Chapitre 12

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Cela faisait déjà deux heures que j'étais confinée dans ma chambre

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Cela faisait déjà deux heures que j'étais confinée dans ma chambre. J'avais délaissé ma robe pour une chemise de nuit en coton qui me couvrait les chevilles. Une chandelle éclairait mon livre à peine entamé. J'en avais déjà fini un, dont j'avais corné quelques pages pour discuter de certains passages avec l'Alpha. Autant mettre notre passion commune à profit. Mon regard dériva vers la fenêtre dont les rideaux n'étaient pas tirés. La nuit était totalement tombée, et les branches se frottaient entre elles, bruissant dans le vent. Je rabattais la couverture sur mes genoux, et frissonnais. J'avais un mauvais pressentiment. Soudainement, un hurlement animal déchira le silence pesant qui régnait au château. Comme d'un même corps, d'autres hurlements suivirent, néanmoins moins puissants et moins effrayants. Ils étaient enfin là. La lune était haute dans le ciel, elle jetait sur nous un regard dominateur et provocateur. Comme si ce soir était le dernier, comme si je n'allais pas survivre. Et pourtant, je n'avais pas peur. Mon cœur était pris dans un étau de douceur et de sécurité inhabituelle. Je me sentais entière, confiante. C'était une sensation étrange que je n'avais jamais ressentie. J'étais loin de mon état apeuré à mon arrivée. Étais-je assez dérangée pour braver les conseils de l'Alpha ? Étais-je assez courageuse pour m'aventurer dans le château ? En tout cas, j'étais assez curieuse pour le faire, néanmoins, je me résignais à rester cloîtrée dans cette chambre où je semblais être en sécurité. Mais, une fois les hurlements taris, les murs se mirent à trembler, et je sentais le danger se rapprocher. Des griffes glissèrent le long de la porte, et un couinement me fis sursauter. Il y en avait un. Devant ma porte. Je me levais, et m'en approchais à pas de loup. Un autre couinement accompagna le grincement de porte, et je me trouvais nez à nez avec un petit louveteau que j'avais déjà rencontré. 

– Zébulon, qu'est-ce que tu fais ici ? Va-t'en, tentais-je de le chasser.

Cependant, il ne m'écouta pas et entra dans la chambre. Je l'attrapais par le ventre et le redéposais devant ma porte. Il se frotta contre mes jambes et mordilla le bout de ma ballerine. Je soupirais et l'attrapais à nouveau, le lovant contre ma poitrine, avant d'aller chercher un chandelier. Le château était plongé dans le noir le plus profond, et cette petite flamme était mon seul moyen de repère. Je déposais Zébulon dans le hall, et je remontais m'enfermer dans ma chambre, voilà quel était mon plan. Il était simple, alors pourquoi mon mauvais pressentiment était-il encore plus fort ? J'errais dans le château silencieux, priant secrètement qu'aucune bête ne me tombe dessus. Je savais que les habitants arrivaient plus ou moins à contrôler leurs loups, qu'à l'inverse de l'Alpha, ils étaient conscients lorsqu'ils se métamorphosaient, mais si jamais je croisais le Maître, je ne donnais pas cher de ma peau.

Les gens peints sur les tableaux qui décoraient le grand couloir semblaient me suivre du regard, et je frissonnais d'horreur. Ce sentiment de sécurité qui m'avait enveloppé dans ma chambre m'avait rapidement quitté. Lorsque j'arrivais en haut des escaliers qui descendaient vers le hall, je lâchais Zébulon pour qu'il rejoigne sa mère qui devait être dehors, mais ce dernier n'en fit qu'à sa tête et me tourna autour, ne me laissant aucune échappatoire. Je soupirais et entamais la descente des escaliers, regardant autour de moi pour ne pas me faire attraper. Mais ce fut vain, car un grognement rauque et féroce résonna entre les murs glacés du château. Je savais que c'était une mauvaise idée ! Lentement, de peur de brusquer la bête, je me retournais, et je découvrais un immense loup brun dressé sur ses deux pattes arrière qui me dévoraient du regard depuis le haut de l'escalier. Il était monstrueux. Ses poils foncés contrastaient avec ses yeux bleus, et je le reconnus. L'Alpha nous surplombait de sa fourrure ébène et de son regard glacial. D'un bon, la créature atterrit devant moi, ses pattes arrières pliées pour supporter le poids de son imposant corps et sa mâchoire s'ouvrit pour dévoiler des crocs acérés et aiguisés. Pourtant, ses yeux clairs à en faire pâlir le ciel ne me semblaient pas dangereux. Il semblait être la seule source de chaleur, la seule source d'humanité de cette créature surnaturelle. Le loup retomba sur ses quatre pattes alors qu'une dizaine d'autres loups sortaient de l'ombre. Ils m'encerclèrent alors que l'Alpha s'approcha, les babines retroussées. Lorsqu'il fut assez près de moi, il s'arrêta soudainement, et se mit à renifler l'air. Il me tourna autour, se rapprochant toujours plus près de mes jambes. Les autres loups s'étaient allongés, les oreilles baissées, comme si le Maître leur avait ordonné une soumission totale sans même une parole. Peut-être pouvaient-ils communiquer d'une manière inconnue et différente des humains ?

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