C'est en se dirigeant vers la sortie du musée en trombe que Cassie se fit remarquer par une foule de personne présente dans le hall qui tourna le visage en sa direction. Sa marche rapide, son regard affolé et à la fois sans force, ses yeux qui commencent a être empli de larme ne lui donnent pas fière allure. C'est certain revoir Hugo aujourd'hui a produit une vague d'émotion qu'elle ne contrôle pas, comme le rêve dont il fait partie finalement. Dans le groupe qui l'observe, il y a Hugo. Celui-ci s'empressa de prendre son téléphone l'air de rien. Il a bien compris que son apparition dans leur petit groupe a provoqué une dispute. Mais n'est-ce pas son objectif ? Le répondeur se mit à raisonner dans son oreille. Il laissa alors un message vocal :
– Salut, c'est moi Hugo, commença-t-il laissant passer un léger frisson, il poursuivit, réfléchissant au temps écoulé : je sais ça doit faire bien 1 an, j'espère que tu vas bien... dit-il soudain soucieux. Bref, je voulais te dire que je suis ici, ou plutôt là-bas pour toi puisque que tu ne vis plus ici, j'espère que tu m'as compris, avoua-t-il dans un court rire. Soudain repensant à l'origine de son appel, il s'empressa de dire : Je l'ai vue, elle est toujours ici, mais je sais pas... hésita-t-il de peur de sembler trop curieux, elle a l'air différente affirma-t-il finalement, sûr de lui. Ce n'est pas la fille que tu as connue. Elle est ailleurs, logique aussi après tout ce qui s'est passé, mais je ne sais pas y'a un truc qui cloche. Sur ce le bip du répondeur raisonna annonçant la fin du message.
Cassie pendant ce temps, continua sa marche folle en direction de sa maison. Elle peut prendre le bus, mais traverser l'ensemble de la ville à pied lui sembla une meilleure chose pour l'aider à se calmer. Elle n'en peut plus de tous ses secrets. Et le manuscrit alors, est ce que sa mère est au courant ? Est-ce que Drew sait que Hugo fait partie de son cauchemar ? Et d'ailleurs, est ce que John lui a dit pour ses cauchemars ? Cela n'en finit pas de défiler dans son esprit. Bientôt cela prendra fin, pour son plus grand bonheur ou malheur.
Elle vit apparaitre dans son champ de vision un garçon d'apparence assez costaud. Bien-sûr il fallait qu'elle tombe sur une autre personne qu'elle n'apprécie pas : Marc.
– Bah alors on ne dit pas bonjour ? lui demanda-t-il en marchant en sa direction. Je me disais aussi que ça ne pouvait être que toi à marcher aussi vite dans le centre-ville blindé de monde. Toujours aussi occupé à ce que je vois.
– Oh Marc, ne fais pas comme si tu me connais- sais par cœur. On s'est croisé quoi six fois en un an ? ça change quoi ? On reste des étrangers, ne prend pas tes rêves pour une réalité. Sur ce, elle traça sa route, en lui cognant par la même occasion l'épaule gauche.
– Mais pourquoi tu me fuis ? lui hurla-t-il au loin
Cette fois-ci c'est Marc qui n'y comprend rien. Elle recommence à agir comme au tout début de leur rencontre, comme si de rien n'était, comme s'ils n'avaient jamais appris à se connaître. Pourtant l'année dernière, elle avait su aller au-delà des apparences et accepter son aide.
Quand elle ouvrit la porte de sa maison, elle comprit qu'elle est seule. Nous sommes samedi, sa mère doit être au marché. La visite du musée a tout de même duré une bonne heure, et le temps d'y aller, il est maintenant midi. Cassie se décida à manger. Maria n'a rien préparé, étant donné que Cassie devait manger avec ses amis en ville. À la fin de son repas, sa décision fût prise, il faut qu'elle obtienne des réponses. Après tout, son subconscient ne demande que ça, et peut-être qu'il passe par le biais du cauchemar qu'elle ne maîtrise pas pour la faire réagir.
Elle prit une échelle dans le cabanon du jardin, monta les escaliers, et la bloqua face au mur. Elle entreprit ensuite son ascension en direction du grenier. Il n'y a que dans cette partie de sa maison qu'elle peut trouver des choses qu'elle ignore, ou qu'elle a su mais n'a plus souvenir. Après avoir ouvert trois cartons, elle tomba enfin sur la chose tant recherchée. Heureusement, car elle allait bientôt abandonner sa quête. C'est ainsi qu'elle ouvrit une pochette rouge contenant l'ensemble de ses photos de classe, de la première année de primaire à maintenant. Cela fit revenir de nombreux souvenirs d'elle enfant et de ses camarades français. Elle tomba sur la photo de classe de l'année dernière qu'elle avait eu le courage de ranger soigneusement. Mais ce qui surpris Cassie fut l'énorme trou béant au milieu de la photo.
