Son esprit reste là, vagabondant dans ses plus pro- fonds souvenirs. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive, ce n'est pas le confort du sommeil habituel qu'elle ressent. Est-ce la mort, en est-elle vraiment là ? Elle a tant de choses cachées en elle, dont elle ignore l'existence et l'origine. Une haine et une tristesse acharnée, que son esprit tente désespérément de lui faire connaître et ressentir.
Soudain, une scène lui apparut : Elle voit un jeune homme et elle-même. Ils sont tous les deux allongés, sur le gazon frais qui semble commencer à jaunir, annonçant le début de l'été. La vision perçue semble lointaine et imaginaire. Elle le revoit, lui, et son sourire unique. C'était au début du mois de mai, l'année dernière, le soleil brillait à pleins feux, il faisait si beau. Elle se souvenait de ce jour, mais aussi de la clarté du ciel, telle la mer des îles, bleutée et si transparente. Ils paraissaient si bien, la tranquillité régnait. Mais soudain, tout devient sombre, son esprit s'embruma et effaça la scène en un coup de vent comme si, elle n'avait jamais excitée.
Durant ce rêve semi-conscient, elle fût spectatrice du film qui défilait face à elle. Cela lui permit de s'interroger : ce garçon riant avec elle a-t-il vraiment existé ou n'est-ce qu'un rêve ? Impossible. Elle se souviendrais de lui. Seulement, rien ne lui reviens en mémoire. La lettre « T. » lui apparut à l'esprit comme un coup de canon lancé à travers elle. Est-ce sont sub- conscient qui s'efforce à lui faire comprendre quelque chose ? Puis, comme si elle s'était endormie, il n'y eu plus de scène, juste du noir, et le creux dans sa poitrine se renforça un peu plus. Son esprit lâcha dans un dernier souffle ses questionnements, et s'abandonna dans une sensation de vide profond.
À son réveil, elle était couchée sur un lit d'hôpital. Sa mère, assise sur une chaise toute proche s'était assoupie.
– Maman ? demanda Cassie.
– Oh tu es réveillée mon ange ! cria celle-ci avant de courir appeler un médecin.
Lorsqu'elle revint, c'est à dire deux petites minutes plus tard, Cassie demanda :
– Maman ? Mais... qu'est-ce qu'il s'est passé ? dit-elle d'une voix rauque, encore assommée par la fatigue.
– Je t'ai trouvée dans l'herbe à côté du potager, inconsciente. J'ai appelé ton père, il sera là dans quelques heures. J'ai eu très peur tu sais, avoua Maria, laissant couler une larme.
– Oh non maman... Regarde je vais bien, ne t'en fais pas, prononça Cassie désespérément.
– Non Cassie, il ne s'agit pas de ça... le processus est en route, il est trop tard, déclare sa mère prise de panique.
– Mais de quoi... de quoi parles-tu voyons ? répondit Cassie en bredouillant.
– Repose toi, tu es encore toute fatiguée mon ange, dors. Papa sera là à ton réveil. À ses mots Cassie se rendormit, troublée serte par les paroles de sa mère, mais trop fatiguée pour en discuter davantage.
Lorsqu'elle se réveilla dans son lit chez elle, elle crut à nouveau être embarquée dans un rêve. Elle se leva sans difficulté, et se dirigea dans sa salle de bain comme à son habitude, pour se rincer le visage. Les événements défilèrent dans sa tête. Elle eût du mal à identifier ceux de sa vie réelle et ceux, qui sont de l'ordre du rêve tant cela lui semble absurde et impos- sible, espérant bêtement que tout cela se soit passé dans un rêve et, non dans la réalité. Habituellement, il ne lui arrive jamais rien. Vraiment. Aucune frac- ture, aucun passage fréquent à l'infirmerie de son lycée. Elle s'est toujours montrée en pleine forme et en parfait état. Mais là, il est vrai qu'elle enchaîne les problèmes de santé aujourd'hui.
Elle descendit l'escalier pour questionner sa mère, mais celle-ci n'est nulle part dans la maison. Au bout de cinq minutes de recherche, elle trouva un message sur le comptoir « Tes résultats d'analyses sont bons. Je suis allée chercher ton père à l'aéroport. Bisous, repose toi bien. Maman. »
À la fin de sa lecture, Cassie sourit. Décidément, elle a vraiment un sommeil de plomb. Avec elle, les cambrioleurs pouvaient être certains de pouvoir tout emporter dans sa chambre sans risque de la réveiller. L'horloge du salon sonna, il est déjà vingt-heures. Cassie n'a pas faim donc elle retournât se coucher, se sentant toute engourdie. C'est en s'allongeant dans son lit, qu'elle repensa à la scène troublante elle ne comprend toujours pas pourquoi elle a été coincée dans ce rêve débile. Faut-il qu'elle parle avec sa mère de ses hallucinations ? Qui est ce garçon ?
