Dream Remembers (En cours d'impression par Editeur)

Chapitre 17

    Cette nuit-là, elle refit le rêve pour son plus grand malheur. Mais cette fois-ci, un « H » apparut sous des coups d'éclairs venant lui couper le souffle. Cela l'ôta subitement de son sommeil. Cassie cria de douleur tant l'impuissance face à cette souffrance est forte. En effet, elle ne peut rien contre ce rêve qui vient nuire à son réveil et brouiller ses pensées d'une sensation étrange entre bonheur et mal-être.

Sa mère l'entendit et vint à son secours. Cassie comprit alors qu'il était temps d'en parler à sa mère que cela devient trop lourd à porter et trop dur à cacher même à l'aide d'anticernes.

– Qu'est-ce qu'il t'arrive mon angle ? demanda Maria en entrant dans la chambre noire.

– Encore un cauchemar...

– Celui qui te donne un mal de tête de bon matin ? Il se répète on dirait ?

– Oui, et il devient de plus en plus dur à supporter... C'est comme si on m'arrachait une partie de mon cœur à chaque fois qu'il s'arrête.

– Oui, j'ai déjà entendu ça... Tu sais quand je vends mes flacons au marché les gens me parlent de leurs problèmes, commença Maria, tout en s'asseyant sur le lit de sa fille. Un jour une dame m'a raconté qu'elle faisait un rêve où à chaque fois elle se voyait mourante, entourée de ses petits-enfants, soudain des personnes inconnues venaient, lui enlevaient ses enfants et les tuaient sous ses yeux.

– Mais c'est horrible ! s'exclama Cassie attentive, et tu es arrivée à la soigner ?

– Oui, je lui ai donné cette huile, dit Maria se levant pour aller chercher dans sa chambre un petit flacon. Mais elle n'a pas pu me dire si celui-ci était durablement efficace... elle est décédée peu de temps après.

– Oh c'est triste. Merci, mais je ne pense pas que les plantes peuvent avoir un impact sur moi... déclara Cassie soudain très réaliste. Maria quitta la chambre de sa fille, lui laissant le flacon sur sa table de nuit.

Cassie se persuada tout de même à tester le produit préparé avec soin par sa mère. C'est ainsi, qu'elle déposa quelques gouttes de cette huile sur son oreiller et se rendormi pensive et épuisée.

Le lendemain Maria qui est en congé, confectionne d'autres lotions pendant que sa fille est en cours. Des cartons et des flacons vides occupent toute la cuisine. C'est ainsi qu'elle occupe son temps. C'est un plaisir pour elle de sortir ces instruments d'infusions et d'obtenir après une heure d'attente, un produit si pur. De plus, cela lui permet de se rendre utile en aidant des personnes qui viennent à sa rencontre pendant les marchés pour lui demander conseil. Elle pensa à sa fille, et lui mit deux flacons de côté, qu'elle monta ensuite précautionneusement dans sa chambre.

Sous le lit, elle aperçut la couverture sombre du manuscrit. Elle le prit et l'ouvrit. Soudain les écritures se dévoilèrent face à elle. Contrairement à Cassie, Maria a accès à la totalité du livre et non à certains extraits qui n'ont aucun rapport entre eux.

Cassie n'y pense pas, mais Maria connaît très bien ce vieux manuscrit. C'est une épreuve pour elle de le parcourir après deux ans : un vent de mélancolie la traverse. Soudain elle se remémore l'excitation d'avoir eu en sa possession ce livre pour la première fois.

En regardant le lit de Cassie tout en désordre, elle ne put s'empêcher de repenser à la nuit dernière. Les hurlements de Cassie qui l'avaient tout à coup réveillée, la mettant dans un état d'inquiétude et de stresse. Son bébé souffre et elle n'y peut rien.

En racontant l'histoire de la vieille dame, elle put rassurer Cassie, et lui montrer que d'autres personnes se retrouvent dans le même cas. Mais aussi lui faire comprendre – et subtilement cette fois-ci – que la sensation qu'elle éprouve à la fin de son rêve, n'est autre qu'une sensation violente de privation. Comme lorsqu'on arrache les petits enfants à la vieille femme couchée sur son lit d'hôpital. Soudain, une sonnerie retentie dans toute la maison. Maria ferma brusquement le livre et le remit à sa place, comme si elle ne l'avait jamais touché.