- Chapitre 9 -

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PDV JENNIFER

Le petit matin se montrait enfin. Les rayons du soleil filtrés par les volets me réchauffèrent le visage. Je tentai de me lever. Je me recouchai aussitôt. Aïe. Ma tête...Oh mon Dieu ! Non, pitié, pitié, pitié, tout mais pas ça...Je vis Colin, endormi, à mes côtés, dans le lit. Je soulevai doucement la couette. J'étais nue. Eh, ça y est. Je panique. Mes sous-vêtements et ma robe étaient étalés par terre. Mon téléphone aussi. Je le pris et alluma l'écran. Onze heures vingt-huit. Putain, putaiiiin, merde ... ! Les affaires de Colin étaient aussi éparpillés un peu partout. Je me levai, ignorant la douleur, ramassa mes habits et les renfilai, et sortit de la chambre le plus vite et discrètement possible. Quand je fermai la porte et me retourna, je vis Ginny et Lana en train de petit-déjeuner. Je m'approchai d'elles, affolée et déroutée. Elles me regardèrent d'un air « fais moins de bruit, pour l'amour de Dieu ». Je m'asseyais sur une chaise juste à côté, et mis mes mains sur ma tête. Une larme roula le long de ma joue et vint s'écraser sur la table. Un tel silence pesait que l'on cru l'entendre heurtait le bois.

« — Eh... Jennifer ?! »

Mais je ne répondis pas. Je les vis du coin de l'œil entre mes doigts se regarder, comme choquées de me voir pleurer. A croire qu'elles on prit goût à Emma Swan. J'entendis une des filles se levait et me lever à mon tour et me forçant. C'était Ginny. Lana s'était levait aussi est était juste à côté. Elles se lancèrent un regard surpris et confus avant que Ginny me prenne dans ses bras. Elle me lâche et Lana en fit de même.

« — Maintenant tu vas nous dire ce qu'il se passe. Il s'est passé quoi ? On t'as pas vus depuis hier soir quand tu es partis te coucher ! »

Merde. Je craque.

« — Chht, chht, ça va aller, ça va aller. Lana, ramène-lui un verre d'eau.

Elle s'exécuta quand j'ouvris enfin la bouche et laissa échapper des paroles troublantes avec une voix non rassurée au plus haut point.

— C'est... Avec Colin, hier soir... J'ai... On... » ma voix se brisa un peu plus. « On était bourrés... Et... Non... »

Lana revint avec le verre d'eau dans les mains et me regardait, complètement choquée, mettant sa main sur ma main. Ginny me serra un peu plus dans ses bras en me caressant le dos. Me répétant sans cesse que ça allait aller. Que tout irait bien. Que tout se passerait bien. Mais non. Tout était fichu. Plus jamais, se ne sera comme avant. Tout était foutu en l'air. Tout. Non seulement notre amitié était ruinée, mais la vie de Colin et Helen encore plus. Pff, quelle hypocrite je fais. Et moi qui lui disais que tout irait bien, qu'il aimait sa femme et devait penser à elle plus que tout. Je soupirai. Le pire dans tout ça ? Je ne me souvenais de rien. Trou noir. Mais je savais qu'on avait merdés. Je le savais, je le sentais. C'était obligé.

« — Je ne me souviens de rien... A part... Quand je t'ai croisé Ginny, et que je suis rentrée dans la chambre. Je me suis assise et... On a toqué. C'était Colin... Il s'est assit à côté de moi, et... I-il m'a embrassé... E-et... »

J'éclatai de nouveau en sanglots. Et après plus rien. Les garçons devaient sûrement dormir encore. Surtout Emilie. Et Jared étant un adolescent, va sûrement dormir jusqu'à cette après-midi. Heureusement qu'il y avait plusieurs chambres dans ce chalet. Au moins, j'étais tranquille pour un moment. Je bu d'une traite le verre et partis dans la salle de bain. Ginny tenta de me retenir mais je me défais de son emprise. Je verrouillai la porte. Je me passai un grand coup d'eau sur le visage. Et un deuxième. Et un troisième. Priant pour que l'eau froide me tire de ce mauvais rêve. Et encore le pire, dans tout ça ? Je me souviens avoir aimé. Quand il m'a embrassé.

« — Putain !

— Jen ? Ca va ? Je t'ai apporté des affaires, tiens. »

C'était Ginny. Encore et toujours ma meilleure amie. C'est celle avec qui je me suis le plus confiée, celle qui m'a le plus aidé, celle qui m'a le plus soutenue. Bordel, je l'aime, cette femme. Je tournai le verrou et pris les affaires qu'elle me tendait. C'était un jean bleu marine et un top gris clair, avec une veste noire. J'enlevai ma robe et enfilai les nouveaux habits. Heureusement, je faisais la même taille que mon amie. Je sortis enfin de la salle de bain après environ un quart d'heure passée à l'intérieur, récupérai mon sac, mes clés, mon téléphone, et me dirigea vers la porte d'entrée. Lana me criait presque d'attendre, mais je ne me retournai même pas et lança juste en biais.

