– Je vous ai enfin trouvé, souffla une voix venant de derrière moi.
Je sursautai et me tournais vers l'Alpha, qui avait encore et toujours ses mains dans ses poches. De quoi avait-il peur ? Que des griffes lui poussent soudainement ?
– Je vous avais dit de ne plus vous approcher des jardins.
– Je me suis juste assise sur un banc, les ronces ne me verront pas de plus près.
– Que lisez-vous ?
Je baissais le regard sur le livre bien entamé que j'avais entre les mains.
– C'est un roman chevaleresque qui était caché dans un tiroir de ma chambre. Un livre reste un livre, et si je ne l'ai pas lu, je n'hésite pas.
Il me prit délicatement le livre des mains, tout en veillant à ne pas perdre ma page. Ses yeux se voilèrent d'une pellicule de tristesse et il s'assit à mes côtés en soupirant. Il ouvrit le livre à la page où ma lecture s'était stoppée, et il commença une lecture silencieuse.
– C'était le conte que ma mère me lisait le soir, avant que je ne me couche. Je dois bien l'avoir lu une trentaine de fois.
– Une trentaine de fois ? Aimeriez-vous lire ?
Il positionna le livre contre son torse et se releva. Il me tendit galamment sa main et m'invita à le suivre. Je le suivais jusqu'au château, et alors que nous montâmes les escaliers toujours plus haut, je me posais de multiples questions. J'avais l'impression de toujours découvrir de nouvelles pièces, de nouveaux couloirs et de nouveaux escaliers. Ce château me semblait infiniment grand. Nous nous dirigeâmes vers l'aile nord, et l'Alpha s'arrêta devant une immense porte en bois qui me faisait beaucoup penser à celle de son bureau. Néanmoins, elle était en meilleur état que cette dernière.
– Fermez les yeux, Belle.
– Vous comptez me tuer ?
Il leva les yeux au ciel et se mit dos à la porte, les mains derrière son dos.
– Je compte répondre à votre question.
Je haussais les épaules et fermais les yeux. Ainsi, mes autres sens se décuplèrent et j'entendis la porte grincer légèrement avant de sentir la peau rugueuse de l'Alpha sur mes mains. Il me guida dans cette pièce si secrète, et je trépignais d'impatience. Que pouvez bien contenir cette pièce de si exceptionnel ? La froideur de la pièce me fit frémir, et la prise de l'Alpha se raffermit sur mes mains.
– Je peux ouvrir les yeux ?
– Dans quelques secondes.
Il me lâcha les mains et je les laissais retomber le long de mon corps. Soudainement, une lumière vive s'infiltra sous mes paupières, et je ne pus m'empêcher d'ouvrir les yeux, intriguée. Je fus éblouie, et finalement, un magnifique tableau se dressa devant mes yeux. Des centaines, non, des milliers de livres étaient rangés dans de gigantesques étagères en bois.
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Beastly Beauty
WerewolfDans un village perdu en forêt, une jeune fille avide de connaissance réside. Dans la forêt sombre qui le borde, une bête menace. Des dents acérées, un poil sombre et soyeux qui brille sous la pleine lune et un cœur de pierre. Des yeux verts brill...