Prologue.

17.4K 1K 1K
                                    

- Tu sais, les infirmières, elles sont canons. L'une d'elle pourrait peut-être changer l'pd que t'es en homme. 'Fin, j'dis ça pour toi, hein.

Suite à cette remarque devenue habituelle, il leva les yeux aux ciel en soupirant longuement.

Ce n'était pas faute d'essayer, il n'avait peut-être pas envie de le voir crever sans gosses.

- Mais si jamais l'une de ces merveilles te fait virer d'bord, évite de lui pondre un chiard. Ça s'met, c'est celle que je convoite.

Peut-être pas, en fait.

Cette fois-ci, il claqua de la langue pour toute réponse, décidément exaspéré.

- Kenny, tu m'casses profondément les couilles. J'ai l'impression d'avoir mes règles dès que je te vois ou t'entends.

- Si t'as tes règles, ça expliquerait sans doute pourquoi t'es devenu une putain de tafiole.

- La tafiole, comme tu dis, elle t'paie l'hôpital alors ferma ta grande gueule Ackerman, avant que je n'me ravise de payer tes frais médicaux.

- Pfff. Moi qui espère juste que tu sois heureux, voilà comment on finit par nous remercier. S'pèce de mioche ingrat.

Il se retint de sourire, autant ne pas faire d'efforts inutiles. Ça ne changerait pas grand chose de toute façon.

Il serait toujours obligé de lui payer l'hôpital, même si ça devait l'endetter jusqu'à ce qu'il se prostitue pour rembourser. Et les frais lui coûtaient la peau du cul à proprement parler.

Il serait toujours obligé de lui rendre visite une fois par semaine minimum, parce que sinon, il serait encore plus casse-couille quand il le reverrait.

- Et sinon, ta poussée de croissance, elle se décide toujours pas à pointer l'bout de son pif? Au bout de vingt-six ans, il serait p't'être temps.

Il n'aurait pas la chance d'assister à cette démonstration certainement d'un humour trop développé pour lui. Mais c'était Kenny, un Ackerman, pas étonnant qu'il ne puisse pas comprendre un traître mot de ce qu'il s'époumonait à expulser.

Et vu son niveau d'humour, ce n'était certainement pas demain qu'il remplirait des salles entière pour un one man show.

- Je crois que j'vais y aller, j'en ai déjà marre.

- Bah, fais donc. Mikasa devrait venir dans la journée.

- Fais bien mumuse avec Kissackerman.

- Je ne comprendrais jamais pourquoi tu l'appelles comme ça, c'est d'une puérilité.

- Dixit celui qui me traite de je cite : "pd". Et puis, elle embrasse chaque Ackerman à la manière d'une russe. Je ne pratique pas l'inceste Kenny. Après, toi, tu vois ce que tu fais avec elle.

- S'pèce de couillon, si j'étais sur deux jambes, on verrait si tu tiendrais le même discours.

- J'ai toujours tenu le même discours Kenny. Tu reste une raclure. A toi de voir si tu rajoute pédophile juste à côté, elle n'a que dix-sept ans, je te rappelles.

- Le fait qu'elle m'embrasse ne me dérange quand même en aucun cas, c'est elle qui choisi.

- C'est normal, tu es un ancêtre surmonté d'un pervers en puissance. Et tu sais aussi bien que moi que si elle t'embrasse, c'est parce qu'elle et heureuse d'avoir encore de la famille en vie.

- Ta gueule putain, laisse moi au moins mon fantasme d'être encore désiré par la gent féminine.

Il ricana un instant, puis le toisa, un sourire mesquin aux lèvres. Il déclara :

- Tu sais, si elle n'est pas consentante, c'est que primo tu n'étais pas désiré et secundo du viol. J'comprends pourquoi les flics te collent au cul comme ça.

- Bon, le gnome va se calmer et quitter gentiment ma chambre et ne revenir que quand sa pseudo-crise d'adolescence sera passée.

- Et après ça, c'est moi le môme, hein?

- Tss.

Sur cette remarque emprunte de maturité, la porte s'ouvrit avec douceur. Une tête brune passa l'entrebâillement de la porte, un petit sourire mutin scotché aux lèvres.

- Oncle K !

Il soupira d'exaspération. Mikasa se croyait vraiment dans Inspecteur Gadget.

Il lut avec un amusement non feint le vieux grimacer. Il détestait les surnoms affectueux qu'elle pouvait lui adresser.

Ses surnoms à lui, étaient à la limite de l'insultant mais une certaine affection en découlait. Alors personne ne lui en tenait réellement compte et chacun laissais l'eau couler sous les ponts.

La jeune fille fini par tourner la tête dans sa direction et son sourire s'agrandi d'une telle manière qu'il lui mangeait tout le bas du visage, c'en était presque effrayant. Elle fit quelques pas vers lui, incertaine. Il crut qu'elle s'apprêtait à venir lui faire sans doute une accolade totalement gauche digne d'une Ackerman - les accolades ne servaient que de prétexte pour lui briser les os - mais contre toutes attentes, elle l'embrassa.

Il fut dégoûté.

- Putain de gamine de mes deux couilles ! Qui t'as élever, sainte merde?

Il cracha au sol avant d'essuyer sa bouche d'un geste purement dégoûté.

Elle lui sourit gentiment pour toute réponse, puis se retourna vers le truc qui pompait sa tune depuis un lit d'hôpital à la con. Elle lui fit subir le même traitement.

Quoique, lui, avait l'air d'apprécier.

- Levi, tu devais pas te casser?

- Si.

Il prit la direction de la porte. Une fois qu'il fut presque sorti, il ne put s'empêcher d'ajouter avant de refermer la porte :

- N'oublie pas le vieux, si elle n'est pas consentante, c'est du viol.

Il eut le temps d'entendre une injure ressemblant vaguement à un "Espèce de petit couillon".

Il ricana en longeant le couloir de l'étage de l'hôpital. Il reviendrait dans une semaine, il le savait mais il n'était pas du genre à aimer se geler les couilles dehors pour attendre un putain de train pas foutu d'être à l'heure. Il demanderait à quelqu'un de l'y amener, sa voiture étant en réparation.

Il dévia sa course pour passer par la boutique de cadeaux du bâtiment où il y acheta de la lecture. Rien de bien intéressant somme toute.

Une fois cela fait, il prit la direction de la gare. Endroit pullulant de vie et donc par inadvertance, de germes et bactéries en tout genre. Il renifla avec dédain en apercevant le sol pas foutu d'être propre.

Une fois qu'il fut près de la rame, il consultât l'horaire qui lui déplu directement.

Son train venait tout juste de passer, il devait donc attendre plus d'une heure le prochain.

Il jura, c'était évidemment aujourd'hui qu'un vieux galeux de conducteur devait se décider à arriver -certainement pour la première fois de ses années de service- à l'heure. 

Le monde voulait décidément le faire chier aujourd'hui.

Il se dirigea d'un pas lent vers le premier café qu'il rencontra. C'était un Starbucks, d'après ce que l'enseigne montrait.

Il s'y engouffra.

❝ Starbucks ❞ Riren. ⚣Où les histoires vivent. Découvrez maintenant