Chapitre 2

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« La malédiction jetée, nous ne pouvions que chercher un moyen d'y échapper

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« La malédiction jetée, nous ne pouvions que chercher un moyen d'y échapper. La sorcière nous avait condamnés à rester dans un état étrange entre l'homme et l'animal. Chaque soir, lorsque le soleil se couchait, la lune s'élevait, reine dans le ciel, scellant nos destins.

Ma seule raison de vivre, c'est toi, mon fils. Toi aussi te trouves touché par cette malédiction, alors que tu n'as que 3 ans. Toi aussi, dois subir la transformation.

La peau qui se déchire, les os qui craquent, les dents qui s'allongent et qui nous entaillent la bouche, les poils qui poussent, nos sens qui s'aiguisent.

Parfait mixte entre l'homme et le loup, nous rodions comme des chasseurs à la recherche de leurs proies. Nous dûmes quitter le village, et aller en construire un dans la forêt. Protégés par la densité des arbres et l'obscurité constante, nous pouvions encaisser ce destin que personne d'autre que moi n'avait cherché.

Égoïste. J'avais été égoïste. Et mon village, ma famille en subissait les conséquences.
Cette vieille femme, cette sorcière, était source de nos malheurs.

Adam. Mon fils. Ce livre est pour toi. Tes origines te sont révélées. Ainsi que la manière dont le sort pourra être levé. »

Rien que la première page du livre me faisait frissonner. Qu'était-ce encore que ce bouquin ? Il n'y avait pas de nom d'auteur, comme s'il s'agissait d'un journal intime. Néanmoins, un journal intime racontait la vie d'une personne réelle. Or, cette personne ne semblait pas l'être.

Malédiction.

Mixte entre l'homme et l'animal.

Adam.

Un nouveau frisson me secoua et je jetais un regard hésitant vers le reste de la page.

« À l'aube d'un nouveau jour, alors que tu auras perdu espoir, elle t'apparaîtra. Toi seul, mon fils, pourras lever la malédiction. C'est elle, que tu dois trouver.

Une fille au cœur pur, qui, perdue dans la ville, aura le courage de franchir la barrière de la forêt. Ainsi, elle entrera dans notre monde, à toi de l'y faire rester. »

– Belle ?

Je sursautais, et cachais précipitamment mon livre sous mon tablier blanc, dans la poche intérieure que j'avais secrètement cousue. Mon père venait de sortir de son atelier, la peau noircie par la poussière. Ses cheveux blancs étaient devenus gris, et lorsqu'il souleva ses lunettes, je ne pus retenir un ricanement. Deux ronds de peau autour de ses yeux avaient été épargnés par la crasse.
Je me levais du tapis moelleux sur lequel j'étais confortablement installée, et me dirigeais vers la cuisine. Lorsque mon père sortait de son atelier, c'était qu'il avait fini son invention, et dans ce cas là, il mourait de faim.

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