Elle se réveilla quelques secondes avant d'en- tendre le moteur de la voiture devant la maison. Son regard glissa d'abord sur son réveil qui affichait vingt et une heures. Elle se leva et ouvrit le rideau de sa fenêtre pour apercevoir ses parents. À son grand étonnement, ils ne bougent pas, ils ne sortent pas de la voiture. Certainement, afin de cacher les cris d'une dispute qui éclate entre eux. Cassie observa le visage de son père assis du côté passager dans la voiture. Sa mère est tournée vers lui, il semble fatigué et anxieux, mauvais signe ?
Elle resta devant sa fenêtre pour guetter le moindre mouvement et observer chaque expression de leur visage. Ils discutent, elle a l'impression d'entendre leur voix. Mais elle sait bien que ce n'est qu'imagination. Enfant, sa mère lui avait souvent dit qu'elle adorait imaginer les paroles des personnes quand elle n'arrivait pas à les percevoir, et qu'elle avait beaucoup d'imagination pour les réinventer.
Soudain, ses parents sortirent, comme si leur dis- cussion avait mené à un compromis. Cassie senti le regard de sa mère sur elle lorsqu'elle regarda le plan- cher en bois foncé de sa chambre comme pour réfléchir. Alors, elle remit le grand rideau et se vautra dans son lit. Même si elle doit parler à sa mère, elle préfère dormir, de peur d'envenimer la situation pour le moment.
Son état doit tellement les inquiéter. Premier jour de cours, retrouvailles avec ses meilleurs amis, et la voilà à l'hôpital, génial. Elle a au moins quelques infor-mations. Pour elle, c'est uniquement ce rêve troublant qui est la raison de ce malaise, rien qu'un stupide rêve. Mais au final, que ses parents ne connaissent pas l'existence de ce rêve, rend peut-être la situation moins inquiétante ?
Les paroles de sa mère et l'arrivée si rapide de son père – qui prétend avoir un travail où il ne peut pas s'absenter quand il le souhaite – lui sont plus que troublantes. « Pensent-ils que je suis suicidaire ou suis-je porteuse de je ne sais quelle maladie ? Est-ce une maladie génétique ? » pensa Cassie prise de panique. Elle ne voit aucune autre raison.
La grande porte de la maison s'ouvrit. Cassie pria pour s'endormir le plus vite possible. Elle entend les paroles habituelles de ses parents qui se racontent leur journée. Son père parla d'une livraison prochaine que son entreprise va recevoir et, dont il va être le gérant. Tandis que sa mère parla d'une patiente qui refusait qu'on l'endorme lors de la chirurgie dentaire, l'opération dura donc le double du temps habituel, ce qui déplaça par malchance tous les rendez-vous de la journée. Puis elle entendit des bruits provenant de la cuisine, son père préparait exceptionnellement le repas. Elle le savait car elle l'entendit demander où se trouvait la grande casserole.
Savoir cela, ravi bizarrement Cassie. Son père ne cuisine que très peu, mais quand il le fait, il essaye de faire les meilleurs plats possibles, et ceux-ci sont souvent les préférés de sa fille. Maria n'arrête pas de râler, car il a beau faire l'homme qui ne cuisine pas bien, il cache en lui un réel talent de cuisinier ! Cassie aime entendre ses parents discuter, « tout revient à la normale » se dit-elle.
Elle entendit sa mère gravir l'escalier dans la direction de sa chambre. Il y eu un grand moment de silence, puis Maria redescendit, ce qui surpris Cassie. Maria sait très bien comment faire sortir sa fille du lit, et sa méthode est plutôt infaillible. En effet, quelques instants après Cassie enfila un petit pull en laine et descendit à son tour, le vieil escalier qui se mit à grincer pour son plus grand plaisir. Elle n'a jamais aimé ce vieil escalier.
– Bonsoir papa, commença-t-elle. En temps normal, Cassie aurait sauté dans les bras de son père.
– Oh bonsoir ma puce, tu vas bien ? répondit-il en détournant le regard de sa cuisine. Elle répondit d'un petit « oui », sentant bien que quelque chose ne tourne pas rond dans leur jeu. L'attitude de ses parents n'est pas habituelle, et Cassie avait encore une fois peur.
VOUS LISEZ
Dream Remembers (En cours d'impression par Editeur)
FantasíaCassie est une jeune fille pleine de charme et de talent. Elle a à ses côtés ses deux insolites amis, John et Drew. Son histoire est tourmentée par un déménagement qui l'amena de son pays natal la France, en Angleterre. Un an après son emménagement...