« — J'ai besoin de prendre l'air. Je reviens. »

J'entendis Ginny lui dire de me laisser respirer. De me laisser faire le point. De repenser calmement à tout ça. Que j'en avais besoin. Oh oui, plus que tout. Le couple avait acheté un chalet près de la plage, à mon plus grand bonheur. Entendre les vagues et sentir le vent de la mer me feront du bien. Mais j'avais oubliai un détail. Le froid. Je sortis mon bonnet, que j'avais pris au cas où dans mon sac. Et j'ai bien fais. Je le regardai minutieusement. Pourtant, il n'avait rien de spécial. Non rien. C'était un simple bonnet gris. Celui que j'avais sur le plateau de tournage. Rien de bien méchant.

J'avais mis mon bonnet, et je me baladai sur la plage. J'avais empruntai des baskets Adidas à Ginny. Aller se promener sur la plage en haut talons, n'était sûrement pas la meilleure idée de l'année. La veste que m'avait passait mon amie ne tenait pas tellement chaud. Je ressentais affreusement le froid. Je marchai, encore et encore, sur le sable doux. Une trentaine de minutes passèrent. Tout du moins, ce que je crus. En réalité, cela faisait bel et bien deux heures que j'étais partie. Je soufflai et me concentrai une dernière fois sur l'horizon, au-delà de la mer. Elle était étrangement calme. Sans aucuns bruits. Aucune vague violente. Rien que le bruit du vent s'abattant sur l'eau, et les goélands qui raillaient. Ce fut un moment paradisiaque. Un moment de repos. De pause. De bonheur. Qui ne dura qu'un instant. Une main se posa délicatement sur mon épaule. Je ne craignis le pire. Je me retournai et – oh surprise !

Colin.

« — Qu'est ce que tu veux ? dis-je sur la défensive, alors que s'était nous deux les fautifs et non pas seulement lui. Je m'en voulu sur le coup.

PDV COLIN

Bordel, qu'est ce qu'elle ressemble à son personnage. Je ne sais pas si elle s'inspire d'elle-même sur le plateau ou si Emma Swan déteint sur elle. J'enlevai rapidement ma main, comprenant que je n'étais pas vraiment le bienvenu. J'ouvris la bouche pour parler – mais aucuns sons ne sortirent. J'étais tétanisé. Je réalisai enfin complètement qu'est ce qu'on avait réellement fait hier soir.

« — Je suis désolé, Jennifer. Tellement désolé. ma voix était sur le point de se briser.

— Non, c'est moi, pardon... Je n'aurais pas dû boire autant, j'aurais dû dire non, j'aurais dû résister, à cause de moi, ton couple est fichu, notre amitié avec... »

Je la regardai, déboussolé. Notre amitié ? Cela voulait donc dire qu'elle voulait tout stopper ? Je lui pris doucement les deux mains et allait me lancer, mais elle les retira et détourna le regard. Je la vis sur le point d'éclater. Je la connaissais par cœur. Elle allait pleurer. Mais non. La Jennifer que je connais était forte, et garde tout pour elle, même dans ce genre de situations. C'est rare qu'elle craque, et apparemment elle avait décidé de ne pas craquer devant moi en cet instant.

« — Colin, je... Je pense qu'il vaudrait mieux qu'on prenne nos distances. Au moins pour un temps. Pour moi, pour toi, pour nous deux. C'est mieux. »

Elle avait toujours le regard braqué sur autre chose que moi ; la mer. Je fis comme elle, et me détendis. J'eu l'impression que Killian Jones avait aussi déteint sur moi – la mer réussit à me calmer et à me faire reprendre un peu plus confiance en moi. Après de longues secondes qui me paressèrent une éternité, je déclarai d'une voix claire.

« — D'accord. C'est comme tu voudras. Je pense que tu as raison. »

Comme si elle ne s'attendait pas à une réponse de ce genre, elle me dévisagea, avant de baisser le regard. Ses mains tremblaient légèrement. Elle a froid ? Ou est-ce le stress ? Peu importe la raison, j'enlevai ma veste et m'approcha d'elle pour lui mettre sur les épaules, voulant au moins la réchauffer un minimum. Mais au même moment, elle se décala, me lançant un regard attristé qui voulait tout dire, et repartit vers le chalet. Je remis ma veste et regardai mes mains. Cette nuit là... Je me souviens de tout.


Dream or Reality ? COLIFER | FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant