Chapitre 4

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– Belle, réveille-toi, ma puce, ce n'est qu'un cauchemar !

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– Belle, réveille-toi, ma puce, ce n'est qu'un cauchemar !

Je sursautais et papillonnais des yeux, surprise par la proximité de la voix de mon père. Une goutte de sueur glissa sur ma tempe et je la cueillais du bout des doigts, étonnée. Je ne me souvenais pas de mon rêve — ou devrais-je dire de mon cauchemar —, j'avais perdu toute notion du temps et de l'espace. Mon père, assis à mon chevet, caressait mes cheveux délicatement, tentant d'apaiser mes battements de cœur accélérés.

– Tu n'aurais jamais dû venir, Belle.

Soudain, comme des flashs monstrueux, l'image et les souvenirs de cette bête immense aux poils sombres et aux dents acérées me revinrent. Cette bête qui semblait en pleine métamorphose me terrifiait.

– Comment m'as-tu trouvé Belle ?

– Le petit loup, murmurais-je.

- Le petit loup ? répéta-t-il.

– C'est lui qui m'a conduit au village. Est-ce que... est-ce que tu penses qu'il a des ennuis ? La..., hésitais-je. La Bête était en colère, et le louveteau avait peur.

– Je n'en sais rien Belle, avoua-t-il.

Pendant de longues minutes, nous restâmes silencieux. Finalement, après un bâillement, mon père décida d'aller se recoucher, non sans me demander la permission.

– Vas-y, Papa. Ce n'était qu'un cauchemar. Tu es plus fatigué que moi.

Il quinte de toux l'empêcha de répondre, et il se leva pour me laisser à l'obscurité de ma chambre. En sortant — et après avoir éteint la lumière —, il me souhaita bonne nuit, et ferma la porte d'un grincement sourd, me plongeant à nouveau dans mes cauchemars. Seule ma respiration brisait le silence de la pièce, rendant l'atmosphère incroyablement étrange, inquiétante et oppressante. Les volets de ma fenêtre n'étaient pas fermés, et après m'être couverte de ma couverture, je m'avançais vers cette seule source de lumière. La lune dominait largement le ciel comme à son habitude, je ne savais pas pourquoi je m'étonnais toujours de sa royale beauté. Entre le gris et le blanc, elle éclairait la forêt de rayons fins et lumineux, elle accompagnait nos rêves comme nos cauchemars. Ce soir, ça avait été un cauchemar. Un songe dont je n'avais aucun souvenir. Néanmoins, je me souvenais parfaitement que ce qui en avait été la source. Je frissonnais, et je maintenais la couverture sur mes épaules, me délectant de sa chaleur. Une chair de poule recouvrit la peau de mes jambes nues à la simple pensée de cette soirée. Par l'inclinaison de la lune, je supposais aisément qu'elle se coucherait bientôt pour laisser place à son frère, le soleil. J'étais encore debout aux aurores, lorsque le ciel devint violet et orange, et ce parfait tableau vint remplacer l'image affreuse de la Bête. Les pas de mon père résonnèrent sur le sol lorsqu'il descendit les escaliers, et les poules s'excitèrent lorsqu'il sortit pour les nourrir. De ma fenêtre, je regardais le soleil s'infiltrer légèrement entre les branches, faisant fuir les dernières créatures de l'ombre qui aurait pu rôder près du village.

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