14. Mélina

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Média: Mélina Allard.

Troisième semaine en enfer.

- Hé, Mélina !
Je tourne la tête comme si j'avais été réveillée trop tôt.
- Hein ?
- Tu dormais ?
- Mouais, qu'est s'tu voulais m'dire ?
Je me frotte les yeux tout en oubliant mon maquillage. Je haie les cours d'histoire, surtout lorsque je suis à côté de Léonie Marty et qu'elle fait la discussion durant toute l'heure.
- Je voulais te demander si tu avais avancé dans l'exposé de Calais, la grosse ville de merde.
Je lève les yeux au ciel et examine la salle pour voir si le prof est arrivé. Et bien non. Je n'ai donc pas assez dormi.
- Mouais... enfin je crois. C'est que j'ai déjà visité la plage de Calais mais on a juste rien écrit de ce qu'on a vu.
Léonie réprime un petit rire avant de me demander d'un air inquiet:
- Et du coup, ça va avec le fêlé là ? Pas trop à fleur de peau ?
- Ça va.
- Oh my god Mémé ! Il te plait !
- Quoi ?!
C'est un cauchemar. Je plaque mes mains sur mes deux joues pour constater que, en effet, elles sont brûlantes. Je dois être rouge tomate, me connaissant. Alice me fixe d'un air scandalisé. Lorsque je vois Adrien entrer dans la salle de classe, j'ai comme un petit coup de chaud supplémentaire malgré moi. Et voilà l'homme qui connait mon plus grand secret. Il porte son T-shirt noir habituel avec un jeans noir, une veste en cuire noire et son sac à dos noir sur une épaule. Tel un vrai biker. Son entrée ressemble à un film américain au ralentis. Mais il ne passe pas inaperçu auprès de mes camarades qui éclatent de rire rien qu'en le voyant. Les mains dans les poches, il s'approche de ma table et y dépose un espèce de cailloux gris hideux. Je le regarde s'asseoir à sa place avec de vite détourner les yeux pour ne pas que toute la classe s'imagine des choses. Le professeur entre à son tour et je décide d'examiner le cailloux d'Adrien. Un message y est gravé au dos: Ephémère. Je le retourne immédiatement. Léonie approche discrètement son visage avant de grimacer.
- Un cailloux ? Sérieusement ? Il est décidément cinglé.
Elle pousse un soupir furieux et ne me parle plus de toute l'heure. Je ne réponds rien, même si j'ai une terrible envie d'éclater de rire.

***

Le soir, je fais quelques devoirs même si j'ai juste envie de tout laisser tomber. J'ai été absente de nombreuses fois, et je n'ai rien rattrapé, alors que le programme de l'année lui, progresse de plus en plus sans que je ne comprenne rien à rien. Je décide enfin d'aller me coucher, Sparadrap dans mes bras, mais je me réveille vers trois heures du matin à cause de ce stupide cauchemar que je fais toutes les nuits: je suis sur le toit du lycée, mes parents m'interpellent en bas et mon père me traite de tous les noms, puis je saute. Généralement, c'est à ce moment là que je m'éveille, où sinon je vois ma vie défiler devant mes yeux juste avant. Comme si mon destin était déjà tout tracé... je prends mon ordinateur portable et me rends aussitôt sur Facebook. J'ai un message. D'Adrien.
Tu savais que l'homme le plus grand du monde mesurait 2 mètres 72 ? Est ce que tu aurais autant envie de moi si j'avais cette taille ?
J'en ai le souffle coupé, en réalité. Pff, c'est vraiment n'importe quoi. Ce type est bel est bien fêlé.
Ça serait difficile vu que je n'ai pas envie de toi là en ce moment.
Mais si. C'est juste que tu ne veux pas l'admettre.
Je lève les yeux au ciel. C'est sans aucun doute l'homme le plus sûr de lui de tout le pays. Il me renvoie un message:
Mais ne vas pas croire que je dis ça parce que tu me plais.
Tu fais bien de le préciser.
Ça me ferait mal au coeur de te voir espérer, tu t'en doutes bien...
Je ne peux plus retenir mon sourire niai.
Adrien Anderson, tu es incroyable.
Merci. Et qu'est ce que tu fais debout à cette heure là ? Il faut se coucher tôt Mademoiselle.
Cauchemars. Et toi ?
Insomnie. D'ailleurs, ça te dirait une petite balade ce soir ? Je viens te chercher si tu veux.
Ah non. Hors de question que je sorte la nuit.
J'arrive.
Non, ce n'est pas la peine de venir je ne reviendrai pas sur ma décision.
Mais il ne me répond plus. Je deviens soudainement inquiète.
Adrien ?

Ne me laisse pas tomberOù les histoires vivent. Découvrez maintenant