Pendant ce temps Maria vend ses huiles essentielles sur son stand au marché. Les passants sont peu nombreux à s'y arrêter. Mais ce n'est pas grave, Maria ne fait pas des huiles essentielles pour gagner sa vie, non, elle les fabrique pour aider les gens à se débarrasser de leurs petits problèmes. Pour les quelques personnes qui s'arrêtent, posent un coup d'œil sur les différentes fioles et demandent à Maria des conseils, elles repartent pour la plupart avec des fioles et avec l'espoir d'avoir enfin trouvé une solution pour leurs angoisses, fatigue, ou encore manque de concentration. Elle n'aurait jamais cru un jour tenir un stand et surtout pas d'huiles essentielles. Cela lui parut tellement faux au départ : la magie des plantes. Qui y croit vraiment ? Et pour- tant, c'est sa belle-mère qui lui enseigna tout ce qu'elle connait aujourd'hui des plantes et qui finit par la convaincre. C'est à la grand-mère paternelle de Cassie qu'elle doit ce nouveau passe-temps, elle qui les quitta deux ans auparavant.
Cette fois-ci Norah l'accompagne. Elle lui rend service comme Maria l'a fait quand elle a hébergé son petit-fils chez elle, pendant qu'elle était à l'hôpital.
– Vous avez eu des nouvelles de vos analyses ? demanda Maria après avoir servie une clientèle.
– Oui, j'ai reçu mes résultats.
– Eh bien, c'est rapide cette fois-ci, quels sont les résultats si ce n'est pas trop indiscret ? demanda Maria.
– Oh s'il vous plaît, voilà bien un an qu'on se connait maintenant, et bien malheureusement ils sont mauvais... dit la vieille femme en baissant le regard. Très mauvais même. Écoutez Maria, il y a bien un jour où cela devait et doit arriver, je me suis battu longtemps contre la maladie, mais désormais c'est elle qui me bat, j'ai rendu les armes depuis presque un an. C'est déjà incroyable de tenir autant de temps, que j'ai pu reformula-t-elle, avoir autant de temps avec mon Johny
– Oh je suis navrée... Je serais là pour lui ne vous en fait pas, répondit dans un murmure Maria dont les larmes commencent à se former aux coins de ses yeux. Elle imaginait déjà la force que devra avoir John pour surmonter cette perte. Sa grand-mère est tout pour lui. Sa mère, son père, même pas, elle est bien plus que cela. Elle a toujours été là contraire- ment à ses parents, toujours en voyage je ne sais où, ne lui envoyant qu'occasionnellement des messages et quelques photos. Elle a bien compris les inquiétudes de la vieille femme concernant celui qu'elle avait élevé comme son propre fils et qu'elle appelle très souvent « Johny » en marque d'affection.
– Hum Hum prononça la vieille femme en s'éclaircissant la gorge à l'évidence bien trop nouée, et vous comment ça se passe avec Cassie ? La transition se déroule comme vous l'avez imaginé ?
– Pour tout vous dire, non. Je ne regrette pas d'avoir pris cette décision car elle va réaliser une transition meilleure que la première, mais en voyant les choses d'un autre angle, c'est affreux tout de même ce que nous lui avons demandé de faire.
– Non, si cela s'est produit c'est qu'elle le voulait aussi. Ne vous inquiétez pas.
– Oui, mais c'est encore lui qui l'a à nouveau influencée dans ce choix. Sans lui, elle n'aurait jamais pris cette décision. De toute façon, elle se souviendra bientôt, le charme n'est pas assez puissant et ça je l'ai remarqué dès le début avec son malaise, et ses cauchemars. Ils ne sont pas là par hasard.
– Comment ça ? demanda Norah qui encaissait une cliente à la caisse. Cassie est assez intelligente et maitrise, enfin, maitrisait assez bien ses pouvoirs pour créer un charme suffisamment solide pour que tout cela soit derrière elle.
– Et bien il faut croire que non, à moins qu'elle ne l'ai fait exprès.
– En voilà une surprise ! conclu Norah.
– Comme vous le dites !
– Et pour Fred et vous elle est au courant ?
– Non, on essaye de maintenir ça secret, mais ce n'est pas simple. Elle finira par le savoir, elle finira par tout savoir... fini-t-elle par dire dans un murmure l'esprit plongé dans ses pensées.
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Dream Remembers (En cours d'impression par Editeur)
FantasyCassie est une jeune fille pleine de charme et de talent. Elle a à ses côtés ses deux insolites amis, John et Drew. Son histoire est tourmentée par un déménagement qui l'amena de son pays natal la France, en Angleterre. Un an après son emménagement...