tu dis ça ?

-Tu es une fille brillante. Tu peux  aller loin. Je ne veux pas être la personne qui te freine et qui t'empêche d'avancer. Je serais égoïste si je te gardais pour moi.

Putain. J'ai l'impression de répéter de ce qu'Hayley m'a dit, mais avec d'autres mots.

-Et si je ne voulais pas aller loin ? Et Si je voulais que tu me freines ?

-Je t'en voudrais.

-Isac...

-S'il te plaît, Jess.

-Je ne te comprends pas, elle se détache de moi pour me faire face, tu me harcèles pour savoir où je suis. Tu vas même jusqu'à aller voir mes parents pour leur demander de mes nouvelles. Tu me dis que tu m'aimes mais tu me repousses quand meme. Pourquoi ?

-Je veux le meilleur pour toi.

Je lui tourne le dos et commence à marcher en espérant retrouver les autres.

-Si tu veux le meilleur pour moi, je ne comprends pas pourquoi tu pars !Hurle-t-elle

Je continue mon chemin mais je fais vite marche arrière.

-Je t'ai déjà dit que tu étais la seule a qui j'avais fait des déclarations. Pour certaines personnes, ce n'est rien mais pour moi, c'est une preuve que je suis attaché à toi. Je t'aime comme un dingue. Je m'en suis rendu compte trop tard. Je sais que si je pars, tu vas m'en vouloir mais c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Je veux ton bonheur mais ce n'est pas avec moi que tu l'auras.

Je vois, avec le peu de lumière que rejette les néons de l'extérieur de la boîte, qu'elle a les yeux brillants.

Je pose mes lèvres sur les siennes. C'est sûrement le dernier baiser que je pourrais avoir d'elle.

Je m'écarte et colle nos fronts.

-Je t'aime tellement, Jess.

-Je t'aime, Isac, putain.

Elle soude à nouveau nos lèvres et passe ses mains dans mes cheveux.

J'ai l'impression que c'est un adieu.

J'ai peur.

Je n'ai pas peur que mon équipe de foot préférée perde son prochain match.

Je n'ai pas peur que mon père revienne dans ma vie.

Je n'ai pas peur que Jessie épouse Savah, même si je ne l'aime pas.

Non. Je n'ai pas peur de ça.

J'ai peur d'être définitivement séparé de la fille que j'aime.

J'ai peur de l'avenir sans elle.

Elle me lâche pour respirer et je lui embrasse le front.

-Sois heureuse, mon amour.

Je dépose un dernier baiser sur ses levres et m'en vais.

J'envoie un message à Eliott pour lui dire que je rentre en taxi.

Une fois chez moi, je sors ma valise et un immense sac de sport de mon placard.

Je prends tout. Vêtements, chaussures, ordinateur, affaires de toilettes, tout ce qui est transportable.

Je ne vais rien laisser, quoi que si.

Je sors une feuille, une enveloppe et un stylo. Je les dépose sur la table de la cuisine le temps de terminer mes valises.

Quand j'ai bouclé mes affaires, je les mets dans le couloir avant de m'asseoir dans la cuisine pour faire ma lettre.

Je la dépose sur la table et sors de l'appartement.

Eliott à les clés et je sais qu'il va débarquer. Aujourd'hui ou demain.

Je verrouille la porte.

Il est 02h37 et tout est terminé.