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"-Cela fait tellement du bien de te revoir. "


C'était ce qu'il m'avait dit, lorsqu'il avait franchit la porte de la maison.
Il m'avait prit dans ses bras, comme si le lien fraternel qui nous unissait n'avait jamais faillit à la relation que j'entretenais avec la race humaine des à présent.
Il avait gentiment fait entrer son co-directeur, un grand brun avec une chemise bleu ciel impeccablement repassé qui portait à s'y méprendre les mêmes lèvres et le même grains de beauté -sur la joue droite- que la jeune femme qui venait d'entrer avec son enfant à la main, sous le toit de chez mes parents.

Je m'étais poliment incliné.
Ils avaient fait de même.

Je ne pense pas qu'ils savent ce que j'ai fais, par le passé, cela se voit.
J'avais tout fait pour ne pas m'attarder sur la boule d'énergie qu'était la gamine qui courait' autour de la table de la salle à mangé, uniquement pour ne pas que mon père me punisse quand ils partiraient.
Mais c'était trop, en deux bouchées de kimchi, je me rendais compte de l'âge que j'avais des à présent.
Je comprenais à juste titre que j'avais réduis ma vie à néant pour rester coincé ici, avec eux, avec lui.

Il y a 11 années, j'avais déjà envie d'être papa ; et cette envie se confirme encore plus maintenant. Mais qui voudrait avoir des enfants avec un violeur de mineur ? La justice est tellement injuste quand elle se charge d'histoire qui ne la regarde pas. Elle ne se rend pas compte qu'elle possède des lois qui font du mal aux personnes comme moi, celles qui n'ont jamais déroger aux règles.


"-Hého ! Monsieur !"

La voix de cette petite était angélique.
Enfantine due à son âge, mais semblait transpercer mon cœur grâce à son intonation.
Je l'avais ignoré toute la soirée durant, mais les enfants arrivent mieux que quiconque à savoir lorsque quelque chose ne va pas, ils arrivent à lire entre les lignes et mieux que les adultes, puisqu'ils sont purs et ne sont pas encore soumit à la société.
Elle tirait à répétition le dos de mon lainage, abusant de sa petite voix, quand la sœur du co-directeur assise juste à côté de moi me saisit l'avant bras de ses doigts délicats, encrant ses lentilles grises dans mes yeux sombres et fatigués, m'obligeant inconsciemment à regarder l'enfant qu'elle avait portée durant neuf mois.
On avait échangé un court regard, je regardais son visage derrière mes lunettes de repos, faisant attraction de la nourriture que je tentais d'avaler quand ses pommettes sûrement faites de plastiques gonflèrent en même temps que ses cheveux noirs tombèrent sur l'avant de son épaule. Le contact physique n'avait pas été rompus.

"-Elle a un cadeau pour vous yoongi."

Je m'étais mis à mâcher encore plus lentement, décélérant la cadence de ma faim, plongeant à mon tour mes yeux livides dans la jolie petite fille à la robe jaune et à la veste blanche, s'haussant sur la pointe des pieds et tendant vers mois une feuille blanche sur laquelle mon prénom avait été mal orthographié.
Ses cheveux corbeaux, remontés en deux couettes chacune disposées l'une à l'opposée de l'autre, adoucissaient ses traits harmonieux.
Un visage rond, deux belles joues rebondis.
Elle avait le sourire de sa mère, apportant sur ses genoux ce qu'elle devait chérir le plus au monde.

Je saisissais entre mes doigts la feuille aux formes géométriques puis retraçais brièvement les couleurs vertes et roses, inclinant la tête doucement vers le plus jeune membre de cette table pour la remercier.

J'avais pu nettement sentir le froid prendre place autour de ce repas.

Ma mère découpant doucement sa viande, mon père buvant à répétition des verres de d'alcool fruité, mon frère déglutissant en triturant sa serviette du bout de ses doigts.
Ma famille n'avait en aucun cas confiance en moi, c'était un fait, ils pensaient tous que j'étais un monstre ; mais au final, les monstres aussi ont une certaine humanité.

ᴋɪɴᴋ ᴍᴇ ᴅᴇᴜx, ygjmOù les histoires vivent. Découvrez maintenant