Dream Remembers (En cours d'impression par Editeur)

Chapitre 15

Nous étions arrivés au mois d'octobre, la chaleur de l'été nous quittait peu à peu laissant place à la fraicheur de l'automne. La mère de Cassie, avait pris l'habitude de s'offrir une tasse de thé le soir après le repas. C'est devenu une habitude pour tout le monde à la maison. Ainsi, Cassie pouvait se poser quelques minutes sur le canapé, un plaid recouvrant ses jambes, et lire quelque page d'un livre.

Un soir, Cassie posa sa tasse de thé sur la petite table en bois en face du canapé, puis elle saisit le journal du lycée. En première page sont inscrites les actualités, rien de très passionnant : le club de football de la région a remporté une médaille lors du dernier tournoi, les parties d'un avion ont été découverte dans un lac Jumble tout proche. Puis en tournant la page, elle vit une photo de l'équipe féminine de volley de son lycée.

Elles ont l'air si heureuses sur la photo. L'une d'entre elles – sûrement la capitaine – mord la médaille qu'elle tient entre ses mains. Cassie les avait déjà vue jouer au lycée. Elles jouent toutes de manières acharnées tant le plaisir de gagner est grand. C'est cela qui resserre le lien des équipières, les défaites et les victoires. Cassie est très admirative de ce genre de fille qui se donnent à fond dans leur sport, leur passion. Cela fait d'elles, des filles combattantes avec l'esprit d'équipe et qui n'ont pour seule drogue la victoire.

C'est ainsi que Cassie se mettait à rêver parfois, à la simple vue d'une photo. Elle finit par penser : « À mon tour j'ai découvert ma passion, ce pour quoi je suis douée, et je ne manque pas de m'entraîner comme elles pour le perfectionner, pour être à la hauteur de ce don ». Elle fait référence au dessin.

– Et bien on dirait bien qu'une place vient de se libérer, quel dommage pour cette jeune fille, dit soudai-nement sa mère placée derrière elle, les avants bras posés sur le canapé.

– Hein, comment ? répondit Cassie tout juste sortie de ses pensées.

– Regarde en dessous : « Lors de ce magnifique match qui opposait l'équipe du lycée de Manchester à l'équipe de Preston, une des joueuses de Manchester s'est blessée à la cheville. Marie TAYLOR ne pourra donc pas participer au match suivant, pourtant bien mérité par son équipe gagnante de cette rencontre. »

– Oui... c'est triste pour elle. Je la connais bien, elle est dans ma classe en anglais. Les entrainements ont l'air vraiment durs, car elle a toujours d'énormes cernes sous les yeux.

– Les quelques mois de dispenses lui permettront de se reposer alors, répondit Maria pleine d'enthousiasme et de compassion.

– Oui, au moins une chose positive pour elle. Où est papa au fait ? Je ne l'ai pas vu en rentrant des cours.

– Oh, il ne t'en a pas parlé ? demande Maria, sans réponse de Cassie affiche un air surpris, elle continua : il a dû partir, je suis désolée Cassie, pour deux semaines pleines, un problème au sein de son entreprise une fois encore... Les mots de sa mère pesent lourd dans le cœur de Cassie.

Son premier réflexe fut de se mordre la lèvre infé- rieure pour de ne pas craquer. Sa mère a besoin d'elle, car elle montre aussi des signes de tristesse suite à cette annonce. Cassie posa donc calmement sa tasse de thé dans l'évier puis monta dans sa chambre tout en lui souhaitant une bonne nuit.

Arrivée dans sa chambre, les larmes jaillirent automatiquement. Sans aucun contrôle, Cassie se laissa submerger par une montagne d'émotion. Elle est à la fois heureuse d'avoir pu passer presque un mois entier avec son père, mais également triste que sa reprise du travail soit si brusque.

Quand elle put enfin reprendre le contrôle d'elle- même, elle se ressaisit. Pensant à tout ce qui pouvait la consoler, elle se rassura mentalement : « Essuie tes larmes, il y a des gens qui vivent des choses bien pire que toi. Regarde ton ami John, il ne voit presque jamais ses parents et pourtant il est là, avec son sourire et son plaisir de vivre. »

Elle se convainc que la fatigue est la principale raison de ses larmes. Sa douche fût rapide et la plus chaude possible, puis elle se glissa dans son lit en prenant une dernière grande inspiration. Le calme était retombé en elle, une vague de fatigue l'emporta dans un profond sommeil.

Cette nuit-là, elle rêva de son entourage. Sa grand-mère décédée, tenant entre ses mains le manuscrit de sa famille les Hullans, de sa mère et de son père heureux, tout juste mariés. Puis d'elle, sa venue au monde qui bouleversa beaucoup les habitudes de la famille.

En effet, l'argent commençait à manquer, son père entreprit des démarches pour être embauché dans une société. Celle-ci s'agrandit au fur et à mesure des années, construisant à droite et à gauche de nouveaux locaux. C'est ainsi, qu'au bout de quelques années la société voulut se délocaliser à l'étranger, là où les coûts sont nettement moins importants. Son père reçut une promotion, il n'hésita donc pas un instant, et resta fidèle. Son nouveau poste le fit voyager dans chacune des entreprises situées un peu partout dans le monde. Bien que le siège de la société se trouve en Angleterre. Grâce à lui, sa femme et sa fille peuvent vivre à l'abri du besoin.

Cette dernière année au lycée s'annonce particu- lièrement dure. Les cours imposent un rythme de vie strict. Heureusement Cassie à l'avantage d'habiter non loin de son lycée, mais elle sait que certaines personnes habitent à la campagne et font une heure de trajet pour venir. Ne parlons pas de ses résultats, c'est un sujet qui fâche. Pourtant, elle travaille ou du moins elle essaye. Mais rien, aucune note favorable ne vient la récompenser. La fatigue s'installe ne laissant plus le choix à Cassie. Elle doit dans son quotidien faire des choix stratégiques entre ce qui est prioritaire à et ce qui ne l'est pas.