Dans un village perdu en forêt, une jeune fille avide de connaissance réside. Dans la forêt sombre qui le borde, une bête menace.
Des dents acérées, un poil sombre et soyeux qui brille sous la pleine lune et un cœur de pierre.
Des yeux verts brill...
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Je papillonnais des yeux, et sursautais en me retrouvant nez à nez avec Adam. Je me redressais et posais une main sur mon front. Je sentais pulser mon cœur, et ce seul son m'angoissa. L'adrénaline qui coulait dans mes veines disparut petit à petit, et je soupirais de soulagement lorsque l'environnement autour de moi arrêta de tanguer.
– Je croyais que je tombais...
Je brisais le silence qui pesait sur nous. Il était accroupi à mes côtés, les rênes de Ferdinand et de son étalon dans les mains.
– Tu es tombée dans les pommes, oui. Le sort nous a endormis, en espérant nous endormir pour l'éternité.
Je me relevais, et époussetais ma robe. J'avais des feuilles coincées dans mes cheveux, et Adam les retira une à une, un sourire moqueur au coin des lèvres.
– Toi aussi tu as passé le test ? lui demandais-je.
– Oui...
– Qu'est-ce que la voix t'a proposé ? voulais-je savoir.
Il se tut quelques minutes et caressa la crinière de sa monture.
– J'avais le choix entre ma vie actuelle, et ma vie sans malédiction et sans la mort qui règne sur ma famille. J'aurais pu choisir cette option, mais je sais bien qu'à force de vivre dans le passé, je n'aurai pas d'avenir. Et j'ai arrêté de vivre dans le passé depuis que j'ai rencontré celle avec qui je veux construire mon avenir.
Je me raclai la gorge et peignais mes cheveux avec mes doigts pour cacher ma gêne. Ça me faisait extrêmement plaisir, mais ça me gênait terriblement. Il ne cachait pas ses sentiments à mon égard, et je commençais à me demander si l'obligation de la malédiction ne s'éteignait pas petit à petit à l'instar de vrais sentiments. Et ça me faisait peur, parce que moi aussi je commençais à ressentir cette flamme qui brûlait dans mon cœur. Je vivais avec lui depuis déjà quelque temps, et même si nous ne partagions pas notre couchette, notre temps était partagé — lui avec ses responsabilités d'Alpha, et moi avec les enfants de la meute avec qui j'avais noué des liens —, notre relation avait changé, et je sentais le tournant fatidique arriver. Bientôt, je ne pourrai plus lutter contre la chaleur agréable qui m'enveloppait lorsque j'étais à ses côtés.
– Belle, m'appela-t-il.
Je me tournais vers lui, espérant que les rougeurs sur mes joues se soient dissipées.
– Merci de m'avoir choisi.
Je lui souriais et rejetais mes cheveux dans mon dos. Pourquoi étais-je si gênée ? Je regardais la pleine lugubre qui nous attendait, et frissonnais. Les arbres étaient tous morts, des branches jonchaient au sol, et des carcasses d'animaux s'étalaient un peu partout. Au fond, une immense montagne me donna le vertige.
– Sa tanière est creusée dans la roche. Si elle s'y trouve, notre voyage prendra fin, sinon, nous devrons continuer notre périple.
Une image plutôt désagréable s'immisça dans mon esprit. Je m'imaginais une sorcière tout ce qu'il y a de plus cliché, comme ce que décrivaient les auteurs dans leurs livres. Une vieille femme aux cheveux sombres et secs, au nez crochu et à la peau blanchâtre. Je grimaçais et entrepris de remonter sur Ferdinand, qui se laissa faire sans protester.
