- Chapitre 22 -

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Les minutes passèrent, sans nouvelles. Cela faisait près de trois heures maintenant que Colin et Ginnifer attendaient, assit sur les sièges de la salle d'attente. Le brun, coudes sur les genoux et tête dans les mains, ne cessait de stresser à l'idée du sort de Jennifer. Même si le chirurgien avait officialisé son état stable, il ne pouvait s'empêcher de penser au pire, mais surtout de penser « la faute à qui ». Il s'en voulait terriblement, comme jamais il ne s'en était voulu. Il ne pouvait plus tenir ; tout ça était de sa faute. S'il ne l'avait pas forcé à venir, rien ne se serait passé. Malgré les paroles de ses amis qu'ils espéraient réconfortantes, il ne pouvait pas penser à autre chose. Même s'ils disent que ce n'est pas sa faute mais celle de Sebastian, il était persuadé que c'était faux, que c'était lui le seul et unique fautif. D'ailleurs, pourquoi diable a-t-il fallu que Sebastian fasse ça ? Et pourquoi ils ne l'ont pas laissés lui faire payer ? Pourquoi l'ont-il arrêtés ? Il allait le « tuer » ; et alors, il le méritait non ?

Trop de questions sans réponses, trop de problèmes, il étouffait.

Il se leva soudainement, ce qui fit sursauter son amie, qui lui demanda ce qu'il faisait. Sans même prendre la peine de répondre, il se dirigea à grand pas vers l'accueil. Il demanda alors dans quelle chambre était Jennifer.

« — Jennifer Morrison... C'est la 304 monsieur, mais pourquoi ? Vous ne pouvez pas... »

Trop tard, Colin était déjà parti vers la dite chambre. Il entendait les appels des infirmiers et de Ginnifer derrière lui, mais tout sonné bizarre, lointain, comme un écho. Une seule envie ; voir Jennifer. Alors qu'il s'apprêtait à rentrer dans la chambre, une main vint le stopper dans son élan. En se tournant, il découvrit monsieur Palliez, un étrange mélange de colère et de tristesse dans les yeux.

« — Que faites-vous ?

— Je veux voir ma femme. »

Colin ne savait pas trop si son ton avait était dur ou suppliant ; il n'y faisait plus attention, il était perdu. Mais par un certain miracle, l'homme en blouse blanche sembla réfléchir tout en regardant autour de lui. Il gratta sa barbe de trois jours puis il souffla, déclarant avec une certaine empathie dans la voix.

« — Vous avez un quart d'heure, pas plus. »

Il lâcha la poignée, libérant au passage la main de Colin, qui après un hochement de tête en guise de remerciement, s'engouffra précipitamment dans la pièce. Mais à peine la porte refermée, il perdu toute son énergie. Tout s'évapora, et il se sentit tomber, vidé de toute détermination. Le temps semblait s'être arrêté, tout semblait s'être stoppé. Un coup de poignard en plein cœur ; voilà le sentiment qu'eut sur le coup Colin en voyant Jennifer. Un tube dans la bouche et dans le nez, des bandages au visage et à l'épaule ainsi que des coquards et autres bleus, ainsi était désormais l'état de la blonde. L'acteur sentit les larmes monter mais se fit violence afin de les retenir. Il s'avança lentement, comme s'il avait peur de brusquer ce moment, de tout casser, de tout gâcher encore un peu plus. Tremblant, il s'assit doucement sur la chaise et se pencha, attrapant la main de l'actrice. Il n'en revenait pas ; il priait pourtant chaque seconde pour qu'il se réveille de ce maudit cauchemar, mais rien n'en fit ; il restait toujours coincé là, à se morfondre sur lui même pour avoir fait du mal à Jennifer.

Bizarrement, il n'avait à présent plus besoin de cacher les larmes ; elles étaient parties. Seule la rage animait Colin à ce moment, mais épuisé de tout ça, il laissa tomber sa tête sur le lit. Après quelques minutes de réflexion, il se redressa et déclara, la voix tremblante et la gorge sèche.

« — Jen, je sais que c'est lâche de te dire tout ça quand tu es inconsciente, mais... Je n'aurai sûrement jamais la force de te le dire en face. Je suis désolé pour ce qui t'es arrivée.Tout est de ma faute, je n'aurais jamais dû te dire de venir, si je ne l'avais pas fais, tu... Tout irait bien et on ne serait pas là. Tu ne voulais pas venir et comme un con je t'ai forcé, en voici le résultat... J'ai tout gâché, tu ne me mérites pas, c'était une erreur. Je suis vraiment désolé, Jennifer. »

Dream or Reality ? COLIFER | FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant