Chapitre 5

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– Zénon !

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– Zénon !

Une jeune femme — probablement sa mère — essuya ses mains sur son tablier blanc, à présent marron et se précipita vers son enfant, qu'elle arracha de mes jambes. Elle se redressa et me jeta un regard admirateur et salvateur. Comme si j'étais la solution à tous ses problèmes, sa porte de sortie, son échappatoire. Ses yeux aussi bleus que ceux de l'enfant — et ceux de la Bête — m'invitèrent à la suivre alors qu'elle faisait demi-tour, le pas pressé. Les personnes encore présentes s'enfermèrent dans leurs maisonnettes, fermant portes et volets. Traversant le village, elle se dirigea droit vers le manoir, dont les rideaux déchirés volaient par les fenêtres cassées. Je déglutis, apeurée. Déposer le bouquin, s'excuser pour la casse, et partir. C'était simple, non ? Alors pourquoi mon cœur pulsait-il contre ma poitrine, pourquoi le stress coulait-il dans mes veines si abondamment ? 

– Mademoiselle, m'appela-t-elle.

Je levais le regard vers la mère et son enfant qui se tenaient sur les marches du perron, attendant probablement que je les suive. Le pas lent et la mine inquiète, je franchissais à nouveau cette porte immense en bois brut sculpté de fioritures florales, en majorité des roses semblables à celle de la couverture du livre. J'étais bien chez le propriétaire du journal, il n'y avait aucun doute possible. 

– Alpha ?

Un grognement sourd résonna entre les murs marbrés du manoir. Alors que de dehors, l'endroit était sordide, que certaines fenêtres étaient condamnées avec des planches en bois, que le marbre était noirci, le blanc froid et éclatant de l'intérieur contrastait fortement avec l'aspect pauvre du village et de ses maisonnettes en bois. Les murs avaient beau être salis et noircis par la poussière, son aspect luxueux n'avait pas faibli. Les lustres de diamant et de cristal qui pendaient au-dessus de moi avaient perdu leur éclat, mais symbolisaient clairement la situation aisée de leur propriétaire. 

– Alpha ? répéta la jeune femme.

Un autre grognement s'éleva, mais celui-ci semblait plus proche. Une ombre se déplaça en haut des escaliers et la jeune femme me fit signe de m'avancer. Un rayon lumineux perça la résistance des vitraux, et éclaira le bas des escaliers, crénant un halo de lumière autour de moi. J'étais à présent visible de tous, et particulièrement de la Bête, qui du haut de l'escadrin me dominait totalement. 

- Encore vous ? gronda-t-il.

Un frisson me fit me redresser et timidement, je sortais le livre de mon panier. La lumière se refléta sur la rose, et un jappement s'échappa de la bouche du petit Zénon. Il se cacha derrière les jambes de sa mère, qui se recula pour sortir du halo de lumière. En quelques secondes, la Bête s'approcha, et lentement, elle se glissa dans la lumière. Progressivement, mon regard passa de ses pieds dénudés à son pantalon de velours déchirés au niveau des genoux, et mes yeux dérivèrent sur son torse nu et balafré. Je remontais sur sa gorge qui vibra sous un nouveau grognement et je baissais immédiatement les yeux, intimidée. 

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