Chapitre 40

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Julia

Quelques jours ont passé depuis la dernière confrontation que j'ai eue avec mes parents et Noh. Ce matin, notre père nous a contactés pour de mauvaises nouvelles. Après une ultime crise, il a appelé les pompiers car elle mettait sa vie en danger. Elle a pété les plombs. Je me dirige avec mon frère vers l'hôpital où il nous attend.

Le visage de mon père est fatigué, apeuré et attristé. Je le serre fortement contre moi, je le fais comme il l'a toujours pratiqué avec moi. Des moments aussi difficiles doivent être traversés avec des proches. Noham nous a rejoint et avec nous deux contre son torse, il se sent mieux. Son cœur semble prendre un rythme plus normal.

J'ose regarder par la vitre de la porte. Ma mère est allongée sur un lit endormie ou plutôt complètement amorphe. J'ai un pincement au cœur. La voir ainsi est difficile. Même si elle n'avait aucune affection à m'apporter et moi non plus d'ailleurs, l'image que j'ai d'elle à cet instant est difficile.

-Papa, que vas-tu faire ?

-J'ai demandé un internement.

-Un internement ?

-Elle a tenté de mettre fin à ses jours.

Je reste bouche bée. Noham regarde notre mère puis notre père.

-Je n'avais pas le choix les enfants. Vous comprenez... Je vis un enfer depuis des semaines. Elle lui parle, lui demande son avis. Je ne pouvais plus gérer.

-On comprend, papa, c'est juste le choc.

-Dès qu'elle sera en mesure, elle signera les papiers de divorce également.

-Elle... Tu veux divorcer ?

-Oui.

-Comment va-t-elle le prendre ? Demande Noh.

-Elle le sait déjà. Elle refuse juste de signer. Je m'excuse les enfants.

-Mais qui va garder la maison ? Combien de temps maman va rester ici ? Qui va être responsable d'elle maintenant ? Se questionne Noham.

-Elle est adulte. Si vous m'en voulez les enfants, je comprendrais.

-Je ne t'en veux pas.

-S'il faut en vouloir à quelqu'un ici, c'est bien la femme qui est dans les vapes. Elle nous a caché un événement trop important. Elle en paie les conséquences.

-Ne sois pas si dure avec elle. C'est ta mère aussi !

Noh est toujours dans ce monde tout rose visiblement. Il ne comprend pas que je n'apporte que peu d'affection à cette personne. Les derniers événements n'ayant qu'envenimés les choses. Je n'y arrive pas, je n'y suis donc pour rien !

Après une rapide entrevue avec le médecin, notre père nous rejoint dans la chambre. Nous y sommes depuis déjà trente minutes et elle n'a pas bougé un cil. Je ne sais pas si elle va se réveiller aujourd'hui. Les infirmières nous ont prévenues que les doses de médicaments étaient fortes. Attendre ainsi sans résultats commence à m'agacer. Je fais les cent pas dans la chambre regardant de temps à autre par la fenêtre.

-Elle va aller au Vinatier après ?

-Oui.

-Pour combien de temps ?

-Je n'en sais rien. Cela dépend de sa bonne volonté je suppose.

-Et où va-t-elle aller après ? Vous n'allez pas vivre tous les deux à la maison.

-Je la lui laisserai et je prendrais un appartement en ville sûrement.

-En ville ! Toi ?

-Je serais plus proche du boulot ma chérie.

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