Chapitre 35

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Julia

Mon mois de juillet est vraiment merdique.

J'ai craqué et tout avoué à Éden. Sa réponse a été immédiate. "Je te quitte." Plus clair, tu meurs. Je n'ai même pas pleuré son départ, au fond, je ne l'aimais plus vraiment. J'ai aussi coupé tout contact avec Sloann. Je dois réfléchir. Nous arrivons au mois d'août et j'attends la réponse de deux magasins pour un poste de vendeuse. Monoprix et Zara. Je préférerais la deuxième solution, car, comment vous dire. Le Starbucks et le Monoprix se font face. Pour éviter Sloann, il y a mieux.

Après une courte séance photo à Fourvière, je rentre chez moi pour prendre des nouvelles de Camille. Elle ne supporte pas du tout le traitement et ses cheveux tombent par poignée. Elle a du mal à accepter cette perte de féminité et refuse pour le moment de tout faire couper.

En cours de conversation, je reçois un double appel.

-Allô ?

-Mademoiselle Blanc ?

-C'est bien moi.

-Bonjour, madame Annick Sylvestre, j'ai le plaisir de vous dire que le poste de vendeuse vous revient.

-Merci beaucoup. Vous avez besoin de moi quand ?

-Je vous conseille de passer au magasin, ce sera plus simple.

-Cette après-midi ?

-Parfait. Vous me demanderez en caisse.

-Merci. À cet après-midi.

-Au revoir.

Oui, enfin un boulot ! Je suis heureuse. Camille m'a obligé à retrouver un travail pour ne pas que je perde cette habitude de travailler. J'ai passé beaucoup de temps avec elle et ce milieu hospitalier m'impressionne un peu. Elle se montre très courageuse. Elle a changé de personnalité, elle est différente. Elle semble presque plus heureuse.

Après un repas sur le pouce, je me prépare rapidement pour rejoindre le centre commercial. J'ai élaboré des plans pour éviter de passer devant le Starbucks, c'est un succès. Je l'ai vaguement aperçu au travers de la vitrine.

-Bonjour, Julia Blanc, je viens voir madame Sylvestre.

-Oui, je la préviens.

Après quelques minutes, une dame d'une quarantaine d'années vêtue élégamment et coiffée d'une queue de cheval arrive. Elle me serre la main et nous nous dirigeons vers son bureau.

-Alors, ce sera un peu spécifique. Je peux vous proposer un remplacement jusqu'au treize septembre pour un arrêt et un second remplacement à partir du deux octobre pour une durée d'au moins trois mois. Cela vous convient-il ?

-Parfaitement.

-Avez-vous déjà travaillé dans le prêt-à-porter ?

-Oui, pour l'enseigne Camaïeu durant près d'un an, ça m'a plu.

-Très bien. Je vous propose donc le contrat que je vous laisse lire tranquillement. Voulez-vous un thé ou une autre boisson ?

-Je veux bien un thé s'il vous plaît.

-Je vous l'apporte.

Je m'installe plus confortablement et commence à lire le contrat. Elle m'apporte mon thé après quelques minutes et sors de nouveau du bureau. Il n'y a rien de bien compliqué et lorsqu'elle revient, j'ai fini de le lire. Je le signe et repars après une courte conversation. Dans trois jours, je pourrais travailler à nouveau. Cela va être dur, je serais amenée à croiser Sloann plus d'une fois mais je dois m'y faire et tenter de l'occulter. Ou de renouer les liens. Comment je pourrais faire ? Je me vois mal l'aborder simplement. « Salut ! Et si on redevenait amis ? »

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