Depuis le transfert de souvenirs, j'avais l'impression d'être redevenu moi-même, comme si l'on m'avait rendu une part de ma personnalité. Évidemment, lorsque l'on parlait de quelque chose que l'on avait vécu, je m'en rappelais, mais ce n'était pas de mon point de vue. Ainsi, Chang et Maria avaient décidé de me recréer des souvenirs en organisant des sorties plus fréquentes, et ce jour-là, nous devions nous rendre à la patinoire. D'après les souvenirs que l'on m'avait greffés, j'y était déjà allé, et je me débrouillais plutôt bien, mais aucun moyen de savoir si je savais encore patiner maintenant, peut-être que le formatage m'avait enlevé la faculté de savoir patiner... Mais il n'y a qu'un seul moyen de le savoir : y aller ! Je me préparais alors pour la sortie, plutôt enthousiaste de sortir avec mes amis, comme si je ne les avais pas vus depuis des lustres. J'essayai de transformer Bobby en patin mais,le robot ne se scindait pas en deux, et ce ne serait pas très pratique de patiner avec une seule chaussure. Je reposai donc le robot sur mon étagère, prenant soin de reformer le cadre photo que j'avais créé auparavant : cette photo était pour moi comme signe d'une nouvelle vie. Je m'approchai près de la fenêtre,apercevant la rue en bas, et les quelques petits immeubles de mon quartier parisien qui faisait une muraille cachant l'horizon. Il y avait beaucoup de monde dans le boulevard, les trottoirs étaient bondés. Soudainement, quelque chose que je ne pouvais expliquer me mit mal à l'aise. Je me sentis comme oppressé, et j'avais l'impression d'étouffer sous l'effet d'une force invisible. Je me sentais observé, et ressentais comme une présence malfaisante. J'en étais presque sûr, quelqu'un qui me voulait du mal m'espionner de ma fenêtre, d'où mon malaise. Je tirai le rideau rapidement, et m'éloignai du vasistas. Je pris mon sac que je portai sur une épaule, comme à mon habitude, et descendis de chez moi. J'arrivai dans le boulevard, au milieu de toute la foule. Mon malaise refis surface, je regardais chaque personne comme si chacune d'elle était une menace, comme si chaque regard qui se posait sur moi était synonyme de mauvaise intention. Je baissai la tête et avançai rapidement vers l'arrêt de bus, en évitant de croiser les yeux d'autrui. Dans le car, je m'installai au fond du siège, comme si, en insistant, je pouvais me réfugier dans la matière qui le composait. J'étais en transe, haletant de panique, je me sentais comme compressé. Une fois le véhicule arrivé à l'arrêt, je descendis rapidement, comme si quelqu'un me suivait. Je continuai ma route, tête baissée. Une main vint se poser sur une de mes épaules et l'on prononça mon nom. Je sursautai et tournai la tête en direction de la personne. C'était Maria. J'avais eu la peur de ma vie et lavoir me soulagea fortement. Je lui souris, toujours un peu malaisé.
« Ça va ? Me demanda-t-elle. »
J'étais encore un peu déboussolé, et jetais quelque coups d'œil autour de moi.
« Tu m'as fait peur, répondis-je.
- T'es sûr que ça va ? Tu es pâle.
- Ça va, ça va.
- Je dois vraiment être effrayante alors !
- Oui, répondis-je haletant, sans réfléchir à mes mots. »
Maria me regarda étrangement, comme si j'avais dit quelque chose de mal. Je me redis compte alors de mon erreur.
« Non, m'exclamai-je, c'est pas ce que je voulais dire, c'est juste que j'ai été surpris, enfin... tu comprends, je... »
Je bégayais de malaise. Maria se mit à rire sous ma maladresse.
« Je sais bien, dit-elle, je t'embêtais ! »
On avança ensuite en direction de la patinoire. Le fait d'être accompagné me rassurait un peu plus, et j'en oubliai presque ce sentiment d'être observé. Chang nous rejoint, il n'était pas accompagné de Jess, il avait trop peur qu'elle ait une crise durant la sortie. Mais le fait de la laisser seule l'angoissait un peu tout de même. C'est Maria qui avait insisté pour qu'il vienne, pensant qu'il devait s'aérer de cette atmosphère négative dans lequel ils'efforçait de vivre pour Jess. Chang nous avait alors avoué qu'en effet, cela lui ferait du bien, malgré le fait qu'il ne savait vraiment pas patiner. On se rendit donc sur les lieux de la torture de Chang, prêt à être humilié par ses amis, et autant dire quel'on allait pas se gêner de l'embêter. Mais c'est tout de même avec la bonne humeur enfantine et le sourire sur nos lèvres que nous nous y rendîmes.
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Brain Hackers
Ciencia Ficción2203. De nouvelles cellules intelligentes capables de se multiplier et d'être transmises par hérédité ont été créées. Elles permettent de se connecter à tous types de réseau et d'émettre des informations. Cette invention ayant pris une place importa...